Billet d'humeur : Les migrants de Calais
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Billet d'humeur : Les migrants de Calais
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Suite à un article publié dans le "courrier international" sur les "migrants" par un photographe anglais venu faire un reportage sur le sujet, laissez un "calaisien" s'exprimer.
Un peu d'histoire : les premiers "migrants" sont arrivés à Calais en 1998, avec la guerre en Yougoslavie, en provenance du Kosovo. On les appelait ici "les Kosowars". Puis, au fil des guerres, des famines et des changements politiques, nous avons vu arriver des réfugiés d'Europe (Tchétchènes), du Moyen-Orient, d'Asie et d'Afrique. Ils avaient tous en commun l'espoir d'une nouvelle vie en Angleterre parce qu'ils parlaient la langue. L'absence de papiers d'identité dans ce "Royaume", la facilité d'emploi, la possibilité de trouver des compatriotes sur ce territoire qui, à l'époque de Victoria, n'a jamais vu le soleil se coucher sur son immense empire dont l'exploitation avait fait la fortune de ce pays. Nous côtoyons donc les "réfugiés migrants" depuis plus de 20 ans.
Un peu de définition de "Migrant". Pour moi qui en ai rencontré certains dès le début (je travaillais à l'époque à l'hôpital comme pédiatre). Quand on parle de "migrant", il faut faire attention à ne pas "réifier" le terme. Chaque migrant est différent, chacun a sa propre histoire, sa famille et ses multiples traumatismes. C'est une femme, un homme, un enfant à qui nous ne pouvons répondre qu'individuellement. Aucune solution "globale" ne résoudra leurs problèmes. En revanche, toute solution "globale" ajoutera sa part de difficultés à ses propres solutions. Alors, pensez toujours que nos "solutions" ajouteront des difficultés "aux problèmes des solutions".
Un peu d'humanité. Il y a beaucoup d'humanitaires, tous avec des projets personnels, politiques, altruistes, conscients ou inconscients différents. Des jeunes qui viennent d'Europe pour aider les autres et pour s'aider eux-mêmes. Des militants pour donner corps à leur utopie (pas de frontière) qui est un instrument de migration, mais qui, avouons-le, aide aussi à débloquer des situations (installation et organisation de squats) et pousse les politiques à réagir. Les humanitaires classiques : Croix-Rouge, médecins du monde, etc... qui font leur travail habituel. Les associations locales : Salam, Secours Catholique, etc... qui sont composées de Calaisiens engagés qui apportent une aide quotidienne depuis 20 ans avec un courage et un désintéressement qui méritent un "coup de chapeau". Ils ont eux aussi des idées de solutions, avec des engagements politiques ou religieux à prendre en compte.
Un peu de politique. La politique peut être divisée en deux grandes catégories, à diviser évidemment en sous-catégories (car la politique signifie diriger, et diriger signifie diviser pour régner). Nous avons donc des politiques nationales, internationales et locales.
- les nationales : les Anglais, les Français (d'abord concernés par la situation calaisienne), les Européens (concernés par les migrations),
- les internationaux (concernés par l'instrumentalisation des migrants pour leur politique (Erdogan, Trump) (je mets des majuscules parce que ce sont des noms propres mais personnellement j'aurais mis des minuscules parce que je pense que ce sont des petits sujets même pas des petits gens car ce terme est réservé aux "bonnes personnes de condition modeste"), et toutes les organisations internationales : ONU, etc. (comme dirait De Gaulle : "toutes ces grandes choses"...).
- les collectivités locales : les maires (notamment ici Calais, Marck à Calaisis, Grande Synthe etc...), les députés et autres fonctions de l'Etat qui sont parfois les mêmes que les maires Mme Bouchart (maire de Calais, ancien sénateur, vice-président des Hauts de France) M. Dumont (ancien maire de Marck, député de Calais) et bien sûr un personnage clé "le préfet", responsable de la police et de la courroie de transmission des autorités nationales.
