Expo Monet au Grand Palais (Lille - oct 2010)
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Expo Monet au Grand Palais (Lille - oct 2010)
Bonjour,
Nous sommes allés voir ce week-end l'expo temporaire du Grand Palais consacrée à Claude Monet. A ne manquer sous aucun prétexte !
Elle passe en revue l'oeuvre complète du génie français, depuis ses toiles de jeunesse jusqu'aux nymphéas, réalisés au crépuscule de sa vie.
Né à Paris, puis résident du Havre dès l'âge de cinq ans, Claude Monet est un élève médiocre, mais sympathique, que seul le dessin intéresse. A 16 ans, il publie dans les quotidiens régionaux des caricatures de notables, qui remportent un franc succès. Il rencontre également le peintre de Honfleur Eugène Boudin, qui l'exhorte à s'engager en peinture.
Ses parents, convaincus de sa vocation, le laissent partir à Paris, dans l'atelier de Gleyre, où il fait la connaissance de Renoir, Bazille et Sisley.
Il exécute bientôt des toiles réalistes, à la suite de Courbet et de l'école de Barbizon. Le jeune Claude démontre à cette occasion d'une belle virtuosité.
Au retour du service militaire, il rencontre à Honfleur le hollandais Jongkind.
Boudin et Jongkind, précurseurs de l'impressionnisme, au talent moindre que celui de Monet, donnent au prodige l'intuition d'une nouvelle peinture, qui n'imiterait plus la réalité, comme c'était encore la mode en ce temps-là, mais d'un art qui essaierait de rendre la sensation, l'impression.
A Paris, Monet fonde avec Renoir un mouvement que l'histoire de l'art a baptisé Impressionniste, associant Sisley, Degas, Cézanne, Pissaro, Morisot...
Ces peintres novateurs ne sont pas acceptés au Salon, car ils brisent les stéréotypes en vogue depuis la Renaissance.
Ces modernes ont compris qu'avec l'apparition de la photographie, les jours de la peinture classique étaient comptés. Désormais, le but de la peinture ne sera plus de représenter la réalité le plus fidèlement possible, mais de créer de belles choses. L'objet de la peinture, c'est désormais la peinture elle-même.
Peu après, Monet épouse la belle Camille Doncieux, l'un de ses modèles, dont il aura deux enfants.
Le mouvement impressionniste durera au final dix années, de vaches enragées, ses adeptes sentant le soufre, toujours refusés au Salon et donc privés de ressources. Puis Renoir quittera le mouvement et reviendra à une peinture plus classique. Monet mangera son chapeau pour exposer au Salon deux peintures réalistes, beaucoup moins belles mais appréciées. Tous deux deviendront alors célèbres et bientôt riches. Monet achètera le domaine de Giverny et se consacrera dès lors à la peinture de son jardin, jusqu'à sa mort, à 86 ans.
L'expo retrace les débuts de Monet, la période impressionniste au sens historique, puis Giverny, jusqu'aux nymphéas. Elle montre en outre que le normand, s'il était avant tout paysagiste, excellait aussi dans l'art du portrait, qu'il associait d'ailleurs au paysage.
Non content de créer l'impressionnisme, Monet fut également le précurseur de l'art abstrait, avec ses fameux nymphéas, mérite qu'il partage avec Cézanne.
Les oeuvres exposées au Grand Palais mettent en évidence la prodigieuse virtuosité du peintre, que nulle reproduction papier ne saurait d'ailleurs montrer.
Par sa technicité, digne des plus grands maîtres de l'histoire, et sa créativité, exceptionnelle, Monet se range d'évidence parmi les plus grands génies de la peinture, aux côtés de Michel-Ange, Caravage, Van Gogh, Picasso et quelques autres.
(expo Monet au Grand Palais, jusqu'au 24 janvier 2011)
Nous sommes allés voir ce week-end l'expo temporaire du Grand Palais consacrée à Claude Monet. A ne manquer sous aucun prétexte !
Elle passe en revue l'oeuvre complète du génie français, depuis ses toiles de jeunesse jusqu'aux nymphéas, réalisés au crépuscule de sa vie.
Né à Paris, puis résident du Havre dès l'âge de cinq ans, Claude Monet est un élève médiocre, mais sympathique, que seul le dessin intéresse. A 16 ans, il publie dans les quotidiens régionaux des caricatures de notables, qui remportent un franc succès. Il rencontre également le peintre de Honfleur Eugène Boudin, qui l'exhorte à s'engager en peinture.
