Nous avions écrit en Mars dernier : Vaccins anti Covid : mirage ou miracle ? Panacée ou pas assez ? Qu'en penser en fin Mai ? La médecine est un art difficile (pour la lecture de la suite parue en mai passer ce 1er article pour lire le 2ème en fin)
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Nous avions écrit en Mars dernier : Vaccins anti Covid : mirage ou miracle ? Panacée ou pas assez ? Qu'en penser en fin Mai ? La médecine est un art difficile (pour la lecture de la suite parue en mai passer ce 1er article pour lire le 2ème en fin)
Vaccination anti-Covid le débat : éthique, politique, médical ? Où se situe le débat ?
Permettez à un professionnel de santé, avec toutes les précautions d’usage prises dans un précédent article, de dire son avis.
D’abord ma légitimité se limite à ce que je suis, je fais, j’ai été, j’ai fait. Médecin pédiatre avec une expérience en médecine générale, en hospitalier, en libéral, en clinique et « à la louche » ayant pratiqué plus de 100 000 vaccinations durant mes 40 ans d’exercice. Je pense avoir une certaine expérience et une certaine expertise des vaccins du fait de ce travail. Bien évidemment je n’ai aucun parti pris ni avec les laboratoires pharmaceutiques ni avec aucune ligue anti-vaccins. Je suis libre de toute pression religieuse, politique, philosophique autant que faire se peut.
La vaccination Covid pose comme toute thérapeutique 2 interrogations majeures à la personne qui la reçoit dans ce cadre :
- une interrogation médicale : la balance Bénéfices/Risques pour la personne individuelle après étude de son cas personnel avec examen médical complet ?
- une interrogation éthique : l’information la plus complète et indépendante de celui qui le reçoit et son approbation
Nous sommes en période d’épidémie (voire plus pandémie) dont nous avons aussi ici une dimension politique : la gestion d’une crise de santé publique. Avec bien évidemment des décisions politiques qui s’imposent. Elles sont variables selon les populations et les pays.
La balance bénéfices/risques :
Avec ce que nous connaissons de cette pandémie nous pouvons reprendre cette maxime « tous étaient touchés, mais tous ne mourraient pas ».
Les bénéfices : actuellement on peut dire que l’on peut individualiser dans la population 2 catégories de personnes : les personnes avec des risques médicaux (âgés, en surpoids, atteintes de pathologies cardio-vasculaires, pulmonaires, etc…) et des risques sociaux (habitats concentrationnaires – Township, Favellas, banlieues surpeuplées aux logements insalubres) c’est vers ces personnes pour préserver leur espérance de vie que la vaccination doit se tourner en priorité.
Les risques de cette vaccination : malheureusement elle est récente et donc on ne peut que les supposer et de nombreux inconnus demeurent d’autant que les vaccins sont différents dans leur fabrication avec pour certains sans aucun antécédent chez les humains. On peut quand même individualiser 2 catégories de risques : les risques immédiats et les risques à long terme.
Les risques immédiats : effets secondaires à toutes thérapeutique : une allergie immédiate ou légèrement retardée, ou le déclenchement d’effets secondaires inattendues dont nous commençons à le voir peuvent être acceptables s’ils sont peu nombreux et qu’ils surviennent chez des personnes vaccinées dont le risque de mortalité avec la maladie est extrêmement important. Chez eux la balance bénéfice/risque est fortement en faveur d’une vaccination pour prolonger leur vie. La vaccination est une urgence vitale rendant le débat éthique inexistant.
Les autres effets secondaires sont liés également à toute thérapeutique : échappement par rapport au but fixé ici l’immunité avec la survenue de variants plus résistants, plus contagieux, porteurs de plus de morbidité et de mortalité (rendant davantage malade ou faisant plus de morts)
Les risques à long terme ne sont pas à exclure du moins dans « le champ des possibles » : recombinaison virale avec émergence d’un agent encore plus pathogène, recombinaison génétique ou épigénétique avec transmission à la descendance de caractères indéfinis pour l’instant… Ces faits entrainent la balance bénécices/risques pour les populations jeunes malheureusement vers les risques. C’est juste hypothétique mais le principe de précaution nous oblige normalement à les exclure de la vaccination. Après c’est selon que l’on soit optimiste ou pessimiste, ou que l’on appartienne à un système politique où l’individualité à sa place ou non. La vaccination dite « de masse » devient politique.
