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Le conflit israélo-palestinen : ce que nous retenons

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Le conflit israélo-palestinen : ce que nous retenons Empty Le conflit israélo-palestinen : ce que nous retenons

Message  PatrickB Lun 16 Oct - 11:20

Il n'est pas usuel dans notre Forum d'exprimer des opinions politiques, aussi nous avons retenu de ce que nous avons lu, des auteurs qui nous semblent partager le plus nos opinions. À savoir ; dans les guerres ce sont les victimes innocentes qui paient le plus lourd tribu des fautes politiques des dirigeants, et il n'est pas facile pour un peuple de discerner et porter au pouvoir des dirigeants les plus éclairés pour prévenir les conflits.

La parole de Dominique de Villepin :

Dominique de Villepin a écrit:Attaque du Hamas en Israël:
Dominique de Villepin ose un
«Je dois le dire», qui ne passe pas inaperçu
L'ancien ministre des Affaires étrangères et ancien Premier ministre, Dominique de Villepin s'est exprimé sur ce qu'il se passe en Israël et dans la bande de Gaza depuis le samedi 7 octobre

« L'ampleur, l'horreur et la barbarie qui se sont exprimés nous appellent tous à un devoir d'humanité et de solidarité vis-à-vis d'Israël et du peuple israélien », a déclaré l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac, Dominique de Villepin, ce jeudi 12 octobre sur les ondes de France Inter. Et l'ancien ministre des Affaires étrangères d'ajouter: « Mais je dois le dire, et je le dis avec une peine infinie : pas surpris. Par cette haine qui s'est exprimée, quand on se rappelle à Gaza depuis 2006, la guerre de 2008, de 2012, de 2014. Encore en
2021... Quand on se souvient de ce que nous avons tous dit comme témoins sur place, de cette prison à ciel ouvert. On parle de cocotte-minute. Qu'une telle situation puisse inventer l'enfer sur Terre.
Alors oui, on se dit que quelque chose a été raté, raté par nous tous, par l'ensemble de la communauté internationale avec l'amnésie qui a été la notre, l'oubli qui a considéré à imaginer que cette question palestinienne allait pouvoir s'effacer devant un accord économique, stratégique et diplomatique, comme substitut à cette tragédie. »

Le Hamas « n'est pas le peuple palestinien », rappelle-t-il, mais « combattre le Hamas n'est pas enfermer deux millions de Palestiniens dans la bande de Gaza sans pouvoir sortir », a ajouté Dominique de Villepin, qui alerte sur le fait de refaire les mêmes erreurs qu'après le 11-septembre : « les Américains ont cédé à une volonté de vengeance, se sont lancés seuls dans une volonté de punir, ont été entraînés dans une logique de force et ont cru qu'ils pourraient fabriquer un nouveau Moyen-Orient, apporter la démocratie par la violence et la force, résultat, ils ont enflammé. Ne recommençons pas les mêmes erreurs ».

La Parole de Yuval Noah Harari

Yuval Noah Harari a écrit:Opinion. Yuval Noah Harari : Israéliens et Palestiniens paient des décennies d’expérimentations ratées
L’escalade consécutive à l’attaque meurtrière du Hamas, le 7 octobre, ponctue un long chemin jalonné d’erreurs et d’occasions manquées, regrette l’historien israélien auteur du best-seller “Sapiens”. Le processus de paix semble désormais enterré pour de bon, à moins que des forces extérieures n’interviennent pour désamorcer la guerre. Un texte traduit en exclusivité par “Courrier international”.

The Guardian
Traduit de l'anglais
Réservé aux abonnés Publié hier à 05h00 Lecture 5 min.

Israël vient de vivre la pire journée de son histoire. Le pays a perdu plus de civils en un jour que de civils et de militaires en trois conflits : la guerre du Sinaï en 1956, la guerre des Six-Jours en 1967 et la seconde guerre du Liban en 2006. Les témoignages et les images qui émergent de la zone occupée par le Hamas sont épouvantables. Nombre de mes amis et de mes proches ont subi d’innommables atrocités.
LIRE AUSSI : Opinion. Pour sauver les otages, Israël doit “payer le prix exigé, quel qu’il soit”

