L'agriculture bio pourrait bien nourrir la planète
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L'agriculture bio pourrait bien nourrir la planète
La littérature scientifique est désormais sans ambiguïté : l’agriculture bio suffirait très nettement à nourrir la population mondiale, sans engendrer autant de pollution et de problèmes sanitaires que l’agriculture conventionnelle, ont estimé deux agronomes américains mercredi 3 février dans Nature Plants. Un article de notre partenaire le JDLE.
C’est l’un des arguments favoris des tenants de l’agriculture conventionnelle : celle-ci obtient de meilleurs rendements que l’agriculture bio, et sera la seule à pouvoir nourrir les 9 milliards de personnes que portera la Terre en 2050. Fermez le ban ? Pas si vite, leur répondent John Reganold et Jonathan Wachter, agronomes à la Washington State University à Pullman (État de Washington)dans la revue Nature Plants.
Analysant 40 ans de littérature scientifique comparant les deux types de production, les chercheurs montrent que cette idée a vécu. Certes, la plupart des études révèlent des rendements inférieurs en bio, allant de 8 % à 25 % selon le type de culture. Avec la polyculture bio, il peut ainsi être réduit à 9 %, et avec une rotation accrue des cultures, à seulement 8 %.
Le bio plus efficace en cas de sécheresse
Selon les chercheurs, il est encore possible de faire mieux. Par exemple en cas de sécheresse sévère, situation qui devrait devenir plus fréquente avec le réchauffement : dans ce cas, plusieurs études ont montré que l’agriculture bio, qui préserve mieux ses sols et leur capacité à retenir l’eau, fait mieux que la conventionnelle. Et rien n’empêche de chercher des semences plus adaptées au bio, qui réduiront encore l’écart.
Au-delà du rendement, les agriculteurs bio s’en sortent souvent bien mieux que leurs collègues de la filière conventionnelleavec des revenus supérieurs de 22% à 35%. En cause, le fait que leurs produits se vendent plus cher, en moyenne de 32 %. L’égalité de revenu survient lorsque cette « prime au bio » descend à 5 %, signifiant qu’il y a donc de la marge de manœuvre pour démocratiser ces produits.
Pour les deux agronomes, la conversion de l’humanité de l’agriculture à un mode bio ne doit pas que reposer sur la question du rendement: « nous devons aussi réduire le gaspillage alimentaire, améliorer l’accès et la distribution de l’alimentation, stabiliser la population mondiale, éliminer la conversion des cultures en biocarburants et nous orienter vers une alimentation plus tournée vers les végétaux », estiment-ils.
Pollution et maladies chroniques
Quant aux méfaits de l’agriculture conventionnelle, ils ne sont plus à démontrer : pesticides, pollution de l’eau par les nitrates et les phosphates, fortes émissions de gaz à effet de serre, moindre biodiversité sur les surfaces cultivées, mais aussi maladies chroniques en tous genres et moindre qualité nutritive par rapport aux aliments bio -révélée par 12 des 15 études identifiées par les chercheurs à ce sujet.
Dernier volet examiné, celui des bienfaits sociaux. Là aussi, avantage à l’agriculture bio, qui, selon plusieurs études, crée plus d’emploi, compromet bien moins la santé de ses travailleurs et améliore leur propre alimentation, favorise les interactions entre producteurs et consommateurs et permet une meilleure condition animale.
« Des centaines d’études scientifiques démontrent maintenant que l’agriculture bio devrait jouer un plus grand rôle pour nourrir la planète. Il y a 30 ans, il y avait à peine quelques études comparant l’agriculture bio à la conventionnelle. Ces 15 dernières années, leur nombre a explosé », observe John Reganold.
C’est l’un des arguments favoris des tenants de l’agriculture conventionnelle : celle-ci obtient de meilleurs rendements que l’agriculture bio, et sera la seule à pouvoir nourrir les 9 milliards de personnes que portera la Terre en 2050. Fermez le ban ? Pas si vite, leur répondent John Reganold et Jonathan Wachter, agronomes à la Washington State University à Pullman (État de Washington)dans la revue Nature Plants.
Analysant 40 ans de littérature scientifique comparant les deux types de production, les chercheurs montrent que cette idée a vécu. Certes, la plupart des études révèlent des rendements inférieurs en bio, allant de 8 % à 25 % selon le type de culture. Avec la polyculture bio, il peut ainsi être réduit à 9 %, et avec une rotation accrue des cultures, à seulement 8 %.