Heureusement la population le moins à risques de complications est justement celle dont la morbidité et la mortalité sont extrêmement faibles ne justifiant, à mon avis (à l’heure où je l’émets et avec mes connaissances actuelles), pas une vaccination de masse selon la balance bénéfices/risques.
(Ici nous avons vu que des injonctions de type : "il faut vacciner tout le monde", "il faut imposer la vaccination des soignants", "il faut mettre un passeport santé covid" non pas de place dans un dialogue mais seulement dans la bouche de populistes dépouvus de toutes nuances.
Mais alors quand tout cela va s’arrêter ?
Difficile à dire mais voyons les raisons d’espérer :
- La vaccination des plus fragiles va devenir de plus en plus effective au fur et à mesure de l’approvisionnement en doses vaccinales. Elles sont faites de façon politiquement intelligente en priorisant les plus fragiles et les plus exposés. On peut toujours critiquer mais par expérience nous savons que ceux qui agissent seront toujours moqués de ceux qui regardent…
- L’épidémie qui se répand laisse de plus en plus de gens « immunisés » ou moins « réceptifs » naturellement (nous l’espérons). La conjugaison des 2 phénomènes normalement mène à la diminution de la contagiosité donc à l’ampleur de l’épidémie.
- L'émergence d'un protocole de soins plus efficace, de médicaments plus efficaces
- Nous même nous pouvons agir pour ralentir l’épidémie en traitant le terrain, c’est à dire nous-même
D’abord nous rendre moins réceptif : respecter les gestes barrières (c’est simple en voiture pour diminuer les accidents diminuer la vitesse, avoir des bons freins et des bons pneus). Ici se laver les mains, avoir un masque efficace et le porter correctement, diminuer ses contacts et augmenter sa distanciation physique.
Ensuite se rendre « plus en forme » : veiller à une alimentation saine avec fruits et légumes, diminuer son surpoids voire le supprimer, faire de l’exercice quotidien si possible en plein air, essayer d’« être bien dans sa tête » : relaxation, méditation, sommeil, dialogue avec notre entourage, priorisation de ses objectifs de vie, etc… Tout ceci ne vous évitera pas la contamination mais vous rendra surement plus résistant aux effets du virus…
- le politique peut agir indirectement pour minimiser les épidémies :
Lutter contre le réchauffement climatique, lutter contre la réduction de la biodiversité (de nombreuses possibilités d’action sont possibles encore faut-il le courage de résister aux lobbies)
Lutter contre la pauvreté en donnant les moyens de subsistance à chacun (salaire universel ?), en permettant un logement décent (droit au logement ?)
Se détourner du concept Santé-Rentabilité. Un hôpital est là pour rendre service à une population pas pour économiser. Les soignants réclament depuis longtemps des moyens, une gestion moins administrative et plus médicale, d’être au plus près des habitants et de leurs besoins. Une médecine sans médecins décideurs a t'elle un sens… La décentralisation avec ses résultats ubuesque de gestionnaires n’ayant jamais vécu dans les bassins de vie qu’ils administrent…
Et puis peut-être des choix sociétaux : nous responsabiliser différemment en acceptant des règles d’usage différentes selon nos âges et nos risques. Peut-on priver les « jeunes » d’une vie sociale alors que les risques sont minimes pour eux ? Peut-on priver toutes les professions de la restauration, du spectacle, du sport ? On verra peut-être fleurir des nouveaux panneaux sur les restaurants, les spectacles, les salles de sports : « interdit aux plus de 50 ans » ?
Nous le voyons cette pandémie nous renvoie à de nombreuses réflexions : place de l’éthique, de l’honnêteté, du droit, de l’argent, du partage dans notre démocratie, et surtout place de l’Homme dans l’univers.
Nous vivons une période passionnante, une page d’histoire s’écrit sous nos yeux. Un souhait : puisse Covid nous prêter vie pour la vivre.
Permettez à un professionnel de santé, avec toutes les précautions d’usage prises dans un précédent article, de dire son avis.
D’abord ma légitimité se limite à ce que je suis, je fais, j’ai été, j’ai fait. Médecin pédiatre avec une expérience en médecine générale, en hospitalier, en libéral, en clinique et « à la louche » ayant pratiqué plus de 100 000 vaccinations durant mes 40 ans d’exercice. Je pense avoir une certaine expérience et une certaine expertise des vaccins du fait de ce travail. Bien évidemment je n’ai aucun parti pris ni avec les laboratoires pharmaceutiques ni avec aucune ligue anti-vaccins. Je suis libre de toute pression religieuse, politique, philosophique autant que faire se peut.
