Paradigme Paradigme

J'avais promis à Muriel de parler de Paradigme, définition capitale pour entrer dans le monde de la philosophie, dans lequel je vous conduirai peut-être si certains sont intéressés! PARADIGME (Thomas KUHN La structure des révolutions scientifiques) : « Il s’agît de l’ensemble des croyances, des valeurs reconnues, et des techniques qui sont communes aux membres d’un groupe donné »
Sur le plan scientifique, ensemble des règles des conceptions ou des croyances qui constituent les fondements d’une science. Exemple le paradigme newtonien succéda au ptoléméen, avant d’être remplacé par le paradigme einsteinien. C’est sur elle que repose la science classique. Les scientifiques ne voient pas les faits qui sortent de leur cadre (super nova du 1054) : le paradigme dominant à l’époque était aristotélicien qui affirmait que les cieux étaient immuables.
Les anciens paradigmes étaient fondés sur un réductionnisme analytique. Certitude de pouvoir expliquer le monde. ; renfermant le Monde sur lui-même. (rien d’autre que) ; les nouveaux paradigmes sont ceux de l’ouverture : ils permettent d’ouvrir sur d’autres horizons les conceptions que les sciences nous donnent de l’homme et du Monde ; de l’homme dans le monde.
Relativisme des paradigmes pourquoi accepter les nouveaux paradigmes, comment peut-on savoir qu’une nouvelle théorie ne nous ne fera pas revenir en arrière ? Les nouveaux paradigmes peuvent-ils répondre à la question «  qu’est-ce que c’est que le réel ? »Que la réponse soit négative, et que la réalité échappe en partie à l’espace-temps, et se situe hors du niveau dans lequel nous évoluons, porte un coup mortel à toute une série de conceptions classiques, parmi lesquelles le matérialisme classique(ou faut-il imaginer un paradoxal matérialisme platonicien)

Que la réponse soit négative, et que la réalité échappe en partie à l’espace-temps, et se situe hors du niveau dans lequel nous évoluons....

C'est vrai que la question "what is reality"? est fondamentale. Peut-on vraiment y répondre ? Nous le faisons en fonction de l'état actuel de la science ( qui évolue sans cesse et nous révèlera d'autres surprises) Aujourd'hui elle nous montre que peut-être une réalité se cache derrière ce que nos sens nous révèlent.  Notre perception est néanmoins déterminée par notre cerveau, de notre personnalité, notre intérêt pour ce genre de réflexion. ....
l'important en tout cas est "d'améliorer ce que l'on peut améliorer" (Avec modestie) en nous et autour de nous car la réponse nous échappe sans cesse.