Un peu de terrain : et sur le terrain 2 protagonistes calaisiens et migrants dont la cohabitation n'est pas toujours évidente selon la zone qu'ils occupent, bien sûr. Car c'est la même chose pour tous, "partager un accord" à condition que ce soit mon voisin qui le fasse... On ne peut nier les nuisances qu'apporte la cohabitation de populations aux aspirations, aux besoins et aux modes culturels aussi éloignés que les autochtones et les immigrés en transit. D'une part, des personnes dont les besoins primaires sont satisfaits tout en appartenant à la classe locale la moins aisée, d'autre part, des personnes dont les besoins primaires : nourriture, hygiène, logement sont une préoccupation quotidienne d'une inexistence légale sans autre projet que de partir au plus vite.
La confrontation est inévitable face aux incivilités des nouveaux arrivants (ordures, non-respect des règles culturelles), parfois le vol, l'agression et même, depuis 20 ans, la violence contre les personnes, bref, le cercle de la peur de l'autre, puisque nous ne les connaissons pas.
Quelques solutions :
Il est évident qu'il faut de l'humanité : donner de la nourriture, de la boisson, de l'hygiène, des soins et un toit aux réfugiés - personne ne le nie - la vraie question est : OÙ ?
Il est évident qu'il faut une individualité d'aide pour chaque personne, en tenant compte de ses aspirations, de son histoire etc... la question est par QUI ? avec QUELLE AUTORITÉ JURIDIQUE ?
Et que faire en attendant ? Comment faire comprendre à une personne que son projet est impossible parce que l'Angleterre ne le veut pas ? Comment lui proposer un projet alternatif suffisamment attractif pour le dissuader ? par qui ? où ? avec quel financement ? Comment endiguer le flot d'espoir de populations éloignées et désespérées ?
L'Angleterre joue sur son insularité en disant qu'elle est le problème des autres, en niant son passé colonial et les richesses qu'elle en a tirées, en niant les conditions de travail et de logement des migrants, qui permettent son développement économique par le travail à bas prix.
L'Europe et ses réglementations absurdes jouent sur la complexité de la question pour en discuter et se détourner, laissant les autorités sur le terrain se débrouiller seules tout en distribuant de l'argent pour s'acheter une conscience.
(La Dublinisation oblige un migrant à demander un statut dans le pays européen où il est entré. Ainsi, un migrant en cours d'intégration en France doit parfois retourner en Grèce ou en Italie, bien sûr sans argent, pour faire renouveler son statut. En cours de route, s'il est condamné à une amende pour avoir voyagé sans titre de transport, il est sanctionné et lors de sa régularisation, il lui sera demandé de payer une amende ou même de se voir reprocher de ne pas respecter la loi. Dans l'intervalle, il aura abandonné ses études ou même son travail d'intégration pendant 1 à 2 mois avec encore des difficultés à se réinsérer à son retour. Kafka est revenu).
Les associations locales proposent des solutions, des petites structures à distance de la côte (tous les matins les réfugiés de Sangatte avaient l'habitude de voir les côtes anglaises quand ils se levaient, changer de projet ce n'est pas idéal) avec du personnel qualifié et des moyens pour élaborer des projets de vie individualisés. ,
En conclusion : tous les Calaisiens ne sont pas des chiens, loin de là, beaucoup ont donné du temps, de l'argent, un toit, de la nourriture, une recharge de téléphone, des sourires, de la compassion et beaucoup donneront encore plus. En plus de 20 ans, de nombreux réfugiés sont passés par Calais et beaucoup ont bénéficié du soutien de la population.
Tous les migrants ne sont pas des anges... La proportion d'incivilités varie d'un individu à l'autre, d'un moment à l'autre. Elles sont en partie conjoncturelles plutôt que structurelles à l'individu. Elles sont liées aux différences culturelles et aux atrocités qui les ont chassés et qu'ils ont vécues au cours de leurs voyages, ainsi qu'aux conditions de vie que nous leur offrons, combinées aux exigences monétaires des passeurs qui proposent de réaliser leurs rêves et leur vendent un cauchemar.
Suite à un article publié dans le "courrier international" sur les "migrants" par un photographe anglais venu faire un reportage sur le sujet, laissez un "calaisien" s'exprimer.
