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les temps changent

4 participants

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Message  Invité Dim 14 Juil - 0:20

C'est ma génération qui a connu le plus de changements. Je suis née en 1920 et élevée dans un catholicisme qui dominait toute la famille et qui n'était pas remis en cause. C'était un but de vie et nous ne pouvions n'avoir que des amis qui partageaient croyances, éducation et mode de vie. Maintenant c'est un grand changement ! L'église, la messe, le catéchisme et l'éducation très catholique disparaissent petit à petit. Sad

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Message  gerardM Dim 14 Juil - 14:53

Bonjour nenette,

Merci pour ce message ! Bravo de participer à ce forum polyglotte (ce n'était sans doute pas d'usage -d'écrire sur un forum Internet- dans les années 1920-30-40, etc.)

Je ne suis pas sûr que tu sois de la génération qui a connu le plus fort rythme de changement par décade car c'est la mienne Wink (je suis né en 1947).
Je plaisante !
Chaque génération a eu droit à son lot de changements : apparition de l'écriture, de la poudre, du compas, des armures, des arbalètes (les Français l'ont appris à Azincourt)... le rythme des changements s'accélère et la durée entre les découvertes et leur apparition dans la vie courante se réduit.

Lorsque j'étais ado, oui je pensais qu'il y aurait quelques progrès (je suis un scientifique) mais je croyais avoir à vivre globalement comme mes parents et pas dans un monde qui n'a pas grand chose à voir avec les années 50-60.

En tous cas, bravo pour ces changements que tu as su maîtriser !
Je rencontre des personnes de ma génération qui baissent les bras devant un smartphone, devant les réseaux sociaux, etc. je trouve ça triste à leur âge (soixantaine) ! Elle vivront plus de 40 ans !!!
Il convient de faire attention et ne pas adopter (de la part d'un gouvernement ou d'une société) tout progrès qui se présente mais il ne faut pas non plus tourner le dos au progrès.

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Message  odileD Lun 15 Juil - 10:06

Bonjour Nénette,
En prenant connaisance de ta réflexion, je me suis dit que c'était là l'ouverture d'un très très long châpitre sur le Catholicisme et son rôle non seulement dans le contexte dans lequel tu as vécu mais également dans le contexte de notre époque. Je ne savais vraiment pas par où commencer pour te répondre. Ce matin, je trouve un texte sur un site de l'Internet qui à ma grande satisfaction commente parfaitement une petite partie des points que j'ai passé hier en revue auxquels s'ajoutent encore bien d'autres encore plus intéressants. C'est pourquoi, je me permets de te livrer ce texte dans sa partie intégrale écrit par P. Laurent Le Boulc’h (2011)
Je t'en souhaite une bonne lecture.

Le catholicisme source d’inspiration pour le monde d’aujourd’hui et de demain?

1. Une mutation extraordinaire
Nous traversons une période de mutation extraordinaire. Une époustouflante transformation
travaille nos sociétés contemporaines. Nous peinons à prendre la mesure de l’ampleur de ce
bouleversement. Michel Serres va jusqu’à parler d’une sortie de la période paléolithique comme si,
pour trouver la trace d’un tel basculement, il fallait retourner jusque 12 000 ans en arrière c'est-à-
dire à la période de la révolution du néolithiquei.
C’est dire que la mutation en cours dépasse toutes celles qui ont pourtant déjà tellement marqué la
société des hommes au long de notre histoire : changements de civilisations et révolutions. Cette
mutation dépasse tout ce que l’histoire des hommes a connu par sa profondeur et son étendue. De
ce point de vue, notre époque est absolument inédite.
Chaque mutation engendre son lot d’espoirs et de craintes. Mais aujourd’hui, l’arrachement et le
saut dans l’inconnu sont tels qu’ils génèrent un grand désarroi. Traverser cette mutation et faire en
sorte qu’elle conduise à un surcroît d’humanité plutôt qu’à sa perte, exige un discernement affiné qui
suppose de croiser toutes les disciplines et les outils d’analyse. La tâche est difficile parce que
l’extraordinaire nouveauté de ce qui est en jeu rend les points d’appui du passé insuffisants pour
tenter de comprendre ce qui advient.
Une série de bouleversements s’enchaînent, s’interpénètrent, se répercutent et forment système.
Notre humanité n’avait pas encore connu un tel enchevêtrement de si puissants changements. Les
observateurs relèvent une série de révolutions qui s’alimentent les unes les autres.
-Révolution économique : naissance des multinationales et mondialisation des échanges.
-Révolution démographique : croissance exponentielle de la population mondiale, pression des
flux migratoires.
-Révolution numérique : capacité de calculs vertigineux, accélération des transmissions des
données, avènement du virtuel.
-Révolution biogénétique : manipulations inouïes sur le vivant qui modifient notre rapport à la
nature, à la vie, à la parentalité...
-Révolution écologique : prise de conscience de notre relation à la planète et de notre fragilité.
-Révolution médiatique : impact croissant des images par-dessus les mots, circulation planétaire
de l’information, rétrécissement de l’espace temps.
-Révolution idéologique : chute des idéologies de progrès et des croyances collectives:
scientisme, marxisme, libéralisme.