Ses parents, convaincus de sa vocation, le laissent partir à Paris, dans l'atelier de Gleyre, où il fait la connaissance de Renoir, Bazille et Sisley.
Il exécute bientôt des toiles réalistes, à la suite de Courbet et de l'école de Barbizon. Le jeune Claude démontre à cette occasion d'une belle virtuosité.
Au retour du service militaire, il rencontre à Honfleur le hollandais Jongkind.
Boudin et Jongkind, précurseurs de l'impressionnisme, au talent moindre que celui de Monet, donnent au prodige l'intuition d'une nouvelle peinture, qui n'imiterait plus la réalité, comme c'était encore la mode en ce temps-là, mais d'un art qui essaierait de rendre la sensation, l'impression.
A Paris, Monet fonde avec Renoir un mouvement que l'histoire de l'art a baptisé Impressionniste, associant Sisley, Degas, Cézanne, Pissaro, Morisot...
Ces peintres novateurs ne sont pas acceptés au Salon, car ils brisent les stéréotypes en vogue depuis la Renaissance.
Ces modernes ont compris qu'avec l'apparition de la photographie, les jours de la peinture classique étaient comptés. Désormais, le but de la peinture ne sera plus de représenter la réalité le plus fidèlement possible, mais de créer de belles choses. L'objet de la peinture, c'est désormais la peinture elle-même.
Peu après, Monet épouse la belle Camille Doncieux, l'un de ses modèles, dont il aura deux enfants.
Le mouvement impressionniste durera au final dix années, de vaches enragées, ses adeptes sentant le soufre, toujours refusés au Salon et donc privés de ressources. Puis Renoir quittera le mouvement et reviendra à une peinture plus classique. Monet mangera son chapeau pour exposer au Salon deux peintures réalistes, beaucoup moins belles mais appréciées. Tous deux deviendront alors célèbres et bientôt riches. Monet achètera le domaine de Giverny et se consacrera dès lors à la peinture de son jardin, jusqu'à sa mort, à 86 ans.
L'expo retrace les débuts de Monet, la période impressionniste au sens historique, puis Giverny, jusqu'aux nymphéas. Elle montre en outre que le normand, s'il était avant tout paysagiste, excellait aussi dans l'art du portrait, qu'il associait d'ailleurs au paysage.
Non content de créer l'impressionnisme, Monet fut également le précurseur de l'art abstrait, avec ses fameux nymphéas, mérite qu'il partage avec Cézanne.
Les oeuvres exposées au Grand Palais mettent en évidence la prodigieuse virtuosité du peintre, que nulle reproduction papier ne saurait d'ailleurs montrer.
Par sa technicité, digne des plus grands maîtres de l'histoire, et sa créativité, exceptionnelle, Monet se range d'évidence parmi les plus grands génies de la peinture, aux côtés de Michel-Ange, Caravage, Van Gogh, Picasso et quelques autres.
(expo Monet au Grand Palais, jusqu'au 24 janvier 2011)
Remy- Messages : 3178
Lieu : Calais
Langues : Français (Langue maternelle), Gb
Re: Expo Monet au Grand Palais (Lille - oct 2010)
Merci beaucoup Remy pour ton intéressant témoignage. J'ai toujours était surprise par le fait que la presbytie de certains impressionnistes influenssait beaucoup leur manière de voir les choses et donc leur style. C'est vrai pour Claude Monet mais aussi pour Cézanne dans sa façon de peindre la montagne sainte Victoire. A fur et à mesure que l'âge avance on voit un peu moins clair et peut-être parallèlement on vit d'avantage dans son monde intérieur, on est moins en prise directe avec la réalité, on est plus doux, plus flou...Est ce que je me trompe ? Il faut absoluent que l'on aille au grand palais ! ! !
MurielB- Admin
- Messages : 18799
Lieu : Calais
Langues : Français (Langue maternelle), Espéranto, Gb, De, It, Es, chinois
Re: Expo Monet au Grand Palais (Lille - oct 2010)
Tu as sûrement raison, Muriel. Je ne suis pas allé voir l'expo Cézanne du musée d'Orsay, mais j'avais vu celle du musée Granet d'Aix-en-Provence. Il n'y a que de visu qu'on se rend compte de l'extraordinaire travail de fourmi de Cézanne, des milliers de petites touches de peinture pour essayer de rendre les effets de lumière. Vers la fin de sa vie, le géant de Provence réduit la peinture à des formes géométriques, carrés, triangles, cercles, préfigurant l'art abstrait. Le pauvre bougre, la "honte" de son père, riche banquier d'Aix, ne sera reconnu par la profession que tardivement et ne connaîtra l'aisance qu'à 60 ans...avec l'héritage de son père. Trop injuste !