Un peu d'histoire : les premiers "migrants" sont arrivés à Calais en 1998, avec la guerre en Yougoslavie, en provenance du Kosovo. On les appelait ici "les Kosowars". Puis, au fil des guerres, des famines et des changements politiques, nous avons vu arriver des réfugiés d'Europe (Tchétchènes), du Moyen-Orient, d'Asie et d'Afrique. Ils avaient tous en commun l'espoir d'une nouvelle vie en Angleterre parce qu'ils parlaient la langue. L'absence de papiers d'identité dans ce "Royaume", la facilité d'emploi, la possibilité de trouver des compatriotes sur ce territoire qui, à l'époque de Victoria, n'a jamais vu le soleil se coucher sur son immense empire dont l'exploitation avait fait la fortune de ce pays. Nous côtoyons donc les "réfugiés migrants" depuis plus de 20 ans.
Un peu de définition de "Migrant". Pour moi qui en ai rencontré certains dès le début (je travaillais à l'époque à l'hôpital comme pédiatre). Quand on parle de "migrant", il faut faire attention à ne pas "réifier" le terme. Chaque migrant est différent, chacun a sa propre histoire, sa famille et ses multiples traumatismes. C'est une femme, un homme, un enfant à qui nous ne pouvons répondre qu'individuellement. Aucune solution "globale" ne résoudra leurs problèmes. En revanche, toute solution "globale" ajoutera sa part de difficultés à ses propres solutions. Alors, pensez toujours que nos "solutions" ajouteront des difficultés "aux problèmes des solutions".
Un peu d'humanité. Il y a beaucoup d'humanitaires, tous avec des projets personnels, politiques, altruistes, conscients ou inconscients différents. Des jeunes qui viennent d'Europe pour aider les autres et pour s'aider eux-mêmes. Des militants pour donner corps à leur utopie (pas de frontière) qui est un instrument de migration, mais qui, avouons-le, aide aussi à débloquer des situations (installation et organisation de squats) et pousse les politiques à réagir. Les humanitaires classiques : Croix-Rouge, médecins du monde, etc... qui font leur travail habituel. Les associations locales : Salam, Secours Catholique, etc... qui sont composées de Calaisiens engagés qui apportent une aide quotidienne depuis 20 ans avec un courage et un désintéressement qui méritent un "coup de chapeau". Ils ont eux aussi des idées de solutions, avec des engagements politiques ou religieux à prendre en compte.
Un peu de politique. La politique peut être divisée en deux grandes catégories, à diviser évidemment en sous-catégories (car la politique signifie diriger, et diriger signifie diviser pour régner). Nous avons donc des politiques nationales, internationales et locales.
- les nationales : les Anglais, les Français (d'abord concernés par la situation calaisienne), les Européens (concernés par les migrations),
- les internationaux (concernés par l'instrumentalisation des migrants pour leur politique (Erdogan, Trump) (je mets des majuscules parce que ce sont des noms propres mais personnellement j'aurais mis des minuscules parce que je pense que ce sont des petits sujets même pas des petits gens car ce terme est réservé aux "bonnes personnes de condition modeste"), et toutes les organisations internationales : ONU, etc. (comme dirait De Gaulle : "toutes ces grandes choses"...).
- les collectivités locales : les maires (notamment ici Calais, Marck à Calaisis, Grande Synthe etc...), les députés et autres fonctions de l'Etat qui sont parfois les mêmes que les maires Mme Bouchart (maire de Calais, ancien sénateur, vice-président des Hauts de France) M. Dumont (ancien maire de Marck, député de Calais) et bien sûr un personnage clé "le préfet", responsable de la police et de la courroie de transmission des autorités nationales.
Un peu de terrain : et sur le terrain 2 protagonistes calaisiens et migrants dont la cohabitation n'est pas toujours évidente selon la zone qu'ils occupent, bien sûr. Car c'est la même chose pour tous, "partager un accord" à condition que ce soit mon voisin qui le fasse... On ne peut nier les nuisances qu'apporte la cohabitation de populations aux aspirations, aux besoins et aux modes culturels aussi éloignés que les autochtones et les immigrés en transit. D'une part, des personnes dont les besoins primaires sont satisfaits tout en appartenant à la classe locale la moins aisée, d'autre part, des personnes dont les besoins primaires : nourriture, hygiène, logement sont une préoccupation quotidienne d'une inexistence légale sans autre projet que de partir au plus vite.