La vaccination Covid pose comme toute thérapeutique 2 interrogations majeures à la personne qui la reçoit dans ce cadre :
- une interrogation médicale : la balance Bénéfices/Risques pour la personne individuelle après étude de son cas personnel avec examen médical complet ?
- une interrogation éthique : l’information la plus complète et indépendante de celui qui le reçoit et son approbation
Nous sommes en période d’épidémie (voire plus pandémie) dont nous avons aussi ici une dimension politique : la gestion d’une crise de santé publique. Avec bien évidemment des décisions politiques qui s’imposent. Elles sont variables selon les populations et les pays.
La balance bénéfices/risques :
Avec ce que nous connaissons de cette pandémie nous pouvons reprendre cette maxime « tous étaient touchés, mais tous ne mourraient pas ».
Les bénéfices : actuellement on peut dire que l’on peut individualiser dans la population 2 catégories de personnes : les personnes avec des risques médicaux (âgés, en surpoids, atteintes de pathologies cardio-vasculaires, pulmonaires, etc…) et des risques sociaux (habitats concentrationnaires – Township, Favellas, banlieues surpeuplées aux logements insalubres) c’est vers ces personnes pour préserver leur espérance de vie que la vaccination doit se tourner en priorité.
Les risques de cette vaccination : malheureusement elle est récente et donc on ne peut que les supposer et de nombreux inconnus demeurent d’autant que les vaccins sont différents dans leur fabrication avec pour certains sans aucun antécédent chez les humains. On peut quand même individualiser 2 catégories de risques : les risques immédiats et les risques à long terme.
Les risques immédiats : effets secondaires à toutes thérapeutique : une allergie immédiate ou légèrement retardée, ou le déclenchement d’effets secondaires inattendues dont nous commençons à le voir peuvent être acceptables s’ils sont peu nombreux et qu’ils surviennent chez des personnes vaccinées dont le risque de mortalité avec la maladie est extrêmement important. Chez eux la balance bénéfice/risque est fortement en faveur d’une vaccination pour prolonger leur vie. La vaccination est une urgence vitale rendant le débat éthique inexistant.
Les autres effets secondaires sont liés également à toute thérapeutique : échappement par rapport au but fixé ici l’immunité avec la survenue de variants plus résistants, plus contagieux, porteurs de plus de morbidité et de mortalité (rendant davantage malade ou faisant plus de morts)
Les risques à long terme ne sont pas à exclure du moins dans « le champ des possibles » : recombinaison virale avec émergence d’un agent encore plus pathogène, recombinaison génétique ou épigénétique avec transmission à la descendance de caractères indéfinis pour l’instant… Ces faits entrainent la balance bénécices/risques pour les populations jeunes malheureusement vers les risques. C’est juste hypothétique mais le principe de précaution nous oblige normalement à les exclure de la vaccination. Après c’est selon que l’on soit optimiste ou pessimiste, ou que l’on appartienne à un système politique où l’individualité à sa place ou non. La vaccination dite « de masse » devient politique.
Heureusement la population le moins à risques de complications est justement celle dont la morbidité et la mortalité sont extrêmement faibles ne justifiant, à mon avis (à l’heure où je l’émets et avec mes connaissances actuelles), pas une vaccination de masse selon la balance bénéfices/risques.
(Ici nous avons vu que des injonctions de type : "il faut vacciner tout le monde", "il faut imposer la vaccination des soignants", "il faut mettre un passeport santé covid" non pas de place dans un dialogue mais seulement dans la bouche de populistes dépouvus de toutes nuances.
Mais alors quand tout cela va s’arrêter ?
Difficile à dire mais voyons les raisons d’espérer :
- La vaccination des plus fragiles va devenir de plus en plus effective au fur et à mesure de l’approvisionnement en doses vaccinales. Elles sont faites de façon politiquement intelligente en priorisant les plus fragiles et les plus exposés. On peut toujours critiquer mais par expérience nous savons que ceux qui agissent seront toujours moqués de ceux qui regardent…
- L’épidémie qui se répand laisse de plus en plus de gens « immunisés » ou moins « réceptifs » naturellement (nous l’espérons). La conjugaison des 2 phénomènes normalement mène à la diminution de la contagiosité donc à l’ampleur de l’épidémie.