Remy- Messages : 3178
Lieu : Calais
Langues : Français (Langue maternelle), Gb
Flou artistique
Rassure toi Muriel, je suis presbyte, mais néanmoins, je ne te vois pas encore trop floue, et encore moins avec plein de petites taches sur la figure...
Christian
Christian
christianE- Messages : 9
Lieu : calais
Langues : Français (Langue maternelle) , Gb, Es
L'"art" est un moteur à émotions
Pendant des siècles, la photo n'existant pas encore, les peintres se sont attachés à la représentation la plus fidèle possible (quoique...)
de leurs clients, en général des hommes puissants et fortunés ( religieux, noblesse, militaires), ou a des sujets religieux, (grosse source d'argent). La peinture coûtait très cher et n'était pas à la portée du commun des mortels. Les paysages étaient surtout décoratifs et en 2° plan, en agrément.
D'autres sujets sont venus peu à peu élargir le champ de la peinture, mais bien souvent pour glorifier les commanditaires ( batailles, faits d'armes, scènes religieuses, ou même étalage de la fortune avec les natures mortes débordantes d'objets précieux) mais aussi pour éduquer le peuple par l'image. le corps dénudé est resté longtemps inerdit, et il a fallu de l'astuce pour petit à petit l'imposer.
Dans la peinture classique, il y a au total assez peu de représentation du "petit peuple" ( tel Zurbaran), ou même de scènes populaires malgré la production de la peinture Flamande. La représentation de la nature pour elle même est arrivée finalement assez tard, probablement sous l'influence des philosophes naturalistes et d'auteurs comme JJ Rousseau.
Quoi qu'il en soit, l'avênement de la photographie à certainement provoqué une véritable révolution, libérant le peintre de cette quasi obligation de représenter les choses selon le filtre de leur aspect apparent. Bien sûr, depuis toujours, les peintres s'y essayaient; au premier degré on reproduisait fidèlement l'apparence, au second degré, chacun avec son style et sa technique, parvenait à faire passer autre chose, d'autres émotions, d'autres sentiments;
Déjà la démocratisation de l'art était en marche, les goûts et la fonction sociale de l'art en étaient profondément et irrémédiablement transformés, l'art devenant accessible à une nouvelle et immense clientèle, la bourgeoisie. Et la photographie est arrivée.
Elle pouvait se charger du champ de la représentation extérieure et du réalisme objectif, libérant le peintre qui pouvait dès lors s'intéresser à celui de l'émotion pure. Il devenait possible (voire nécessaire) de susciter des sensations sans passer par l'enveloppe d'une représentation factuelle. Les formes, les couleurs, la lumière, le mouvement, pouvaient par eux seuls déclencher chez le spectateur, souvenirs, émotions, sensations, sentiments..., mais aussi et pourquoi pas stimuler tous les sens ... et même sans aucune représentation objective!
On pouvait dès lors se livrer à toutes sortes d'expériences comme la déformation, la décomposition ou la juxtaposition des formes, des gestes, des couleurs.. etc, et utiliser sans contrainte toutes sortes de techniques; Soudain, il n'y avait plus de limites, plus de carcan! L'imagination était à la manoeuvre...
Un monde nouveau s'est ouvert à l'imaginaire des artistes qui ne s'en sont pas privés avec les impressionnistes, les cubistes, les abstraits et tous les mouvements qui ont suivi, (avec plus ou moins de bonheur), bien souvent dans l'incompréhension ( ou le retard de compréhension) du public, aux goûts restés longtemps très accadémiques.
L'époque à permis à Monet de se révéler comme un extraordinaire précurseur.
CE 27/10/2010
de leurs clients, en général des hommes puissants et fortunés ( religieux, noblesse, militaires), ou a des sujets religieux, (grosse source d'argent). La peinture coûtait très cher et n'était pas à la portée du commun des mortels. Les paysages étaient surtout décoratifs et en 2° plan, en agrément.
D'autres sujets sont venus peu à peu élargir le champ de la peinture, mais bien souvent pour glorifier les commanditaires ( batailles, faits d'armes, scènes religieuses, ou même étalage de la fortune avec les natures mortes débordantes d'objets précieux) mais aussi pour éduquer le peuple par l'image. le corps dénudé est resté longtemps inerdit, et il a fallu de l'astuce pour petit à petit l'imposer.