La confrontation est inévitable face aux incivilités des nouveaux arrivants (ordures, non-respect des règles culturelles), parfois le vol, l'agression et même, depuis 20 ans, la violence contre les personnes, bref, le cercle de la peur de l'autre, puisque nous ne les connaissons pas.
Quelques solutions :
Il est évident qu'il faut de l'humanité : donner de la nourriture, de la boisson, de l'hygiène, des soins et un toit aux réfugiés - personne ne le nie - la vraie question est : OÙ ?
Il est évident qu'il faut une individualité d'aide pour chaque personne, en tenant compte de ses aspirations, de son histoire etc... la question est par QUI ? avec QUELLE AUTORITÉ JURIDIQUE ?
Et que faire en attendant ? Comment faire comprendre à une personne que son projet est impossible parce que l'Angleterre ne le veut pas ? Comment lui proposer un projet alternatif suffisamment attractif pour le dissuader ? par qui ? où ? avec quel financement ? Comment endiguer le flot d'espoir de populations éloignées et désespérées ?
L'Angleterre joue sur son insularité en disant qu'elle est le problème des autres, en niant son passé colonial et les richesses qu'elle en a tirées, en niant les conditions de travail et de logement des migrants, qui permettent son développement économique par le travail à bas prix.
L'Europe et ses réglementations absurdes jouent sur la complexité de la question pour en discuter et se détourner, laissant les autorités sur le terrain se débrouiller seules tout en distribuant de l'argent pour s'acheter une conscience.
(La Dublinisation oblige un migrant à demander un statut dans le pays européen où il est entré. Ainsi, un migrant en cours d'intégration en France doit parfois retourner en Grèce ou en Italie, bien sûr sans argent, pour faire renouveler son statut. En cours de route, s'il est condamné à une amende pour avoir voyagé sans titre de transport, il est sanctionné et lors de sa régularisation, il lui sera demandé de payer une amende ou même de se voir reprocher de ne pas respecter la loi. Dans l'intervalle, il aura abandonné ses études ou même son travail d'intégration pendant 1 à 2 mois avec encore des difficultés à se réinsérer à son retour. Kafka est revenu).
Les associations locales proposent des solutions, des petites structures à distance de la côte (tous les matins les réfugiés de Sangatte avaient l'habitude de voir les côtes anglaises quand ils se levaient, changer de projet ce n'est pas idéal) avec du personnel qualifié et des moyens pour élaborer des projets de vie individualisés. ,
En conclusion : tous les Calaisiens ne sont pas des chiens, loin de là, beaucoup ont donné du temps, de l'argent, un toit, de la nourriture, une recharge de téléphone, des sourires, de la compassion et beaucoup donneront encore plus. En plus de 20 ans, de nombreux réfugiés sont passés par Calais et beaucoup ont bénéficié du soutien de la population.
Tous les migrants ne sont pas des anges... La proportion d'incivilités varie d'un individu à l'autre, d'un moment à l'autre. Elles sont en partie conjoncturelles plutôt que structurelles à l'individu. Elles sont liées aux différences culturelles et aux atrocités qui les ont chassés et qu'ils ont vécues au cours de leurs voyages, ainsi qu'aux conditions de vie que nous leur offrons, combinées aux exigences monétaires des passeurs qui proposent de réaliser leurs rêves et leur vendent un cauchemar.
Dernière édition par PatrickB le Lun 7 Sep - 22:52, édité 8 fois
PatrickB- Messages : 694
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Re: Billet d'humeur : Les migrants de Calais
Tout le monde devrait un jour devoir faire face à l'exil, pour un an ou deux, et aussi faire face au handicap. Cela permettrait aux gens de cesser de se comporter comme des idiots, car il est vrai que tant que l'on n'a pas vécu quelque chose, on ne peut pas le comprendre. Comme le dirait Lao Tseu, l'expérience des gens n'est jamais utile aux autres.
