Calais port 2015

LatensionmonteàCalais.Lespartisansduprojet
CalaisPort 2015 viennent
d’adresser une lettre ouverte
aux actionnaires d’Eurotunnel à
propos du projet d’extension du
port. La lettre publiée ce vendredi
matin est signéepar Daniel Percheron,
président de la région Nord-
Pas-de-Calais, Michel Dagbert, présidentduConseildépartementaldu
Pas-de-Calais, Yann Capet, député,
et Jean-Marc Puissesseau, président
de la CCI Côte d’Opale, mais
aussi de la Société d’Exploitation
desPortsduDétroit(SEPD).Ensemble,
ilsdénoncentcequ’ilsappellent
des « contrevérités » et des « omissions
» de la part de Jacques Gounon,
président d’Eurotunnel, dans
le courrier qu’il a adressé le 1er juin
dernier à ses actionnairespour justifier
le recours qu’il a engagé le
10avrilauprèsdutribunaladministratif
de Lille (« Les Echos » du
6mai 2015). Ce recours vise ni plus
ni moins à l’annulation ou à la résiliation
de la délégation de service
public(DSP)accordéeparlarégion,
propriétaire des deux ports, à la
SEPD,délégationqui, outrel’exploitationdes
deuxports, inclut les travaux
d’extension du port, point qui
fait plus précisément l’objet de ce
contentieux. Une DSP a pourtant
été validée par le préfet de région
début juin.
Cynisme du président
d’Eurotunnel
La SEPD est un groupement réunissantlaCCICôted’Opale(
73 %de
part), la CCI Nord de France, la
Caisse des Dépôts et le fonds
d’investissement Meridiam, et est
le maître d’ouvrage de Calais Port
2015. Dans leur lettre ouverte, les
défenseurs du projet, qui reviennent
précisément sur sept points
ducourrierd’Eurotunnel,considèrent
notamment que « le chiffre de
270millions d’euros de subventions
publiques, queM. Gounon présente
comme des fonds émanant intégralement
des ressources de la région
Nord-Pas-de-Calais, est tout simplement
mensonger. Ce chiffre correspond
au montant des subventions
publiques totales », comprenant
« les contributions de l’Europe pour
un montant espéré de 100 millions
d’euros et de l’Etat pourunmontant
similaire. Une fois déduites les
autres subventions publiques […] la
participation de la régionse limite à
43 millions d’euros et s’avère donc
cinq fois inférieure à celle avancée
parM. Gounon ».
Le courrier rappelle d’ailleurs
que « lorsque le groupe Eurotunnel
étaitencoremembredugroupement
candidat [NDLR : à la DSP] il trouvait
normal en 2013 de solliciter un
montant de subventions de 340 millions
d’euros dans l’offre qu’il avait
alors cosignée ». Rappelons que la
société franco-britannique s’était
retirée du groupement deux jours
avant la date de remise des offres.
Enfin,poursuitletexte,« contrairement
à ce que soutient M. Gounon
aucune garantie d’emprunt n’a été
consentie par la région » dans cette
affaire. Les auteurs de la lettre
ouverte sedemandentdonc « comment
M. Gounon peut décemment
critiquer aujourd’hui ce qu’il défendait
hier ». Le maintien de son
recours a-t-il pour but de « bloquer
ou de faire échouer le projet Calais
Port 2015 », risquant en tout cas de
« retarder dramatiquement l’opération
» s’interrogent-ils ?
Sollicité par « LesEchos »,Eurotunnel
réaffirme le contenu de la
lettre du 1er juin à ses actionnaires
et répète, document à l’appui (délibération
du conseil régional), que,
« au titre des garanties données aux
financeurs du projet, la région a des
engagements hors bilan à plus de
900 millions d’euros ».

Calais port 2015 est un vaste projet
qui vise à augmenter les capacités
de ce port qu’on annonce saturé à
l'horizon 2020. Premier port françaisdevoyageurs,
ilestaussilepremierportcontinentalpourle
trafic
maritime transmanche de passagers
(avec un total annuel de
10,7 millions en 2014, en hausse de
près de 4 %) et de marchandises
(43,3 millions de tonnes en 2014,
+ 5 %). Non seulement les prévisions
annoncent des progressions
de trafic de l’ordre de 40 % d’ici à
2030, mais surtout le port doit
s’adapter aux nouvelles générations
de ferries qui vont passer de
213 mètres à 240 mètres à terme.
Ce projet, dont on parle depuis
2003 et validé par un long débat
public,prévoitlaconstructiond’un
nouveau bassin plus profond de
110 hectares,pouvantaccueillir ces
grands navires et leur permettant
de faire facilement demi-tour, ce
qui optimisera le temps d’escale.
Les travaux prévoient aussi la
construction d’une digue de
3.000 mètres pour abriter ce bassin.
Sont également prévus50hectares
de nouveaux terre-pleins et
enfintroisnouveauxgrandspostes
pour ces navires plus longs mais aussi plus larges. Le tout seracomplété
par l’aménagement d’une
nouvelle desserte ferroviaire.
Ce projet représente un investissement
de 660 millions d’euros et
un coût total de 900 millions en
tenantcomptedesintérêts.Ilbénéficiede270millionsd’eurosdesubventions
publiques. Le chantier
doit faire travailler 2.000 personnes
et le fonctionnement de ces
nouvelles infrastructures et équip
ements d e v r a i t g éné r e r
1.700 emplois nouveaux.
Selon le calendrier, les travaux
devraient commencer cette année
pour unemise en service des équipements
en 2021.

Muriel, comme tu dis, c'est l'équivalent de Seafrance en termes d'emplois supplémentaires. Le chantier lui-même sera l'un des plus grands de France, avec des retombées fortes pour la restauration, l'hôtellerie, qui en ont bien besoin.

Si Calais trouve enfin le moyen de retenir les voyageurs une journée ou deux, c'est jackpot. Mais pour l'instant...Si l'on ajoute la base de logistique (2 000 emplois prévus) et les retombées de l'incubateur de start-up, en lien avec l'EIL (l'Ecole d'ingénieurs du littoral), ce sont des milliers de bons emplois qui s'annoncent, progressivement. Sans oublier le nouveau parc d'attractions.

La villa a quand-même manqué l'économie du développement durable; Biro est bien là, mais...Si nous avions eu le Louvre, des millions de touristes anglais se seraient arrêtés à Calais.