Dans la peinture classique, il y a au total assez peu de représentation du "petit peuple" ( tel Zurbaran), ou même de scènes populaires malgré la production de la peinture Flamande. La représentation de la nature pour elle même est arrivée finalement assez tard, probablement sous l'influence des philosophes naturalistes et d'auteurs comme JJ Rousseau.
Quoi qu'il en soit, l'avênement de la photographie à certainement provoqué une véritable révolution, libérant le peintre de cette quasi obligation de représenter les choses selon le filtre de leur aspect apparent. Bien sûr, depuis toujours, les peintres s'y essayaient; au premier degré on reproduisait fidèlement l'apparence, au second degré, chacun avec son style et sa technique, parvenait à faire passer autre chose, d'autres émotions, d'autres sentiments;
Déjà la démocratisation de l'art était en marche, les goûts et la fonction sociale de l'art en étaient profondément et irrémédiablement transformés, l'art devenant accessible à une nouvelle et immense clientèle, la bourgeoisie. Et la photographie est arrivée.
Elle pouvait se charger du champ de la représentation extérieure et du réalisme objectif, libérant le peintre qui pouvait dès lors s'intéresser à celui de l'émotion pure. Il devenait possible (voire nécessaire) de susciter des sensations sans passer par l'enveloppe d'une représentation factuelle. Les formes, les couleurs, la lumière, le mouvement, pouvaient par eux seuls déclencher chez le spectateur, souvenirs, émotions, sensations, sentiments..., mais aussi et pourquoi pas stimuler tous les sens ... et même sans aucune représentation objective!
On pouvait dès lors se livrer à toutes sortes d'expériences comme la déformation, la décomposition ou la juxtaposition des formes, des gestes, des couleurs.. etc, et utiliser sans contrainte toutes sortes de techniques; Soudain, il n'y avait plus de limites, plus de carcan! L'imagination était à la manoeuvre...
Un monde nouveau s'est ouvert à l'imaginaire des artistes qui ne s'en sont pas privés avec les impressionnistes, les cubistes, les abstraits et tous les mouvements qui ont suivi, (avec plus ou moins de bonheur), bien souvent dans l'incompréhension ( ou le retard de compréhension) du public, aux goûts restés longtemps très accadémiques.
L'époque à permis à Monet de se révéler comme un extraordinaire précurseur.
CE 27/10/2010
christianE- Messages : 9
Lieu : calais
Langues : Français (Langue maternelle) , Gb, Es
Re: Expo Monet au Grand Palais (Lille - oct 2010)
En tout cas merci à tous les deux de nous avoir emmené dans le monde de l'art, ce fut très intéressant
MurielB- Admin
- Messages : 18799
Lieu : Calais
Langues : Français (Langue maternelle), Espéranto, Gb, De, It, Es, chinois
Re: Expo Monet au Grand Palais (Lille - oct 2010)
Bonjour ChristianC,
je suis globalement d'accord avec ton texte.
A ma connaissance, le premier peintre majeur à avoir mis en scène des personnes « vulgaires » est l'italien Caravage. Sa vie de bâton de chaise et de voyou finit d'ailleurs mal. Mais il a créé le clair-obscur, bien plus puissant que celui de Rembrandt. On peut observer un de ses chefs d'oeuvre à Rouen. Sinon au Louvre.
Il est clair que chaque grand maître de l'époque classique possédait son propre style, immédiatement reconnaissable. Un des plus extravagants était sans doute Le Greco. Ces grands peintres avaient leur originalité.
A l'apparition de la photographie, les principaux commanditaires étaient effectivement bourgeois, les aristocrates et le clergé ayant été décimés. Les peintres étaient en train de perdre leur gagne-pain, qui était d'immortaliser certaines scènes, à la gloire de machin ou truc. Ils se sont donc tournés vers un art différent qui pouvait motiver les acheteurs, non par ce qu'il mettait en scène, mais effectivement par les émotions suscitées.
Le sujet avait quand-même son importance, car les paysages de plein air, bucoliques, sereins, campagnards tranchaient avec la révolution industrielle, qui défigurait les paysages et polluait l'atmosphère.
Il en advint cependant que les impressionnistes eurent du mal à s'imposer, que Van Gogh fut ignoré, Gauguin mourut dans la misère, Cézanne n'en parlons pas...