Cette mutation se vit à très grande vitesse et ne cesse pas de s’accélérer. Elle est globale au sens où
aucun espace de la vie des hommes n’est à l’abri. Son onde de choc gagne tous les territoires et tous
les esprits.
Chacun de nous peut en observer déjà les effets positifs et négatifs sur sa propre façon de vivre. Nos
manières de vivre en homme changent rapidement, les décalages se creusent d’une génération à
l’autre. La montée en puissance positive de l’importance accordée à l’individu, au confort matériel, à
l’ouverture aux mondes, au principe de plaisir, entraîne-t-elle trop loin nos sociétés modernes dans
l’individualisme, le consumérisme, le relativisme, l’hédonisme ? Les sagesses et les traditions
anciennes peinent à faire sens. L’autorité passée des institutions politiques, juridiques, éducatives,
religieuses ne va plus de soi.
A sa démesure, cette mutation suscite espoirs et peurs. Nous l’éprouvons à la fois comme une
menace et une promesse. Elle a ses chances et ses risques. Nous sommes ainsi partagés entre
l’impression d’une déshumanisation accélérée et l’avènement inédit d’une nouvelle humanité.

2. La situation du catholicisme
Quoi d’étonnant à ce que le catholicisme soit pris dans la tourmente ? Le catholicisme, notamment
en France, souffre et vacille. Force est de reconnaître un désarrimage croissant de nos sociétés vis-à-
vis du christianisme qui les a portées. Le catholicisme en France, qui a largement façonné notre
civilisation, n’irrigue plus la société de la même manière. Il se trouve écartelé entre ce qu’il peut
représenter encore culturellement et ce qu’il devient de fait.
Du côté de l’Eglise, ce que le catholicisme en France donne à voir paraît au premier regard plutôt
sombre : baisse du nombre des pratiquants, diminution des catéchisés, chute des vocations, perte
d’influence de l’Eglise dans la société, sentiment d’une indifférence religieuse prégnante et
insaisissable, privatisation de la foi...
Du côté de la société, la désinscription du christianisme se manifeste dans le refoulé du religieux
dans la sphère privé, dans une perte de références morales et éthiques inspirées de l’Evangile, dans
une amnésie volontaire ou non concernant les racines chrétiennes de notre culture, dans l’absence
d’enseignement du fait religieux, dans l’autonomie des arts...
L’évolution des mœurs et de la législation confirme cette marginalisation croissante du catholicisme.
Sur des questions aussi fondamentales que la différence sexuelle, la parentalité, le mariage, la bio
éthique, la famille, l’éducation, la pauvreté, l’immigration, le rapport à la création, la solidarité, le
catholicisme fait entendre souvent une voix discordante. Il est alors parfois perçu comme
réactionnaire, rétrograde, pas en phase avec son époque, anti moderne. L’Eglise catholique serait
toujours à la remorque de l’évolution normale de l’humanité. Entre parenthèses, on laisse ainsi
entendre, comme un formidable apriori, qu’il irait de soi que la mécanique aveugle de l’évolution des
mœurs et des idées conduise de fait au meilleur. On balaie des questions dérangeantes sur un ton
hautain, d’un seul revers de main. Le pensée catholique serait-elle devenue comme une patate
chaude, un caillou dans la chaussure ?
Cette réflexion sur la rupture de notre civilisation avec le catholicisme prend une étonnante vigueur
aujourd’hui. Il se passe depuis peu quelque chose de nouveau parmi ceux et celles qui essaient de
décrire ou d’analyser la mutation du monde contemporain. En France, des intellectuels de tous les
horizons, - ils sont conservateurs ou progressistes, de gauche ou de droite, de culture catholique ou
de confession catholique, croyants ou pas, vieux ou nouveaux croyants... - témoignent d’un intérêt
renouvelé pour le catholicisme.
Cette rupture fait débat. Il n’est pas facile de discerner à quel niveau de profondeur cette faille entre
la société contemporaine et l’Eglise a pénétré ? Que reste-t-il de chrétien dans notre monde qui
apparemment ne l’est plus ?