- L'émergence d'un protocole de soins plus efficace, de médicaments plus efficaces
- Nous même nous pouvons agir pour ralentir l’épidémie en traitant le terrain, c’est à dire nous-même
D’abord nous rendre moins réceptif : respecter les gestes barrières (c’est simple en voiture pour diminuer les accidents diminuer la vitesse, avoir des bons freins et des bons pneus). Ici se laver les mains, avoir un masque efficace et le porter correctement, diminuer ses contacts et augmenter sa distanciation physique.
Ensuite se rendre « plus en forme » : veiller à une alimentation saine avec fruits et légumes, diminuer son surpoids voire le supprimer, faire de l’exercice quotidien si possible en plein air, essayer d’« être bien dans sa tête » : relaxation, méditation, sommeil, dialogue avec notre entourage, priorisation de ses objectifs de vie, etc… Tout ceci ne vous évitera pas la contamination mais vous rendra surement plus résistant aux effets du virus…
- le politique peut agir indirectement pour minimiser les épidémies :
Lutter contre le réchauffement climatique, lutter contre la réduction de la biodiversité (de nombreuses possibilités d’action sont possibles encore faut-il le courage de résister aux lobbies)
Lutter contre la pauvreté en donnant les moyens de subsistance à chacun (salaire universel ?), en permettant un logement décent (droit au logement ?)
Se détourner du concept Santé-Rentabilité. Un hôpital est là pour rendre service à une population pas pour économiser. Les soignants réclament depuis longtemps des moyens, une gestion moins administrative et plus médicale, d’être au plus près des habitants et de leurs besoins. Une médecine sans médecins décideurs a t'elle un sens… La décentralisation avec ses résultats ubuesque de gestionnaires n’ayant jamais vécu dans les bassins de vie qu’ils administrent…
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Dernière édition par PatrickB le Mar 25 Mai - 10:29, édité 3 fois
PatrickB- Messages : 694
Lieu : café de Calais (et d'ailleurs - déplacements)
Langues : Français (Langue maternelle) , Gb
Vaccins anti Covid : mirage ou miracle ? Panacée ou pas assez ? Une nouvelle interrogation quelque temps après...(Réponse suite)
Ceci nous permet de relativiser la "parole des experts" qu'ils soient célèbres ou anonymes (comme chaque Français ). Pour une meilleure compréhension permettez-moi de vous citer l'autre partie de cet article paru dans VidalParu dans Vidal a écrit:Depuis un an, cette pandémie a régulièrement porté des coups de boutoir aux bases de la méthode scientifique et de la médecine fondée sur les preuves : remise en question de l'importance des essais randomisés (hydroxychloroquine), AMM accordée sans prendre en compte l'ensemble des données disponibles (remdésivir), extension d'indication au-delà des données issues des essais cliniques (vaccination des plus de 75 ans) et, désormais, non respect des aspects posologiques de l'AMM et ce dès la commercialisation (les vaccins - note du lecteur).
O tempora ! O mores !
Vidal a écrit:Les risques potentiels de ces usages hors AMM (de ces vaccin - note du lecteur)
Au-delà des incertitudes, en termes d'efficacité, liées à ces usages hors AMM, certains scientifiques alertent sur les risques individuels et collectifs que cette « créativité vaccinale » pourrait entraîner.
* Au niveau individuel, retarder l'injection de rappel peut interférer avec la maturation d'affinité des anticorps neutralisants. Or cette maturation, qui a habituellement lieu entre la 2e et la 3e semaine de la réponse immunitaire, permet de sélectionner parmi les plasmocytes (lymphocytes B) ceux qui produisent les anticorps ayant la plus grande affinité avec l'antigène (et d'inhiber les plasmocytes produisant des anticorps de plus faible affinité). Une maturation altérée expose à une immunité insuffisamment spécifique et pourrait jouer un rôle dans le déclenchement d'une maladie aggravée par la vaccination (voir notre article sur le sujet), voire de maladie auto-immune. Les avis des experts divergent sur ce sujet, certains tirant le signal d'alarme (par exemple, Florian Krammer, immunologiste à la Mount Sinai School of Medicine, New York), d'autres estimant que le risque est faible sur 12 semaines (par exemple, Akiko Iwasaki, immunologiste à l'université de Yale).