Le public reprochait aux impressionnistes de faire un travail d'amateur. Cela prouvait que ces observateurs n'avaient jamais peint. A leur décharge, on peut dire que ça n'était pas non plus leur job. La grande caractéristique de cette époque en peinture, à mon avis, est d'allier une grande virtuosité à une extraordinaire imagination. Pour cette raison, elle constitue à mon sens un sommet de la peinture.
Déjà, à la Renaissance, les peintres ont brisé les tabous de l'époque médiévale pour s'inspirer de l'Antiquité et pousser plus avant.
Les modernes du XIXème siècle ont sans doute fait encore plus fort.
Les artistes ont depuis 1850 tenté toutes les expériences, en faisant varier les paramètres, mais les choses se sont faites doucement, étape par étape, d'abord les impressionnistes, puis l'expressionnisme de Van Gogh, ensuite au tournant du XXème siècle le fauvisme de Matisse et le cubisme de Picasso, puis l'art abstrait de Kandinsky, le surréalisme dans les années 30, après-guerre l'expressionnisme abstrait, puis la nouvelle figuration, le pop art, les installations, les performances, la vidéo, l'art numérique...
Depuis 1945, on privilégie le génie par rapport à la virtuosité, en oubliant aussi quelque peu la peinture, genre ringard. C'est un parti pris dont on reviendra peut-être. Il semble que tout ait été tenté en peinture. Mais sait-on jamais...
Sinon, chaque technologie émergente engendre une forme d'art nouveau, comme on l'a connu pour la vidéo et l'informatique.
L'aventure de la peinture moderne nous rend nostalgique d'une époque que nous revisitons à travers un prisme édulcorant, un peu à la manière du Moyen-âge, très en vogue aujourd'hui.
Elle témoigne à sa façon d'un changement radical dans notre civilisation, avec l'apparition de la modernité.
je suis globalement d'accord avec ton texte.
A ma connaissance, le premier peintre majeur à avoir mis en scène des personnes « vulgaires » est l'italien Caravage. Sa vie de bâton de chaise et de voyou finit d'ailleurs mal. Mais il a créé le clair-obscur, bien plus puissant que celui de Rembrandt. On peut observer un de ses chefs d'oeuvre à Rouen. Sinon au Louvre.
Il est clair que chaque grand maître de l'époque classique possédait son propre style, immédiatement reconnaissable. Un des plus extravagants était sans doute Le Greco. Ces grands peintres avaient leur originalité.
A l'apparition de la photographie, les principaux commanditaires étaient effectivement bourgeois, les aristocrates et le clergé ayant été décimés. Les peintres étaient en train de perdre leur gagne-pain, qui était d'immortaliser certaines scènes, à la gloire de machin ou truc. Ils se sont donc tournés vers un art différent qui pouvait motiver les acheteurs, non par ce qu'il mettait en scène, mais effectivement par les émotions suscitées.
Le sujet avait quand-même son importance, car les paysages de plein air, bucoliques, sereins, campagnards tranchaient avec la révolution industrielle, qui défigurait les paysages et polluait l'atmosphère.
Il en advint cependant que les impressionnistes eurent du mal à s'imposer, que Van Gogh fut ignoré, Gauguin mourut dans la misère, Cézanne n'en parlons pas...
Le public reprochait aux impressionnistes de faire un travail d'amateur. Cela prouvait que ces observateurs n'avaient jamais peint. A leur décharge, on peut dire que ça n'était pas non plus leur job. La grande caractéristique de cette époque en peinture, à mon avis, est d'allier une grande virtuosité à une extraordinaire imagination. Pour cette raison, elle constitue à mon sens un sommet de la peinture.
Déjà, à la Renaissance, les peintres ont brisé les tabous de l'époque médiévale pour s'inspirer de l'Antiquité et pousser plus avant.
Les modernes du XIXème siècle ont sans doute fait encore plus fort.
Les artistes ont depuis 1850 tenté toutes les expériences, en faisant varier les paramètres, mais les choses se sont faites doucement, étape par étape, d'abord les impressionnistes, puis l'expressionnisme de Van Gogh, ensuite au tournant du XXème siècle le fauvisme de Matisse et le cubisme de Picasso, puis l'art abstrait de Kandinsky, le surréalisme dans les années 30, après-guerre l'expressionnisme abstrait, puis la nouvelle figuration, le pop art, les installations, les performances, la vidéo, l'art numérique...
Depuis 1945, on privilégie le génie par rapport à la virtuosité, en oubliant aussi quelque peu la peinture, genre ringard. C'est un parti pris dont on reviendra peut-être. Il semble que tout ait été tenté en peinture. Mais sait-on jamais...