Pour certains, loin d’une rupture radicale entre la société contemporaine et le christianisme, notre
situation témoignerait plutôt d’une assimilation. Ce serait le signe que tout serait devenu chrétien.
L’impact du christianisme aurait été tel que les valeurs évangéliques seraient devenues le patrimoine
de tous. Il est vrai que le christianisme a joué son rôle dans l’avènement des sociétés modernes. Ce
n’est pas un hasard si ce monde là est né dans l’espace de la civilisation chrétienne. Les « inventions
chrétiennes » que sont par exemple la dignité et l’unicité de la personne ou la désacralisation du
politique, ont ouvert la voie à l’émergence de l’individualisme et de la laïcité. Pour autant, il me
paraît simpliste et erroné de déclarer que le recul de la foi conjugué à la montée en importance
d’une valeur comme l’amour serait « le signe que le christianisme à fini par gagner » ! (Frédéric
Lenoir, Luc Ferry) Comme si cette hypothétique infusion des valeurs chrétiennes dans la société
pouvait assurer de ce que le christianisme avait accompli son oeuvre de salut !

Mais ce regard idéaliste est loin d’être partagé. A des degrés très divers, Jean-Claude Guillebeau, Max
Gallo, Régis Debray, Jean-Pierre Denis, Michel Serres, René Girard, Michel Houellebeck, Philippe
Muray, Pascal Bruckner, Frédéric Beidbeger, Patrick Kéchichian, Denis Tillinac, Marc Fumaroli, Jean
Clair, Philippe Sollers, Julia Kristeva, Guy Coq, Sylvie Germain, Fabrice Hajdahd, Jean Luc Nancy,
Bernard Sichère, Jean-Luc Marion... s’inquiètent de cette rupture. « C’est ce qu’il reste du
christianisme en elle qui empêche la société moderne d’exploser » aurait dit un jour René Girard. Ils
trouvent dans la grande tradition de la pensée catholique un rempart à l’explosion des temps, une
cohérence forte, une réserve de sens, une mise en perspective.
Certains, douloureusement, craignent qu’on ait atteint le seuil d’une rupture irréversible de notre
monde avec la tradition d’humanisme chrétien qui l’a porté. Ils appellent alors l’église catholique à
assumer cette position marginale dans laquelle elle est refoulée, n’hésitant pas y voir une chance
pour qu’elle puisse, sans craintes, se retrouvant un peu dans la situation des premières
communautés chrétiennes, interpeller librement et vigoureusement notre époque avec des accents
prophétiques évangéliques renouvelés. D’autres sont plus nuancés.
Ces écrivains ou philosophes n’esquivent pas les drames du passé chrétien, ils n’idéalisent pas notre
histoire, mais ils témoignent d’une reconnaissance pour ce qu’a engendré le catholicisme dans notre
civilisation. La perte de la matrice chrétienne pourrait signifier la perte de notre civilisation. On
aboutirait alors à un tout autre monde, imprévisible.
Face à l’inquiétude d’une société en désarroi, face à l’absolue nécessité de prendre du recul pour
comprendre notre temps dans un regard critique, face au risque réel d’une forme d’explosion de
l’humanisme dans notre monde contemporain, devant l’exigence urgente de redonner du sens à la
marche du monde et à celle des hommes pour accompagner de manière constructive les temps
nouveaux, ces penseurs trouvent dans le catholicisme une extraordinaire réserve d’interrogations et
de réflexions.
Pour la plupart, même si une certaine nostalgie affleure chez un bon nombre, il ne s’agit pas pourtant
de revenir aux temps anciens, à la chrétienté médiévale. Il s’agit de permettre à la source vive du
catholicisme de poursuivre, avec d’autres, son travail d’irrigation, de contestation et d’inspiration
pour que les temps à venir continuent de servir l’homme.
Beaucoup annoncent alors l’espoir que, parce que notre époque pourra de moins en moins refuser la
recherche vitale de sens, les temps d’aujourd’hui et ceux de demain sont et deviendront de plus en
plus favorables à l’Eglise, à la condition toutes fois que celle-ci demeure humble, ouverte et servante,
sans aucune revendication de privilèges pour elle-même, fidèle à la vérité du message évangélique.