Le premier changement de paradigme a eu lieu cinq siècles avant notre ère:émergence de la  pensée rationnelle grecque;   De quel changement paradigmatique s’agit-il ? Il s'agit du début des découvertes scientifiques; La science est définie comme étant un «ensemble cohérent de connaissances relatives à certaines catégories de faits, d’objets ou de phénomènes.»(Larousse)
En quoi l’émergence de la pensée rationnelle grecque, a-t-elle été révolutionnaire? C’est  à ce moment, qu’Ioniens, Athéniens, « chassent la pensée mythique, pour laisser place à la raison. »Autrement dit, le monde invisible des récits légendaires, voulant se référer à l’origine des choses du monde, pour expliquer les relations hommes/nature, doit se substituer à celui non moins invisible de l’abstraction.
Le « deus ex machina » (présent dans la tragédie d’Eschyle), ou « les Esprits incontrôlables» qui angoissaient les hommes préhistoriques, sont remplacés par un autre mode d’abord, et de réflexion sur la connaissance, (épistémè,) du réel. Autrement dit, on découvre une explication abstraite, sous la forme des lois qui régissent les objets composants le Monde, et sur lesquelles on pourra agir. Comment cela s’est-il produit ?
Les grecs héritiers des peuples plus anciens Egyptiens, Babyloniens, possédaient déjà de vastes « connaissances paratactiques » (sans liens de cause à effet), dans de nombreux domaines. Citons sans exhaustivité, la médecine, les mathématiques, l’astronomie, l’architecture, la botanique…
Au tournant du Vème siècle avant notre ère, abandonnant donc, la pensée mythique sur des choses, on se met à chercher le Pourquoi (la raison, la quiddité,) et, le Comment, la manière dont fonctionnement les choses (causae). Autrement dit, à quelles lois sont assujetties les phénomènes, (: phainon grec  j’observe), les objets tels qu’ils «apparaissent phainomenon,» à nos organes sensoriels.
On ne croit plus au surnaturel. (Socrate boit la cigüe pour avoir détourné la jeunesse des dieux) Mais, on à cherche à comprendre les relations de causes à effet, qui objectivement « meuvent » les choses.  Archimède ingénieur naval, découvre (dans son bain) le secret de la poussée de la flottaison; il y attache son nom au fameux théorème!
Les théorèmes doivent s’exprimer en formules claires. C’est pourquoi on recourt à l’abstraction. Abstraire c’est séparer la qualité particulière d’un objet, avec d’autres objets ; généraliser ce qui est leur est commun (la couleur bleue, la forme triangulaire, le nombre 7 : 7 pierres, 7 vaches, 7 arbres.)  L’abstraction formalise la pensée rationnelle hellénique, dans un langage qui la rend opératoire.
L’écriture devait beaucoup aux Babyloniens ;  mais, avant les grecs, elle  demeurait « figurative »  (Exemple, graphisme de la lettre A reproduisant schématiquement une tête de bélier inversée ! En la séparant du réel, Pythagore peut en toutes lettres écrire son théorème: a²=b²+c² (issu de la géométrie Euclidienne) ; Euclide développer ses premiers algorithmes. On semble trouver là, des bases solides, « objectives », véridiques, à la connaissance du monde.

Teilhard, la représentation du monde est donc aujourd'hui complètement différente ?
http://www.decitre.fr/livres/physique-quantique-et-representation-du-monde-9782020133197.html
 

. Erwin Schrödinger, le grand pionnier de la théorie quantique,évoque la "barbarie de la spécialisation" et la nécessaire intégration de la science à la culture, convaincu que la recherche scientifique doit aller de pair avec l'"enquête" philosophique et la réflexion épistémologique. Il y parle de la science d'une voix étonnamment proche, avec cet inimitable mélange de profondeur et de légèreté, et ce lumineux sens de l'analogie qui a fait le succès du célèbre article (inédit en français) du "Chat de Schrödinger . Un chat qu'il faut bien - comme Schrödinger lui-même imaginer à la fois mort et vivant.

MurielB a écrit:Teilhard, la représentation du monde est donc aujourd'hui complètement différente ?
http://www.decitre.fr/livres/physique-quantique-et-representation-du-monde-9782020133197.html
 

. Erwin Schrödinger, le grand pionnier de la théorie quantique,évoque la "barbarie de la spécialisation" et la nécessaire intégration de la science à la culture, convaincu que la recherche scientifique doit aller de pair avec l'"enquête" philosophique et la réflexion épistémologique. Il y parle de la science d'une voix étonnamment proche, avec cet inimitable mélange de profondeur et de légèreté, et ce lumineux sens de l'analogie qui a fait le succès du célèbre article (inédit en français) du "Chat de Schrödinger . Un chat qu'il faut bien - comme Schrödinger lui-même imaginer à la fois mort et vivant.

http://cafe-polyglotte-calais.over-blog.com/

Muriel

Oui, la vision antique du monde était complètement différente de celle qui, depuis la Renaissance et les Lumières, prévaut  aujourd’hui. Au 7e-6e siècle avant notre ère, la pensée antique a été sérieusement mise à mal notamment avec Thalès de Millet, par l’émergence  de la méthode scientifique expérimentale. Cette méthode, qui se fondait sur l’observation et l’analyse objective des phénomènes naturels,  s’opposait à la pensée mythologique où chaque phénomène était lié à une divinité.  

Le paradoxe EPR et le Chat de Schrödinger n’ont pas de réalité propre. Ce ne sont que des expériences de pensée pour illustrer l’intrication quantique.