Macron, Le Pen, Melenchon et … La France

Il n’est pas rare dans mes « vidéo-conférences » avec des étrangers que ceux-ci me questionnent sur ce qui se passe en France en ce moment. Je suis bien obligé de répondre et n’étant pas sujet de sa Gracieuse Majesté, j’ai un franc parler qui surement ne reflète que mon point de vue sur l’instant où je réponds. Voilà, en gros ce que je leur réponds. Bien évident c’est partial et après cette lecture point n’est besoin de m’envoyer chez le psychanalyste pour savoir ce qui se passe sous mon couvre-chef. Même pas besoin de m’envoyer chez le psychiatre : « la mêre Denis », celle qui « lave plus blanc que blanc », la véritable « lessiveuse des idées noires ». Mieux que le Prozac. Je n’aime pas les corbeaux noirs, je préfèrent les blanches colombes.

Il n’est pas faire injure à Mr Mélenchon en disant qu’il est intelligent, révolutionnaire et avec un sens politique aigu. Il n’est pas faire injure non plus à Mr Macron de dire qu’il est intelligent, économiste libéral avec un sens « Jupitérien ou Gaullien » de la fonction présidentielle. Mr Macron est élu une première fois à la fonction présidentielle sur la foi d’une politique « centriste » en même temps libérale et sociale. Son mandat a subi des crises ne lui permettant d’être réélu que sur un « front républicain » face à un parti d’extrême droite emmené par Mme Marine Le Pen. L’élection parlementaire suivante ne lui permet pas (par défiance d’une partie des Français) d’obtenir une majorité absolue à l’Assemblée Nationale il doit donc espérer composer avec une majorité d’aide de parlementaires de centre droit et de centre gauche. Pris dans une logique de partis il n’obtient pas sa majorité et doit gouverner avec un certain « autoritarisme » pour ce qu’il pense être le bien du pays (quand je dis il c’est parce qu’il semble décider seul ou tout du moins ne semble pas faire connaître son mode décisionnel si ce dernier est consensuel).
Pour sa part Mr Mélenchon qui est dans sa dialectique politique entretient un climat d’opposition quasi insurrectionnel mais tout à fait légal dans cette même assemblée.
Sur ce :
Élection européenne forte poussée du Front National parti d’extrême droite
Mr Macron président de la République dissout l’assemblée nationale (sans même en avertir son premier ministre) là aussi de façon légale.

Quel est sa pensée politique ? Celle exprimée. « Je rends le pouvoir aux Français . »
Il est légitime que nous puissions émettre d’autres hypothèses :
-              Continuer à gouverner comme cela entrainait l’élection inévitable de Marine Le Pen comme prochaine Présidente
-              Dissoudre dans l’espoir que la droite et la gauche qui se déchirent soit obligées de composer une majorité au centre avec les députés « Macronistes »
Tous ces calculs sont aléatoires et peuvent entrainer une cohabitation chaotique qu’un commentateur politique a défini comme une « chaos-habitation »

La Droite a implosé, certains ont rejoint l’extrême droite dont son président. D’autres se sont regroupés mais ont du mal à se situer et de toute façon à faire le poids pour faire entendre leur différence.

Contre toute attente la gauche s’est rassemblée, faisant fi de ses divisions, élaborant un programme commun de consensus et demandant à Mr Mélenchon de se mettre un peu en retrait. Celui dont certains l’affublent du surnom « méchant loup » fait preuve d’un grand sens du « devoir » face au risque du Front National dont il est un féroce opposant
pour n’être pas un obstacle à la victoire de la gauche unie.

Le Président Macron réussit son pari : redonner le pouvoir aux Français. Mr Mélenchon obtient ce qu’il désirait ardemment : mettre en échec « ce chantre du capital ». Que deviendras tu France ? Le pays des collabos, des « ventres mous » passifs ou  le pays capable de porter au pouvoir une force sociale, écologiste, humaniste tournée vers l’avenir et le changement de paradigme : affronter le changement et relever le défi de l’impossible : éteindre la planète qui brûle en commençant par ce pays. Allons-nous de nouveau vers le Siècle des Lumières ou allons-nous basculer vers le côté Sombre de la force.

La parole est aux Français. Ont-ils gardé en eux ce caractère rebelle et révolutionnaire ou sont-ils devenus des bénis-oui-oui prêts à s’habiller en brun pourvu qu’ils aient du « pain et des jeux ». C’est le moment de faire de la poésie : « les sanglots longs des violons de l’automne, blessent mon cœur d’une langueur monotone. »