* Au niveau collectif, l'existence d'une population mal immunisée contre la COVID-19, sur un fond d'immunosuppression liée à l'âge, dans un contexte épidémique explosif comme celui qui prévaut actuellement au Royaume-Uni, représente un risque important de sélection de variants de SARS-CoV-2 résistant aux anticorps neutralisants issus de la vaccination. Pour rappel, l'exposition de virus à des taux suboptimaux d'anticorps neutralisants est, in vitro, la technique de choix pour la sélection de mutants résistants à ces anticorps. Toujours au niveau collectif, certains se sont inquiétés de l'effet de ces usages hors AMM sur l'acquisition de l'immunité mucosale (dans le rhinopharynx) et sur la possible transmission de SARS-CoV-2 par les personnes ainsi vaccinées : ces usages hors AMM pourraient-ils augmenter le pourcentage de personnes vaccinées capables de transmettre le virus ?
* Sur un plan sociologique, divers experts craignent que le « bidouillage » avec le calendrier vaccinal n'accroisse le niveau de méfiance général vis-à-vis de ces vaccins. Par ailleurs, certains mettent l'accent sur le fait qu'une immunité insuffisante associée à un faux sentiment de protection puisse aboutir à une diminution de l'adoption systématique des gestes barrières et une augmentation de la prise de risque. De plus, quel effet l'espacement des injections aura-t-il sur l'observance ? Laisser croire indirectement que la 1re injection protège suffisamment risque d'augmenter le nombre de personnes négligeant leur 2e injection.
* Enfin, comme l'ont fait remarquer divers observateurs, au vu des difficultés logistiques actuellement rencontrées dans la plupart des pays, doubler le nombre de doses disponibles ne garantit pas de doubler le nombre de personnes vaccinées chaque semaine !
PatrickB a écrit:Vaccination anti-Covid le débat : éthique, politique, médical ? Où se situe le débat ?
Permettez à un professionnel de santé, avec toutes les précautions d’usage prises dans un précédent article, de dire son avis.
D’abord ma légitimité se limite à ce que je suis, je fais, j’ai été, j’ai fait. Médecin pédiatre avec une expérience en médecine générale, en hospitalier, en libéral, en clinique et « à la louche » ayant pratiqué plus de 100 000 vaccinations durant mes 40 ans d’exercice. Je pense avoir une certaine expérience et une certaine expertise des vaccins du fait de ce travail. Bien évidemment je n’ai aucun parti pris ni avec les laboratoires pharmaceutiques ni avec aucune ligue anti-vaccins. Je suis libre de toute pression religieuse, politique, philosophique autant que faire se peut.
La vaccination Covid pose comme toute thérapeutique 2 interrogations majeures à la personne qui la reçoit dans ce cadre :
- une interrogation médicale : la balance Bénéfices/Risques pour la personne individuelle après étude de son cas personnel avec examen médical complet ?
- une interrogation éthique : l’information la plus complète et indépendante de celui qui le reçoit et son approbation
Nous sommes en période d’épidémie (voire plus pandémie) dont nous avons aussi ici une dimension politique : la gestion d’une crise de santé publique. Avec bien évidemment des décisions politiques qui s’imposent. Elles sont variables selon les populations et les pays.
La balance bénéfices/risques :
Avec ce que nous connaissons de cette pandémie nous pouvons reprendre cette maxime « tous étaient touchés, mais tous ne mourraient pas ».
Les bénéfices : actuellement on peut dire que l’on peut individualiser dans la population 2 catégories de personnes : les personnes avec des risques médicaux (âgés, en surpoids, atteintes de pathologies cardio-vasculaires, pulmonaires, etc…) et des risques sociaux (habitats concentrationnaires – Township, Favellas, banlieues surpeuplées aux logements insalubres) c’est vers ces personnes pour préserver leur espérance de vie que la vaccination doit se tourner en priorité.
Les risques de cette vaccination : malheureusement elle est récente et donc on ne peut que les supposer et de nombreux inconnus demeurent d’autant que les vaccins sont différents dans leur fabrication avec pour certains sans aucun antécédent chez les humains. On peut quand même individualiser 2 catégories de risques : les risques immédiats et les risques à long terme.
Les risques immédiats : effets secondaires à toutes thérapeutique : une allergie immédiate ou légèrement retardée, ou le déclenchement d’effets secondaires inattendues dont nous commençons à le voir peuvent être acceptables s’ils sont peu nombreux et qu’ils surviennent chez des personnes vaccinées dont le risque de mortalité avec la maladie est extrêmement important. Chez eux la balance bénéfice/risque est fortement en faveur d’une vaccination pour prolonger leur vie. La vaccination est une urgence vitale rendant le débat éthique inexistant.
