Être humaniste est-ce être un inconscient ?

Ce matin j'ai trouvé dans mon journal (La Voix du Nord) une citation qui m'a fait réflexion : "Le fléau n'est pas à la mesure de l'homme, on se dit donc que le fléau est irréel, c'est un mauvais rêve qui va passer. Mais il ne passe pas toujours, et de mauvais rêve en mauvais rêve, ce sont les hommes qui passent. Et les humanistes, en premier lieu, parce qu'ils n'ont pas pris leurs précautions (...) Nos concitoyens n'étaient pas plus coupables que d'autres, ils oubliaient d'être modestes (...) Comment auraient-ils pu penser à la peste qui supprime l'avenir, les déplacements, les discussions ? Ils se croyaient libres et personne ne sera jamais libre tant qu'il aura des fléaux !" (La Peste, Albert Camus).
Suis-je un humaniste inconscient si je ne prends pas la mesure d'un risque de fascisme politique à venir ?
Suis-je un humaniste inconscient si je pense que la majorité de mes concitoyens respectent sans contrainte les gestes barrières pour le bien collectif ?
Suis-je un humaniste inconscient si je ne précipite pas à la vaccination essayant de jouer de mes prérogatives pour être dans les premiers au détriment des plus fragiles ?
Bref chaque jour je fais des "petits choix" mais chaque geste a une répercussion. Qu'il me soit donné la conscience qu'à chaque fois je m'oriente vers la Résistance et l'Humanité plutôt que vers l'Instinctuelle.
Est-ce être utopiste ?  L'avenir nous le dira, c'est pour cela que je veux vivre, non pas pour demeurer mais pour participer et découvrir. Le monde nous appartient qui que nous soyons où que nous soyons, le simple fait d'être homme (ou femme) nous donne un titre de propriété non aliénable, à transmettre aux générations futures. Battons-nous (avec des mots, non des armes) non pour plus de possessions, mais pour mieux le donner !

La vie d'un homme c'est des événements, des circonstances qui ne dépendent pas de lui, et des choix qui sont l'homme même. Les choix sont liés aux événements..." Pierre Schoendoerffer

« L’avenir nous tourmente, le passé nous retient, c’est pour cela que le présent nous échappe. » Gustave Flaubert