Le bio plus efficace en cas de sécheresse
Selon les chercheurs, il est encore possible de faire mieux. Par exemple en cas de sécheresse sévère, situation qui devrait devenir plus fréquente avec le réchauffement : dans ce cas, plusieurs études ont montré que l’agriculture bio, qui préserve mieux ses sols et leur capacité à retenir l’eau, fait mieux que la conventionnelle. Et rien n’empêche de chercher des semences plus adaptées au bio, qui réduiront encore l’écart.
Au-delà du rendement, les agriculteurs bio s’en sortent souvent bien mieux que leurs collègues de la filière conventionnelleavec des revenus supérieurs de 22% à 35%. En cause, le fait que leurs produits se vendent plus cher, en moyenne de 32 %. L’égalité de revenu survient lorsque cette « prime au bio » descend à 5 %, signifiant qu’il y a donc de la marge de manœuvre pour démocratiser ces produits.
Pour les deux agronomes, la conversion de l’humanité de l’agriculture à un mode bio ne doit pas que reposer sur la question du rendement: « nous devons aussi réduire le gaspillage alimentaire, améliorer l’accès et la distribution de l’alimentation, stabiliser la population mondiale, éliminer la conversion des cultures en biocarburants et nous orienter vers une alimentation plus tournée vers les végétaux », estiment-ils.
Pollution et maladies chroniques
Quant aux méfaits de l’agriculture conventionnelle, ils ne sont plus à démontrer : pesticides, pollution de l’eau par les nitrates et les phosphates, fortes émissions de gaz à effet de serre, moindre biodiversité sur les surfaces cultivées, mais aussi maladies chroniques en tous genres et moindre qualité nutritive par rapport aux aliments bio -révélée par 12 des 15 études identifiées par les chercheurs à ce sujet.
Dernier volet examiné, celui des bienfaits sociaux. Là aussi, avantage à l’agriculture bio, qui, selon plusieurs études, crée plus d’emploi, compromet bien moins la santé de ses travailleurs et améliore leur propre alimentation, favorise les interactions entre producteurs et consommateurs et permet une meilleure condition animale.
« Des centaines d’études scientifiques démontrent maintenant que l’agriculture bio devrait jouer un plus grand rôle pour nourrir la planète. Il y a 30 ans, il y avait à peine quelques études comparant l’agriculture bio à la conventionnelle. Ces 15 dernières années, leur nombre a explosé », observe John Reganold.
Remy- Messages : 3178
Lieu : Calais
Langues : Français (Langue maternelle), Gb
Re: L'agriculture bio pourrait bien nourrir la planète
Tout ça est très bien mais y a t il une volonté politique? Force est de constater que non.
Nourrir toute la planète, et rendre le tiers monde indépendant, c'est amoindrir leur dette envers les pays riches, qui du coup alléger le pouvoir que nos dirigeants (et nous) avons sur ces gens, et du coup renoncer à une partie de notre confort matériel. C'est difficilement envisageable.
Nourrir toute la planète, et rendre le tiers monde indépendant, c'est amoindrir leur dette envers les pays riches, qui du coup alléger le pouvoir que nos dirigeants (et nous) avons sur ces gens, et du coup renoncer à une partie de notre confort matériel. C'est difficilement envisageable.
Merci Remy
Merci pour ton article qui pour moi (patrick) est une bouffée de d'optimisme (le contraire de "bouffer" c'est manger bio) C'est vrai Florent à raison il nous faut une volonté politique et chez nous je trouve les "verts" un peu lamentables plus à la course du pouvoir qu'à la recherche du comment se réunir pour pouvoir. je pense que pour les générations futures c'est un sujet plus motivant et plus exaltant que toutes les croisades et les jihades mais attention de ne pas rentrer en religion du bio car nous allons devenir fanatiques : il faut une évolution pas une révolution... Créer du lien entre les gens plutôt que des sujets de discordes. Voilà une lecture qui ce matin m'a rendu de l'allant. Merci Remy (et pour Florent ça vaut bien une "Bellerose")
PatrickB- Messages : 694
Lieu : café de Calais (et d'ailleurs - déplacements)
Langues : Français (Langue maternelle) , Gb
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