Les autres effets secondaires sont liés également à toute thérapeutique : échappement par rapport au but fixé ici l’immunité avec la survenue de variants plus résistants, plus contagieux, porteurs de plus de morbidité et de mortalité (rendant davantage malade ou faisant plus de morts)
Les risques à long terme ne sont pas à exclure du moins dans « le champ des possibles » : recombinaison virale avec émergence d’un agent encore plus pathogène, recombinaison génétique ou épigénétique avec transmission à la descendance de caractères indéfinis pour l’instant… Ces faits entrainent la balance bénécices/risques pour les populations jeunes malheureusement vers les risques. C’est juste hypothétique mais le principe de précaution nous oblige normalement à les exclure de la vaccination. Après c’est selon que l’on soit optimiste ou pessimiste, ou que l’on appartienne à un système politique où l’individualité à sa place ou non. La vaccination dite « de masse » devient politique.
Heureusement la population le moins à risques de complications est justement celle dont la morbidité et la mortalité sont extrêmement faibles ne justifiant, à mon avis (à l’heure où je l’émets et avec mes connaissances actuelles), pas une vaccination de masse selon la balance bénéfices/risques.
(Ici nous avons vu que des injonctions de type : "il faut vacciner tout le monde", "il faut imposer la vaccination des soignants", "il faut mettre un passeport santé covid" non pas de place dans un dialogue mais seulement dans la bouche de populistes dépouvus de toutes nuances.
Mais alors quand tout cela va s’arrêter ?
Difficile à dire mais voyons les raisons d’espérer :
- La vaccination des plus fragiles va devenir de plus en plus effective au fur et à mesure de l’approvisionnement en doses vaccinales. Elles sont faites de façon politiquement intelligente en priorisant les plus fragiles et les plus exposés. On peut toujours critiquer mais par expérience nous savons que ceux qui agissent seront toujours moqués de ceux qui regardent…
- L’épidémie qui se répand laisse de plus en plus de gens « immunisés » ou moins « réceptifs » naturellement (nous l’espérons). La conjugaison des 2 phénomènes normalement mène à la diminution de la contagiosité donc à l’ampleur de l’épidémie.
- L'émergence d'un protocole de soins plus efficace, de médicaments plus efficaces
- Nous même nous pouvons agir pour ralentir l’épidémie en traitant le terrain, c’est à dire nous-même
D’abord nous rendre moins réceptif : respecter les gestes barrières (c’est simple en voiture pour diminuer les accidents diminuer la vitesse, avoir des bons freins et des bons pneus). Ici se laver les mains, avoir un masque efficace et le porter correctement, diminuer ses contacts et augmenter sa distanciation physique.
Ensuite se rendre « plus en forme » : veiller à une alimentation saine avec fruits et légumes, diminuer son surpoids voire le supprimer, faire de l’exercice quotidien si possible en plein air, essayer d’« être bien dans sa tête » : relaxation, méditation, sommeil, dialogue avec notre entourage, priorisation de ses objectifs de vie, etc… Tout ceci ne vous évitera pas la contamination mais vous rendra surement plus résistant aux effets du virus…
- le politique peut agir indirectement pour minimiser les épidémies :
Lutter contre le réchauffement climatique, lutter contre la réduction de la biodiversité (de nombreuses possibilités d’action sont possibles encore faut-il le courage de résister aux lobbies)
Lutter contre la pauvreté en donnant les moyens de subsistance à chacun (salaire universel ?), en permettant un logement décent (droit au logement ?)
Se détourner du concept Santé-Rentabilité. Un hôpital est là pour rendre service à une population pas pour économiser. Les soignants réclament depuis longtemps des moyens, une gestion moins administrative et plus médicale, d’être au plus près des habitants et de leurs besoins. Une médecine sans médecins décideurs a t'elle un sens… La décentralisation avec ses résultats ubuesque de gestionnaires n’ayant jamais vécu dans les bassins de vie qu’ils administrent…
Et puis peut-être des choix sociétaux : nous responsabiliser différemment en acceptant des règles d’usage différentes selon nos âges et nos risques. Peut-on priver les « jeunes » d’une vie sociale alors que les risques sont minimes pour eux ? Peut-on priver toutes les professions de la restauration, du spectacle, du sport ? On verra peut-être fleurir des nouveaux panneaux sur les restaurants, les spectacles, les salles de sports : « interdit aux plus de 50 ans » ?