Sinon, chaque technologie émergente engendre une forme d'art nouveau, comme on l'a connu pour la vidéo et l'informatique.
L'aventure de la peinture moderne nous rend nostalgique d'une époque que nous revisitons à travers un prisme édulcorant, un peu à la manière du Moyen-âge, très en vogue aujourd'hui.
Elle témoigne à sa façon d'un changement radical dans notre civilisation, avec l'apparition de la modernité.
Remy- Messages : 3178
Lieu : Calais
Langues : Français (Langue maternelle), Gb
Monet au Grand Palais - Paris
Merci pour ces articles qui nous permettent de nous remettre en mémoire les diverses périodes importantes de la Peinture, à l'occasion de l'Exposition des oeuvres de Monet, à Paris.
A la lecture de vos textes, nul doute qu'un voyage à Paris s'annonce indispensable car il est toujours intéressant de voir rassemblées sous un même toit les oeuvres d'un artiste, surtout Claude Monet.
Lors de ma visite à la Barnes Foundation, à Philadelphie, cet été, j'ai eu l'occasion de voir un grand nombre d'oeuvres impressionnistes, et la guide qui commentait la visite nous a transmis un moyen mnémotechnique qui caractérisait toutes les oeuvres impressionnistes : ELBOW.
Je vous invite à aller sur le Forum "Let's talk together" pour savoir pourquoi.
A la lecture de vos textes, nul doute qu'un voyage à Paris s'annonce indispensable car il est toujours intéressant de voir rassemblées sous un même toit les oeuvres d'un artiste, surtout Claude Monet.
Lors de ma visite à la Barnes Foundation, à Philadelphie, cet été, j'ai eu l'occasion de voir un grand nombre d'oeuvres impressionnistes, et la guide qui commentait la visite nous a transmis un moyen mnémotechnique qui caractérisait toutes les oeuvres impressionnistes : ELBOW.
Je vous invite à aller sur le Forum "Let's talk together" pour savoir pourquoi.
Guilaine- Messages : 1122
Lieu : Calais
Langues : Français (Langue maternelle), Gb, De, Es,It
Re: Expo Monet au Grand Palais (Lille - oct 2010)
Merci de cette information, GhislaineM.
La fondation Barnes bénéficie d'une fameuse réputation. Il faudrait faire un saut à New-York pour voir toutes ces oeuvres, le Museum of Modern Art, les Demoiselles d'Avignon...
La fondation Barnes bénéficie d'une fameuse réputation. Il faudrait faire un saut à New-York pour voir toutes ces oeuvres, le Museum of Modern Art, les Demoiselles d'Avignon...
Remy- Messages : 3178
Lieu : Calais
Langues : Français (Langue maternelle), Gb
Re: Expo Monet au Grand Palais (Lille - oct 2010)
Renseignements pris, la fondation Barnes est sise à Philadelphie. Elle recèle une incroyable collection de chefs d'oeuvre de Renoir, Cézanne, Matisse et autres grands maîtres.
Remy- Messages : 3178
Lieu : Calais
Langues : Français (Langue maternelle), Gb
Re: Expo Monet au Grand Palais (Lille - oct 2010)
Juste pour info:
Le site officiel www.monet2010.com sur la grande expo picturale qui n'est pas décevant car non figée et attractif comme à l'accoutumé sur ce type de site web. Il propose une balade dynamique dans l'univers du maître de l'impressionnisme
Le résultat c'est qu'il fait un carton (84000 connexions depuis l'ouverture)
Le site officiel www.monet2010.com sur la grande expo picturale qui n'est pas décevant car non figée et attractif comme à l'accoutumé sur ce type de site web. Il propose une balade dynamique dans l'univers du maître de l'impressionnisme
Le résultat c'est qu'il fait un carton (84000 connexions depuis l'ouverture)
Re: Expo Monet au Grand Palais (Lille - oct 2010)
Effectivement, très beau site web
Remy- Messages : 3178
Lieu : Calais
Langues : Français (Langue maternelle), Gb
Re: Expo Monet au Grand Palais (Lille - oct 2010)
Pour en profiter, il faut installer le plug-in (bout de programme supplémentaire) mais c'est sans danger et bien expliqué ici.
Pour profiter de l'animation, il faut cliquer sur "voyage" pour éviter le "voyage à Paris"
Pour profiter de l'animation, il faut cliquer sur "voyage" pour éviter le "voyage à Paris"
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