3. Le génie catholique
En quoi donc le catholicisme peut-il redevenir source d’inspiration pour des penseurs préoccupés
d’humanisme d’aujourd’hui ? Dans la réserve de tradition et de sagesse élaborée en deux
millénaires, quelles cartes majeures le catholicisme peut-il apporter au jeu de la construction de
notre monde ? Quelle peut être la contribution du génie catholique à la pensée humaniste
contemporaine ?
J’énumère 5 points possibles.

-Foi et raison.
La tradition catholique a pour dominante d’entretenir un rapport équilibré et fécondant entre la foi
et la raison. La foi y est appelée à se laisser travailler par l’intelligence tandis que la raison est invitée
à se laisser interroger par la foi.
Quand la foi quitte toute forme d’intelligence elle se perd dans l’émotionnel ou le sentimentalisme,
l’irrationnel ou la superstition. Elle peut glisser dans le fanatisme, l’intégrisme ou le
fondamentalisme. Ces formes déraisonnables du religieux, alimentées par une grande ignorance, se
renforcent malheureusement aujourd’hui.
Quand la raison refuse de se laisser interroger par la foi, elle devient orgueilleuse et arrogante, elle
quitte sa nécessaire humilité. Elle se boucle sur elle-même et n’envisage plus d’autres finalités qu’elle
même. Elle perd de vue l’humanité qu’elle devrait pourtant servir. C’est ce qui se passe aujourd’hui
quand, par exemple, la science devient folle et justifie tous les progrès sans s’interroger sur leurs
sens. On avance parfois parce qu’il faut sans cesse avancer, sans jamais réfléchir où cela conduit.
Cela ne signifie pas que foi et raison se mélangent. La foi est au-delà de l’intelligence, elle est une
adhésion à une Parole mystérieuse qui nous dépasse, et cependant il vaut mieux faire preuve
d’intelligence dans sa manière de croire. La raison quant à elle a sa propre exigence rationnelle, elle
n’a pas à se laisser asservir par la foi et cependant, parce qu’elle est incapable de répondre à la
question du pourquoi, elle a entendre ces autres paroles qui l’ouvrent au sens.
Dans l’univers des religions, à cause de sa capacité à dialoguer foi et raison, le catholicisme parait
bien placé pour entrer en résonnance avec le questionnement contemporain.