Nous le voyons cette pandémie nous renvoie à de nombreuses réflexions : place de l’éthique, de l’honnêteté, du droit, de l’argent, du partage dans notre démocratie, et surtout place de l’Homme dans l’univers.
Nous vivons une période passionnante, une page d’histoire s’écrit sous nos yeux. Un souhait : puisse Covid nous prêter vie pour la vivre.
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Réponse : efficacité de la vaccination sur les variants « un espoir »
Ce matin en réponse aux interrogations suscitées par les variants Covid et leurs impacts chez les vaccinés j’ai lu un excellent article dans mon « quotidien du médecin »
Le Quotidien du Médecin a écrit: Vaccination : la réponse immunitaire cellulaire reste efficace contre les variants d'après une étude néerlandaise
PAR CHARLÈNE CATALIFAUD - PUBLIÉ LE 26/05/2021
Crédit photo : Phanie
Une étude menée par des chercheurs néerlandais suggère que si certains variants peuvent échapper partiellement à la réponse humorale induite par la vaccination, la réponse cellulaire, elle, n'est pas affectée par les mutations des variants. Ces résultats sont parus dans « Science Immunology ».
« L’émergence de variants du SARS-CoV-2 porteurs de mutations dans la protéine Spike a soulevé des préoccupations quant à la possibilité d’un échappement immunitaire », indiquent les auteurs. Dans une cohorte de 121 professionnels de santé ayant reçu le vaccin à ARNm de Pfizer, ils se sont ainsi intéressés à la réponse immunitaire humorale et cellulaire au SARS-CoV-2 de type sauvage ainsi qu'aux variants britannique (B.1.1.7) et sud-africain (B.1.351). Ces deux variants se caractérisent notamment par la présence de la mutation N501Y, associée à une affinité accrue pour le récepteur ACE2.
Parmi les participants, 33 avaient eu une forme légère d'infection Covid - aucun n'ayant été infecté par un variant porteur de la mutation N501Y. Après avoir reçu une dose de vaccin, ils présentaient des taux élevés d’anticorps fonctionnels et de lymphocytes T spécifiques du SARS-CoV-2. « Nous confirmons ainsi qu’une seule dose de vaccin à ARNm BNT162b2 est suffisante pour induire de robustes réponses immunitaires chez les sujets guéris du Covid-19, tant au niveau humoral que cellulaire », résument les auteurs.
Chez les professionnels de santé séronégatifs, une réponse immunitaire a pu être observée après une première dose, mais deux doses étaient nécessaires pour obtenir des niveaux élevés suffisants d'anticorps et de réponses cellulaires.
Une réponse cellulaire protectrice contre les formes graves
Les anticorps induits par la vaccination étaient capables de neutraliser les variants B.1.1.7 et B.1.351. Toutefois, une capacité neutralisante de deux à quatre fois plus faible par rapport au virus d'origine a été observée avec le variant B.1.351.
Concernant la réponse cellulaire, les chercheurs n'ont observé aucune différence en termes d’activation des lymphocytes T CD4+ en réponse aux antigènes variants, « ce qui indique que les protéines S des variants n’échappent pas à l’immunité induite par les lymphocytes T déclenchée par la protéine S du type sauvage de virus », estiment-ils.
Selon les auteurs, la faible protection humorale pourrait accroître le risque d'infection à ces variants, surtout lorsque les titres d’anticorps diminuent après la vaccination. Néanmoins, « la protection contre les formes graves causées par ces variants préoccupants peut toujours être assurée par l’immunité à réaction croisée médiée par les lymphocytes T spécifiques du SARS-CoV-2 », soulignent-ils.
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Cet article mérite quelques explications sur l'immunité humorale et l'immunité cellulaire. Ci-joint un "lexique humoristique" qui vous apprendra un peu de vocabulaire médiéval
Permettez-moi d’ajouter quelques explications « simplistes » pour clarifier les notions d’immunité humorale et cellulaire
Les défenses de l’organisme après une vaccination déclenchent des réactions humorales (les anticorps) et des réactions cellulaires (parmi elles les lymphocytes et plus particulièrement les lymphocytes B prédestinés à fabriquer des anticorps dont il garde en mémoire le procédé de fabrication) (bien évidemment ces notions sont volontairement simplifiées et ils existent de nombreuses autres réponses à la vaccination la plupart connus et certaines toujours à découvrir…)
Comparons les défenses de l’organisme à un « château fort » et « ses soldats » : le château c’est la défense cellulaire, les soldats la défense humorale (les anticorps circulants).