Remy- Messages : 3178
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Re: Billet d'humeur : Les migrants de Calais
C'est très beau ce que tu as écrit Rémy. Je suis d'accord avec toi et avec Lao Tseu, et pourtant on parle beaucoup d'empathie.
L'empathie est définie comme "la faculté intuitive de se mettre à la place des autres, de percevoir ce qu'ils ressentent", selon le dictionnaire Larousse.
Est-ce possible ?
L'empathie est définie comme "la faculté intuitive de se mettre à la place des autres, de percevoir ce qu'ils ressentent", selon le dictionnaire Larousse.
Est-ce possible ?
Dernière édition par MurielB le Dim 6 Sep - 21:54, édité 3 fois
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MurielB- Admin
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Re: Billet d'humeur : Les migrants de Calais
L'empathie a quelque chose à voir avec le quotient émotionnel, ce qui, je crois, est très utile pour les dirigeants. C'est une forme d'intelligence, pas nécessairement très répandue...
Remy- Messages : 3178
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Re: Billet d'humeur : Les migrants de Calais
Les personnes hyper-empathiques ressentent dans leur corps l'énergie, les émotions et les symptômes physiques de leur entourage. Elles ressentent leur joie, mais aussi leur tristesse.
Ce n'est pas facile à assumer mais c'est une forme d'intelligence, je suis d'accord
Dernière édition par MurielB le Dim 6 Sep - 21:55, édité 3 fois
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MurielB- Admin
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Re: Billet d'humeur : Les migrants de Calais
Bonjour Patrick,
Je propose une clarification sur ta déclaration "comment faire comprendre à une personne que son projet est impossible parce que l'Angleterre ne le veut pas ? "
Ayant vécu pas mal de temps en Angleterre et ayant discuté du sujet avec des personnes liées au ministère de l'immigration et des personnes issues de l'immigration, il me semble évident aujourd'hui qu'il s'agit d'un problème anglo-anglais.
En fait, une partie de la population veut des migrants, et c'est pourquoi le problème persiste. Il s'agit des personnes qui ont intérêt à disposer d'une main-d'œuvre bon marché et soumise, par exemple les chefs de petites entreprises, qui sont parfois eux-mêmes issus de l'immigration. Mais il y a une autre partie de la population qui NE VEUT PAS de migrants : les travailleurs pauvres britanniques. La réglementation en Angleterre signifie qu'il y a très peu de chômage (indemnités faibles et courtes) mais d'un autre côté il y a des emplois très mal payés, qui ne peuvent être utilisés que comme un emploi complémentaire (femmes, jeunes vivant avec quelqu'un qui a le revenu principal). Le fait que les migrants acceptent de très mauvaises conditions de travail conduit inévitablement au dumping social pour les Britanniques ayant les revenus les plus faibles = emplois peu qualifiés.
Par conséquent, pour épargner la chèvre et le chou, le gouvernement doit FAIRE quelque chose pour bloquer l'immigration (pour satisfaire ses électeurs les plus modestes), tout en NE PRENANT PAS les mesures qui résoudraient réellement le problème (papiers d'identité, contrôles d'identité, renforcement de l'inspection du travail pour éliminer le travail non déclaré), et pour justifier le fait de ne pas les prendre, fournir un discours démagogique ("les papiers d'identité seraient une atteinte à la liberté").
Par conséquent, si le problème persiste, c'est parce que chez nos voisins, le bras droit tente de saboter ce que le bras gauche prétend vouloir faire.
Et je ne sais pas s'il est vraiment vrai de prétendre aux migrants que "leur projet est impossible". Honnêtement, beaucoup finissent par passer et sortir une fois qu'ils sont de l'autre côté.
Je propose une clarification sur ta déclaration "comment faire comprendre à une personne que son projet est impossible parce que l'Angleterre ne le veut pas ? "
Ayant vécu pas mal de temps en Angleterre et ayant discuté du sujet avec des personnes liées au ministère de l'immigration et des personnes issues de l'immigration, il me semble évident aujourd'hui qu'il s'agit d'un problème anglo-anglais.