-Foi et culture
La tradition catholique a généré une extraordinaire floraison d’œuvres d’art. Architectures,
sculptures, peintures, musiques, étaient toutes orientées à la vie la liturgique. Cet art se voulait au
service du beau, du vrai et du bien.
L’art des églises témoignait de ce que la religion catholique est une religion de l’incarnation, au nom
du Christ, le Fils de Dieu venu dans notre chair. Le corps et ses sens, si sollicités dans la liturgie
catholique, prennent part à l’expression de cette manifestation de Dieu parmi les hommes.
Un divorce a peu à peu séparé l’art et la foi. L’Eglise s’est détournée de l’art, préférant des
expressions plus sociales ou intellectuelles de la foi. Le renouveau liturgique tend aujourd’hui à
combler cet écart qui ne résonnait pas bien avec la tradition catholique.
Mais c’est aussi l’art de son côté qui a pu se couper de sa sève spirituelle. Les arts contemporains ont
souvent pris parti de refuser de servir toute idée de bien ou de beau, toute forme d’humanisme. L’art
est devenu sa propre fin, au risque de s’appauvrir et de s’auto contempler. Et « la culture pour le
culte est devenue le culte de la culture ». On encourage la culture mais celle-ci tend à devenir un jeu
dérisoire d’amusement ou de déconstruction, miroir de ce que nous sommes.
Renouer le fil interrompu de la très longue histoire d’un art relié à l’expérience de Dieu, c’est
redonner sens à l’art et redonner chair à la vie croyante. Ici aussi le catholicisme propose une voie
singulière.

-Foi et identité
Longtemps la tradition catholique a irrigué notre société. Elle lui a transmis un certain art de vivre.
Elle a façonné notre culture, nos rites et nos paysages. Elle a participé avec d’autres à construire une
certaine identité française et européenne.
La globalisation du monde engendre un peu partout le sentiment d’une perte d’identité collective.
Dans ce contexte, il y a là quelque chose d’aberrant à refuser de reconnaître le christianisme comme
une des racines principales constitutives de notre civilisation, à moins de chercher à gommer toute
identité. Refoulée, cette recherche identitaire actuelle peut dériver dans des réactions qui se laissent
gagner par la nostalgie, l’agressivité ou la fermeture sur soi.
L’Eglise catholique témoigne de sa capacité à s’inculturer dans des sociétés très diverses. On ne vit
pas la foi catholique en France comme en Afrique ou en Amérique du sud, en Asie. Repliés sur nous-
mêmes, nous ne percevons d’ailleurs pas suffisamment en France la richesse et la fécondité du
catholicisme dans d’autres continents. L’inculturation dans la particularité des nations se vit en
même temps dans la communion entre les églises du monde.
Depuis le concile Vatican II, la théologie catholique reconnaît la validité des autres chemins spirituels
au travers des autres religions, le Christ Jésus demeurant la voie royale du salut...
Ainsi l’Eglise catholique contribue à offrir aux hommes d’aujourd’hui l’expérience d’une identité
particulière forte et cependant toujours ouverte aux autres. Dans notre monde si souvent tenté de
sombrer dans des séparations ou des violences haineuses, la sagesse chrétienne saura-t-elle
apporter la paix et la concorde entre les peuples et les religions ?

-La dignité de la personne
C’est une constance de la doctrine chrétienne que de défendre coûte que coûte la dignité de chaque
être humain. Notre société serait en effet tentée aujourd’hui de désacraliser la dignité d’un homme
en la rendant relative à d’autres réalités plus importantes que lui ( la santé, le confort de vie).
Expulsion brutale de communautés de rom, naissance artificielle d’un enfant pour en sauver un
autre, tentation de légiférer l’euthanasie pour en finir avec la souffrance des malades,
reconnaissance d’un droit au mariage ou à l’adoption pour des couples homosexuels, à propos de
faits aussi divers, des évêques en France ont fait entendre leur voix. Lorsque l’Eglise parle ainsi, elle
semble à contre courant du mouvement qui emporte nos sociétés.
Ce qui est en jeu c’est le respect inconditionnel de tout être humain à commencer par le plus petit, le
plus menacé. Ce qui est en cause c’est le refus absolu de réduire un être humain quel qu’il soit à
l’état d’objet. Ce qui n’est pas admissible c’est la prétention à définir un seuil qui poserait une ligne
de démarcation entre les hommes, entre ceux qui seraient dignes d’humanité et ceux qui ne le
seraient plus.
Le questionnement éthique aujourd’hui est une nécessité qui revient en force. Il touche à de vastes
domaines : émigration, bioéthique, famille, parentalité, justice... L’Eglise catholique, riche de sa
doctrine sociale, sans prétendre prendre la place du législateur, apporte ici sa contribution,
convaincu que le respect pour le plus petit des hommes est à la base de tout humanisme.