Lors d’une attaque ennemie (en quantité raisonnable, pas l’invasion d’une armée) les soldats à l’extérieur du château détruisent aussitôt ces ennemis intrus dispersés. (Un virus en faible quantité sera détruit par les soldats parce qu’ils l’auront reconnus comme un ennemi. Ils ont appris que son uniforme différent était une menace pour leur camp. C’est la formation de tout bon soldat). (C’est le rôle de la vaccination que d’apprendre à l’organisme à combattre un agent pathogène « un ennemi qui vous veut du mal ».)
Maintenant autre scenario : il n’y a plus de soldat à l’extérieur du château. Ils fêtent la victoire par un banquet en l’honneur de leur champion à un tournoi, ou ils festoient la noce du Seigneur des lieux. Heureusement ils ont baissé la herse, relevé le pont levis, laissé des guetteurs au sommet du donjon, et ils ont bu de façon raisonnable (ce ne sont pas des « soudards ».
Les soldats ennemis approchent du château, ils sont repérés (les sots ont avancé sans camouflages avec leurs étendards flottants au vent, impeccablement revêtus de leurs uniformes rouges, aux sons des tambours et autres fifres). Aussitôt l’alerte est donnée, les défenseurs s’équipent, montent aux créneaux et décochent moultes flèches et objets plus ou moins sympathiques dont de la poix bouillante sur les envahisseurs. Très dépités de cet accueil peu chaleureux les ennemis « tournent casaques » en s’enfuyant. Les défenseurs préparent une sortie à l’extérieur du Château pour détruire individuellement ces soldats isolés en déroute. (Nos anticorps sont de sortie et ils circulent, c’est l’immunité humorale)
C’est ainsi que réagissent les cellules immunitaires face à une attaque, elles se transforment en cellules « tueuses » ou en cellules « fabrique d’anticorps ».
Les défenses de l’organisme après une vaccination déclenchent des réactions humorales (les anticorps) et des réactions cellulaires (parmi elles les lymphocytes et plus particulièrement les lymphocytes B prédestinés à fabriquer des anticorps dont il garde en mémoire le procédé de fabrication) (bien évidemment ces notions sont volontairement simplifiées et ils existent de nombreuses autres réponses à la vaccination la plupart connus et certaines toujours à découvrir…)
Comparons les défenses de l’organisme à un « château fort » et « ses soldats » : le château c’est la défense cellulaire, les soldats la défense humorale (les anticorps circulants).
Lors d’une attaque ennemie (en quantité raisonnable, pas l’invasion d’une armée) les soldats à l’extérieur du château détruisent aussitôt ces ennemis intrus dispersés. (Un virus en faible quantité sera détruit par les soldats parce qu’ils l’auront reconnus comme un ennemi. Ils ont appris que son uniforme différent était une menace pour leur camp. C’est la formation de tout bon soldat). (C’est le rôle de la vaccination que d’apprendre à l’organisme à combattre un agent pathogène « un ennemi qui vous veut du mal ».)
Maintenant autre scenario : il n’y a plus de soldat à l’extérieur du château. Ils fêtent la victoire par un banquet en l’honneur de leur champion à un tournoi, ou ils festoient la noce du Seigneur des lieux. Heureusement ils ont baissé la herse, relevé le pont levis, laissé des guetteurs au sommet du donjon, et ils ont bu de façon raisonnable (ce ne sont pas des « soudards ».
Les soldats ennemis approchent du château, ils sont repérés (les sots ont avancé sans camouflages avec leurs étendards flottants au vent, impeccablement revêtus de leurs uniformes rouges, aux sons des tambours et autres fifres). Aussitôt l’alerte est donnée, les défenseurs s’équipent, montent aux créneaux et décochent moultes flèches et objets plus ou moins sympathiques dont de la poix bouillante sur les envahisseurs. Très dépités de cet accueil peu chaleureux les ennemis « tournent casaques » en s’enfuyant. Les défenseurs préparent une sortie à l’extérieur du Château pour détruire individuellement ces soldats isolés en déroute. (Nos anticorps sont de sortie et ils circulent, c’est l’immunité humorale)
C’est ainsi que réagissent les cellules immunitaires face à une attaque, elles se transforment en cellules « tueuses » ou en cellules « fabrique d’anticorps ».
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