En fait, une partie de la population veut des migrants, et c'est pourquoi le problème persiste. Il s'agit des personnes qui ont intérêt à disposer d'une main-d'œuvre bon marché et soumise, par exemple les chefs de petites entreprises, qui sont parfois eux-mêmes issus de l'immigration. Mais il y a une autre partie de la population qui NE VEUT PAS de migrants : les travailleurs pauvres britanniques. La réglementation en Angleterre signifie qu'il y a très peu de chômage (indemnités faibles et courtes) mais d'un autre côté il y a des emplois très mal payés, qui ne peuvent être utilisés que comme un emploi complémentaire (femmes, jeunes vivant avec quelqu'un qui a le revenu principal). Le fait que les migrants acceptent de très mauvaises conditions de travail conduit inévitablement au dumping social pour les Britanniques ayant les revenus les plus faibles = emplois peu qualifiés.
Par conséquent, pour épargner la chèvre et le chou, le gouvernement doit FAIRE quelque chose pour bloquer l'immigration (pour satisfaire ses électeurs les plus modestes), tout en NE PRENANT PAS les mesures qui résoudraient réellement le problème (papiers d'identité, contrôles d'identité, renforcement de l'inspection du travail pour éliminer le travail non déclaré), et pour justifier le fait de ne pas les prendre, fournir un discours démagogique ("les papiers d'identité seraient une atteinte à la liberté").
Par conséquent, si le problème persiste, c'est parce que chez nos voisins, le bras droit tente de saboter ce que le bras gauche prétend vouloir faire.
Et je ne sais pas s'il est vraiment vrai de prétendre aux migrants que "leur projet est impossible". Honnêtement, beaucoup finissent par passer et sortir une fois qu'ils sont de l'autre côté.
steph- Messages : 17
Lieu : Calais
Langues : français (langue mater) Gb
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la politique, les migrants, les britanniques
Je tiens à te remercier Stéphanie pour cet éclairage très intéressant qui "sent" l'expérience. En effet, chez nos "cousins et amis" britanniques, il est de coutume en politique, lorsqu'une question épineuse se pose, de rejeter la faute sur les "mangeurs de grenouilles" et de parvenir ainsi à un consensus. Personnellement, j'essaie toujours de faire la distinction entre "les Anglais" en tant que peuple et "les Anglais" en tant qu'ensemble d'individus particuliers qui ont chacun leurs propres histoires et pensées. De la même manière, on peut comparer un Corse, un Breton, un Alsacien, un Ch'ti, un Auvergnat, un Basque, etc... Et au sein de chaque sous-groupe, il y a beaucoup de points d'accord et beaucoup de points de divergence. On reconnaîtra que les Britanniques ont une grande pratique de la tolérance et donc qu'ils ne sont pas habiles à exprimer des opinions tranchées, qu'il est difficile de négocier avec eux car ils n'expriment jamais une négation par respect pour l'autre, ce qui ne signifie pas non plus qu'ils ont un oui tacite dans le sens où "celui qui ne dit rien consent". Bref, il n'y a qu'un seul sujet sur lequel il y a accord unanime, et c'est celui de leur indépendance ou de la couronne. C'est à cela que jouent les politiciens en misant sur la peur plutôt qu'en s'attaquant au vrai problème que vous décrivez : le faible coût de la main-d'œuvre migrante et le dumping social qu'il entraîne, permettant aux "financiers" de récolter plus de richesses plutôt que de les partager. Mais nous touchons ici un point crucial de leur cas, qui est très différent du nôtre : ils admettent que les nobles peuvent être riches de naissance et conservent les privilèges que ce "sang bleu" leur accorde et par extension les riches (privilégiés eux aussi) ne sont pas considérés, comme dans notre cas, comme des "profiteurs" mais avec respect. Bien sûr, tout cela n'est qu'un point de vue et ne reflète certainement pas une réalité plus complexe et c'est précisément le but de ce forum de permettre la nuance de la pensée à travers différente éclairages pour une perception de la réalité qui ne sera que temporaire et déjà en dehors de la vérité si tôt exprimée. Néanmoins, nous aurons perçu un photon fugace de la réalité. Merci encore Stéphanie pour ta contribution.
PatrickB- Messages : 694
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