Des bancs merveilleux

Les gens qui voient de travers
Pensent que les bancs verts
Qu'on voit sur les trottoirs
Sont fait pour les impotents ou les ventripotents.
Mais c'est une absurdité,
Car, à la vérité,
Ils sont là, c'est notoire
Pour accueillir quelque temps les amours débutants.

[refrain]

Les amoureux qui s'bécotent sur les bancs publics,
Bancs publics, bancs publics,
En s'foutant pas mal du regard oblique
Des passants honnêtes,
Les amoureux qui s'bécotent sur les bancs publics,
Bancs publics, bancs publics,
En s'disant des "Je t'aime'" pathétiques,
Ont des p'tits gueules bien sympathiques!

Ils se tiennent par la main,
Parlent du lendemain,
Du papier bleu d'azur
Qui revêtira les murs de leur chambre à coucher...
Ils se voient déjà, doucement,
Elle cousant, lui fumant,
Dans un bien-être sûr,
Et choisissent les prénoms de leur premier bébé...

[refrain]

Quand la saint' famille Machin
Croise sur son chemin
Deux de ces malappris,
Elle leur décoche hardiment des propos venimeux...
N'empêche que toute la famille
(Le père, la mère, la fille, le fils, le Saint-Esprit...)
Voudrait bien, de temps en temps,
Pouvoir s'conduire comme eux.

[refrain]

Quand les mois auront passé,
Quand seront apaisés
Leurs beaux rêves flambants,
Quand leur ciel se couvrira de gros nuages lourds,
Ils s'apercevront, émus,
Qu'c'est au hasard des rues,
Sur un d'ces fameux bancs,
Qu'ils auront vécu le meilleur moment de leur amour...

[refrain]


Georges Brassens 1954

Bernard cette chanson toute simple exprime le rêve des amours débutants dans les années 50 mais je ne sais pas si c'est toujours d'actualité ?

Les grands poetes ne meurent jamais :

Longtemps, longtemps après que les poetes ont disparus
Leurs chansons sont encore dans les rues...

C'est vrai ce que tu dis là Bernard ! Je me suis mal exprimée. Je voulais seulement dire que les amours débutants d'aujourd'hui ne parlent pas forcément de leur premier bébé !

Aujourd'hui, on n'aime plus, on tringle.
Si à 15 ans, t'es encore vierge, t'es grave.