"La plus belle histoire du langage"

Bonjour à tous,

Mercredi, à la médiathèque de ma ville, j'ai pris 3 livres parlant de langage
J'ai commencé la lecture du premier qui est "La plus belle histoire du langage".
Il s'agit d'un sujet qui me passionne, toutefois un peu éloigné de l'apprentissage des langues puisque c'est au sujet de l'apparition du langage chez les premiers hommes et même de la possibilité de langage / communication par gestes (pas la danse des abeilles) des grands singes.
Le livre est écrit par un groupe de 4 personnes : Pascal Picq (que je connais très bien - rencontré dans des conférences et auteurs de nombreux livres de paléoanthropologie), Laurent Sagart linguiste, Ghislaine Dehaene pédiatre et Cécile Lestienne journaliste (bien sûr la coordinatrice).
Je connais très bien Pascal Picq qui est en réalité un physicien qui s'est pris de passion pour la paléoanthropologie. C'est un gars très intéressant qui parle de manière ultra simple lorsqu'il parle au grand public. Il a écrit de nombreux petits livres pour mettre sa science à la portée de tous, un peu comme des romans : "Cro-Magnon et nous", " La Préhistoire", "A la recherche de l'homme", "Aux origines de l'humanité", "Le singe est-il le frère de l'homme", etc.

Je posterai des parties... ce que j'ai lu jusqu'à présent m'intéresse beaucoup.

Bonsoir Muriel, bonsoir à tous,

Comme tu l'écris ci-dessus, il y a dans notre cerveau actuel, plusieurs parties qui correspondent à l'évolution de l'humanité (et même plus) : plusieurs cerveaux et à l'intérieur de chacun, des parties qui sont maintenant mieux connues et "spécialisées" qui sont ou qui ne sont pas dans les autres espèces.

Ces zones que j'ai dit spécialisées (avec guillemets) ne le sont pas exactement, en ce sens qu'elles concernent aussi d'autres fonctions que la parole ou la communication, comme la possibilité d'utiliser ou mieux de construire des outils, etc. si bien que la présence de ces aires dans un cerveau ne signifie absolument pas parole mais juste certaines potentialités...

Je pense aux aires cérébrales de Broca et de Wernicke qui sont impliquées dans le langage.
Pour ce qui est de ces aires, on en trouve la trace dans l'endocerveau qui est l'empreinte laissée sur la partie interne du crane et qui permet de savoir quels ancêtres avaient ou pas ces parties (avec leurs fossiles). Les grands singes actuels ont ces aires mais ça ne suffit pas pour parler car il faut aussi un pharynx abaissé comme en ont les humains et pas les grands singes.
NB : Le pharynx ne laisse pas de trace dans les fossiles.
Un pharynx en position basse permet de parler et donc les grands singes ne le peuvent pas.
Toutefois, la parole est une chose mais il y a plein d'autres choses autour de la parole qui sont encore plus importantes et qui sont relatives à la communication et à la possibilité ou pas d'organiser (prévoir l'avenir proche), manipuler des abstractions, se former, enseigner, etc. (par exemple, les grands singes actuels ont la possibilité de trouver des choses qu'on cache mais semblent incapables de regarder sous la terre et ne se nourrissent pas de racines.

J'y reviendrai !

Si j'écris des bêtises, que nos membres connaisseurs en physiologie ou médecine, n'hésitent pas à me reprendre ! Mes mots ne correspondent qu'à de rares connaissances que j'extrapole parfois et il m'arrive de confondred, mélanger, etc.

Bonsoir Muriel,

Ce que tu écris est dans la première partie du bouquin qui parle de l'évolution des ancêtres et particulièrement du cerveau qui passe d'environ 400-500 cm3 à 1400 cm3 (pas en un jour tout de même ).
Une autre époque importante a été le néolithique qui a correspondu à la sédentarisation et à l'arrivée de l'agriculture et de l'élevage.
Outre la mastication facilitée et les muscles et machoires plus petites, le feu a permis de mieux bénéficier des protéines de la viande.

Il faudra que je relise le livre car j'ai oublié les dates

Toujours est-il que Pascal Picq est super !
Yves Copens et Pascal Picq se sont tous les 2 appliqués à expliquer leur science à la fois aux autres savants qui réclamaient des preuves plus solides et un raisonnement plus scientifique (tous les 2 ont révisé les théories de leurs prédécesseurs) et du grand public... leurs livres (surtout ceux de Pascal) font tout de même un peu commercial : ils ne sont pas chers mais il y en a des multitudes avec des reprises enfin ! au moins on peut suivre facilement !

Bonjour Muriel, bonjour à tous,

Dans le livre "La plus belle histoire du langage", la journaliste Cécile Lestienne, pose des questions aux 3 spécialistes et on a droit à un triple panorama du sujet vu sous l'angle de l'évolution de l'homme vis à vis de l'acquisition de ces fonctionnalités, sous l'angle de l'évolution des langues dans l'histoire et à travers le monde et sous l'angle de l'acquisition des langues par le tout petit et l'adulte.

J'ai commencé la troisième partie de livre et j'aime beaucoup ce passage :

Cécile Lestienne : à chaque génération, nous regardons... les enfants apprendre à parler français, yoruba ou cantonnais en beaucoup moins de temps qu'ils n'en mettent à savoir lacer leurs chaussures...

Ghislaine Dehaene : ...
Si je vous dis une phrase simple du genre "le poisson est sur la table", pour la comprendre vous allez effectuer une multitude d'opérations. D'abord, identifier le locuteur, moi en l'occurrence, et reconnaître immédiatement si je suis une femme ou un homme, si je suis gaie, ou stressée, ou énervée en disant cela. En même temps vous discernez les sons que je prononce -grâce à un code phonétique-... Et, bien que ces sons vous arrivent sous forme d'une onde acoustique continue "lepoissonestsurlatable", vous la découpez en mots auxquels vous attribuez un sens. Puis vous en comprenez la structuresyntaxique, vous activez toutes les associations lexicales avec les mots poisson et table et intégrez le contexte pour décrypter que, en fait, je suis en train de dire "le diner est servi, on peut passer à table"... Tout cela bien sûr en beaucoup moins de temps qu'il n'en faut pour l'expliquer : une fraction de seconde tout au plus. Et effectivement vous avez appris à faire cela enfant, bien avant de savoir lacer vos souliers.

Bonsoir Muriel,

Merci pour tes lignes !

Je lisais quelque part qu'aux alentours de lâge de 7 ans, les parties du cerveau impliquées dans l'apprentissage changent.
Heureusement qu'il y a les copines natives !