Sapiens versus Néandertal

Sapiens versus Néandertal

Le magazine «Pour la Science» de janvier-mars 2017 publie un article intéressant qui explique comment Homo sapiens, out of Africa il y a quelque 100.000 ans, est devenu l’espèce la plus invasive de la planète. De toutes les espèces humaines ayant vécu sur Terre, Sapiens est la seule à avoir investi la planète entière. Cette exclusivité serait due à sa grande capacité de coopérer et à l’invention des armes de jet performants. Ils disposaient de sagaies à propulseur. Le propulseur est un dispositif à effet de levier qui accroît la portée des projectiles.

On imagine la dramatique rencontre entre les chasseurs Néandertaliens, déjà installés en Eurasie, et les chasseurs Sapiens, rapides et ingénieux, capables de projeter avec force et précision des lances à des distances incroyables.

citation: «La triste histoire de la disparition des Néandertaliens, premières victimes de l’ingéniosité et de l’esprit coopératif des hommes modernes, expliquerait en partie les génocides survenant au sein de notre humanité actuelle» fin de citation. Les Sapiens percevaient les Néandertaliens comme des concurrents à éliminer.

Aujourd’hui, la pénurie des «terrains de chasse» géopolitiques, qui menace à terme la disponibilité de nos ressources énergétiques et alimentaires ─ on estime qu’actuellement près d’un milliard de personnes sur une population mondiale de plus de sept milliards souffre de la faim ─ fait que nous appelons les migrants «les autres», ceux qui ne nous ressemblent pas, ceux qui parlent une autre langue.  

Devant cett évolution, qui contient le germe du racisme et qui illustre la férocité avec laquelle nous defendons nos propres ressources, je me demande si le polyglottisme que nous pratiquons a vocation d’enrayer cette xénophobie larvée.

Philippe-Henri

Henri j'ai toujours pensé que l'homme vacille entre ses deux natures. Bien sur qu'il est conquérant et qu'il est prêt à exterminer l'autre pour lui prendre sa terre, sa nourriture, sa femme etc.. Cependant si dans notre relation avec l'autre nous essayons d'être dans la coopération, dans l'union des énergies, nous réalisons qu'une force énorme jaillit : Les équipes de scientifiques en sont la preuve vivante. Que peut l'homme seul ? Le polyglottisme rejoint à mon sens le deuxième cas de figure.

Sapiens versus Néandertal

Ce raisonnement de Muriel ne vaut que pour les hommes de notre époque. Là, il y a méprise sur le terme «coopération».

Dans le Paléolithique ─  qui recouvre quelque  95% de la période d'existence de notre espèce ─  le chasseur-prédateur-cueilleur nommé Sapiens, subissant de plein fouet les rigueurs de la glaciation et, partant, la raréfaction du gibier, a quitté son Afrique australe natale à la recherche de nouveaux terrains de chasse, de nouvelles ressources alimentaires. Sa dispersion, qui le mène jusqu’en Australie, est rendue possible grâce à la supériorité de ses armes de jet (javelots à propulseur) et à son ESPRIT COOPÉRATIF. Mais cette coopération en matière de chasse au gros gibier ne s’exerçait qu’entre congénères de son clan. Il est peu probable qu’il ait poussé son empathie jusqu’à coopérer avec les individus concurrents (notamment les Néandertaliens) qu’il avait précisément entrepris d’exterminer.

La synergie polyglottiste moderne à laquelle se réfère Muriel n’est pas un acte de survie, comme elle l’était au Paléolithique. C’est en quelque sorte un acte de bienfaisance.

Qu’en pensent les autres «listiers» du forum?

Philippe-Henri

Henri je suis tout à fait d'accord pour dire que "Sapiens" est un prédateur et qu'il n'a pas été tendre avec "Neandertal" . Heureusement  il se rend compte petit à petit que l'important c'est d'être heureux et que le bonheur ne passe pas forcément par "écraser l'autre". J'espère beaucoup que d'autres donneront leur point de vue.