-La question du mal et de la mort
La question du mal résonne de manière tragique et intense dans notre monde. Les moyens de
communications nous mettent chaque jour en présence de la misère du monde. Nous ne
comprenons pas la persistance du mal dans un monde si moderne et hautement technique. Nous
rêvons de vies sans souffrances et celles-ci nous deviennent de plus en plus insupportables.
Le judéo christianisme a un rapport particulier avec le mal, la souffrance et la mort. Il reconnaît une
part de responsabilité aux hommes, mais ne fait pas d’eux les seuls responsables du mal. Celui-ci
trouve aussi une origine mystérieuse (le serpent). Il croit en un Dieu de bonté.
Prise de conscience de nos responsabilités humaines, acceptation qu’un mal nous dépasse, refus de
faire de Dieu un bouc émissaire ou un pompier de service, ouverture de la prière biblique aux cris de
souffrance et de révolte contre Dieu mais aussi d’offrandes pour Dieu. Révélation chrétienne inouïe
d’un Dieu qui vient en Jésus crucifié prendre la souffrance des hommes sur lui et qui ne cesse de les
accompagner sur leurs chemins de douleur. Plus encore, manifestation de la victoire de l’amour sur
le mal, sur la souffrance et la mort. La théologie et la spiritualité chrétienne aident les hommes à
faire oeuvre de lucidité et d’acceptation du mystère du mal et de la mort tout en les ouvrant à une
vertigineuse espérance qui fonde leur résistance et leur combat contre la mal. S’ouvre alors un
immense champ de vie et de méditation pour les hommes d’aujourd’hui.

4. Attitudes spirituelles
Au moment même où de multiples signes indiquent son effacement social, la tradition catholique
devient aujourd’hui une source d’inspiration spirituelle et culturelle. Méconnue de beaucoup, elle
apparaît comme une réalité neuve, que certains découvrent, après de longues périodes d’ignorance
ou d’oubli. Dans l’épreuve que nous traversons un renouveau possible de la foi apparaît en germeii.
Ce regard s’appuie sur la conviction que Dieu n’a pas déserté notre temps. Les temps d’aujourd’hui
sont des temps favorables à l’annonce de l‘Evangile. Ils le sont parce que l’Esprit nous y envoie et ne
cesse de travailler le monde. Ils le sont parce que c’est aujourd’hui et pas hier que le témoignage de
la foi est attendue.
Ils le sont encore à la condition de porter sur eux le regard spirituel de la foi. Les temps actuels nous
plongent en effet au cœur de la foi de Pâques, née d’un passage et d’une traversée de l’épreuve. Au
cœur d’un monde qui s’est éloigné du christianisme, certains font retour à celui-ci. Cette
contradiction nous renvoie au cœur de la foi telle qu’elle s’est manifestée dans le mystère du
Christ et aux origines de l’Eglise : c’est au coeur de la faiblesse humaine que s’est manifestée
l’expérience surprenante de la puissance de Dieu. D’un homme rejeté, mis en marge, exclu jusqu’à la
mort a jailli un extraordinaire élan de vie. Dans la Résurrection du Christ, l’amour s’est révélé plus
fort que le mal et la mort. De la persécution des premières communautés chrétiennes et de leurs
expulsions du judaïsme s’est mise en marche l’étonnante expansion de l’Eglise au commencement
du christianisme.
Cette double crise à l’origine de l’Eglise laisse entendre que le christianisme ne va pas de soi. Il
suscite toujours des résistances à son message. Son pouvoir subversif fait peur. Mais elle donne à
croire aussi que le passage de la mort à la vie fait partie intégrante du christianisme. Le mystère
pascal est entré dans le code génétique de la foi.
Ce vécu de l’histoire chrétienne nous invite à relire d’un regard nouveau les temps actuels. L’épreuve
contemporaine peut être discernée dans la foi comme la grâce d’un renouveau de la foi. La
révélation de l’Evangile nous appelle à poursuivre inlassablement le témoignage de la foi en
renonçant à toutes formes de puissance, de mépris et de mains mises sur le monde, en nous
appuyant sur la seule force de l’Esprit qui agit dans nos faiblesses, en plongeant au cœur de la foi
dans le Christ mort et ressuscité pour nous.
Parce que le témoignage du trésor de la foi catholique est paradoxalement attendu aujourd’hui, c’est
dans cet Esprit d’humilité et de pauvreté, qu’il revient aux croyants d’être les signes vivants et
concrets de cette part du don reçu de Dieu que le catholicisme peut offrir au monde contemporain.
Nous le serons en étant nous même les témoins vivants du génie du catholicisme. Cela nous appelle
à:
- Articuler du mieux possible notre intelligence et notre foi. Prendre le temps de réfléchir à la foi
   de l’Eglise, nous former dans l’intelligence des Ecritures et du dogme.
- Prier avec tout notre corps, en soignant l’expression de la beauté dans nos liturgies, signe offert
   de la présence de Dieu incarné au milieu de nous.
- Nous laisser marquer par la foi en Jésus qui façonne pour une part notre identité d’homme et
 d’Eglise tout en témoignant d’un esprit d’ouverture à la différence et au respect de tous.
- Participer à la défense du pauvre et de l’élémentaire humain partout où l’humanité de l’homme
  risque d’être mise à mal.
- Porter notre douleur et celle du monde dans la prière, grandir et devenir signes de l’espérance
du Christ Jésus ressuscité pour tous les hommes.
Voilà qui devrait nous stimuler en ce carême ! Amen !
P. Laurent Le Boulc’h
Carême 2011

Le Néolithique est une période de la Préhistoire marquée par de profondes mutations techniques et sociales,
liées à l’adoption par les groupes humains d’une économie de production fondée sur l’agriculture et l’élevage,
et impliquant le plus souvent une sédentarisation. Les principales innovations techniques sont la généralisation
de l'outillage en pierre polie et de la poterie en céramique. Ces mutations sont telles que certains auteurs
considèrent le Néolithique comme le début de la Protohistoire.
Dans certaines régions, ces importantes mutations sont relativement rapides et certains auteurs ont pu parler
de « révolution néolithique ». La néolithisation est toutefois un phénomène progressif, survenu à des dates
différentes selon les régions. Au Proche-Orient, le Néolithique débute autour de 9 000 ans av. J.-C. Il prend fin
avec la généralisation de la métallurgie et l’invention de l’écriture, autour de 3 300 ans av. J.-C.
Cf Wilkipédia

ii
« Entre épreuve et renouveau la passion de l’Evangile » Rapport Dagens Novembre 2010 – Eglise de France

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Message  MurielB Mer 17 Juil - 14:53

Bonjour Nénette, Gérard, Odile
 L'interdépendance entre tous me parait aujoud'hui plus que visible et ce qui m'importe surtout c'est aller vers plus d'humanité tout en respectant notre environnement. La science de me fait pas peur bien au contraire : Internet, facebook et autres  advancements technologiques  favorisent grandement la communication et l'évolution des humains. Les religions me dérangent et me font peur quand elles nous rendent "intégristes" ou "peu réfléchis" (Je ne parle pas du fait de croire ou non en Dieu qui est une aspiration personnelle) Je pense cependant que l'intelligence humaine triomphera sur la bétise.

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Message  gerardM Mer 17 Juil - 16:38

Bonjour Muriel,

[Joke]
Tu écrivais il y a peu sur le forum que tu voulais être une "native English"...
MurielB a écrit:... Internet, facebook et autres  advancements technologiques...
Bon début ! Wink
Si tu avais écrit technological advancements ou à la rigueur, comme Obélix, technologiques advancements, on y aurait été !
[/Joke]

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Message  MurielB Mer 17 Juil - 22:41

"advancements technologiques" oups ! do I speak Franglish ? scratch

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Message  Remy Jeu 18 Juil - 9:38

franglish ou englais ? ce dernier mot fait un peu picard...assez moyen somme toute Smile 

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