Maintenant, un immense danger guette donc les Palestiniens. Le pays le plus puissant du Moyen-Orient bouillonne de douleur, d’effroi et de colère. Je n’ai ni les connaissances nécessaires ni la légitimité morale pour m’exprimer sur la situation du point de vue palestinien. Au paroxysme de la souffrance israélienne, j’aimerais toutefois formuler une mise en garde sur la situation du point de vue israélien.
La vie politique fonctionne souvent comme une expérience scientifique, menée sur des millions de personnes sans guère de cadre éthique. On fait des essais – augmenter le budget social, élire un président populiste ou proposer un accord de paix – et on observe les résultats, puis on décide de maintenir ce cap ou d’en changer, et un autre essai est alors lancé. C’est ce qui régit depuis des décennies le conflit israélo-palestinien : une méthode expérimentale.
Les Israéliens hantés par les années 2000
Lors du processus de paix d’Oslo, dans les années 1990, Israël a donné sa chance à la paix. Je sais que, du point de vue des Palestiniens et de certains observateurs extérieurs, les modalités proposées par Israël étaient insuffisantes et arrogantes, mais c’était malgré tout la proposition la plus généreuse qu’ait faite Israël.
Dans ce cadre, Israël a donné à l’Autorité palestinienne un contrôle partiel de Gaza. Il en a résulté, pour les Israéliens, la pire campagne de terreur qu’ils aient connue à l’époque. Les Israéliens restent hantés par les souvenirs de leur quotidien au début des années 2000, quand des bus et des restaurants étaient chaque jour la cible de bombes. Cette campagne de terreur a achevé non seulement des centaines de civils israéliens, mais aussi le processus de paix ; Israël a quitté la table des négociations. La paix proposée par Israël n’était peut-être pas assez généreuse, mais le terrorisme était-il la seule façon d’y répondre ?

Après cet échec, Israël a mené une autre expérience à Gaza : le désengagement. Au milieu des années 2000, Israël a opéré un retrait unilatéral de la bande de Gaza et démantelé toutes ses colonies pour revenir à la frontière d’avant 1967, reconnue par la communauté internationale. Certes, le pays a maintenu un blocus partiel sur la bande de Gaza et continué d’occuper la Cisjordanie, mais le retrait de Gaza était néanmoins une étape considérable pour Israël, et les Israéliens attendaient avec inquiétude les résultats de cet essai.
Les derniers représentants de la gauche israélienne espéraient que les Palestiniens chercheraient réellement à faire de Gaza une cité-État prospère et paisible, une variante moyen-orientale de Singapour, montrant ainsi au monde entier et à la droite israélienne ce dont étaient capables les Palestiniens s’ils avaient la possibilité de se gouverner.
LIRE AUSSI : Palestine. À Gaza, le double jeu du Hamas

C’est vrai, il est difficile de construire une ville ultramoderne en étant sous un blocus partiel. Mais une réelle tentative aurait pu être engagée, auquel cas les puissances étrangères et la population israélienne auraient accentué la pression sur le pouvoir israélien afin qu’il lève le blocus imposé à Gaza et négocie un accord honorable à propos de la Cisjordanie. Mais le Hamas a préféré faire de la bande de Gaza une base terroriste d’où il a multiplié les attaques contre des civils israéliens. Une autre expérience s’est ainsi soldée par un échec.
La stratégie de la coexistence violente
Les vestiges de la gauche israélienne s’en sont trouvés complètement discrédités ; Benyamin Nétanyahou et ses gouvernements va-t-en-guerre sont arrivés au pouvoir. Nétanyahou a été le pionnier d’une autre expérience. La coexistence pacifique ayant échoué, il a adopté une stratégie de coexistence violente. Israël et le Hamas se sont échangé des coups chaque semaine, et il y a eu une opération militaire de grande ampleur presque tous les ans, mais pendant quinze ans les civils israéliens ont pu vivre à quelques centaines de mètres des bases du Hamas, de l’autre côté de la barrière. Même les fanatiques messianiques d’Israël ne cherchaient pas à reconquérir la bande de Gaza, et même la droite espérait que gouverner plus de 2 millions de personnes finirait par modérer le Hamas.
VOIR AUSSI : Vidéo. “Siège complet” : les civils de Gaza pris au piège

De fait, nombreux sont ceux qui, au sein de la droite israélienne, ont préféré le Hamas à l’Autorité palestinienne, parce que les faucons israéliens voulaient conserver le contrôle de la Cisjordanie et redoutaient un accord de paix. Le Hamas semblait offrir à la droite israélienne un scénario idéal : délester Israël de la nécessité de gouverner la bande de Gaza, sans avoir à négocier une paix risquant de lui faire perdre sa mainmise sur la Cisjordanie.
La journée de l’horreur que vient de vivre Israël conclut la coexistence violente mise en place par Nétanyahou.
Revanche de la guerre de 1948
Et maintenant ? Personne ne le sait vraiment, mais certains en Israël penchent pour une reconquête de Gaza ou son annihilation. Cette stratégie provoquerait la pire crise humanitaire dans cette région depuis 1948. Et si le Hezbollah et les forces palestiniennes en Cisjordanie entraient dans la mêlée, le bilan humain pourrait atteindre de nombreux milliers de morts et entraîner le déplacement de millions de personnes supplémentaires.
LIRE AUSSI : Vu des États-Unis. Attaque du Hamas : la main (in)visible de l’Iran

Il y a dans les deux camps des intégristes religieux qui sont obnubilés par des promesses divines et la guerre de 1948. Les Palestiniens rêvent d’inverser l’issue de cette guerre-là. Des fanatiques juifs comme le ministre des Finances israélien, Bezalel Smotrich, ont mis en garde jusqu’aux Arabes israéliens : “Vous êtes ici par erreur, parce que Ben Gourion [fondateur de l’État d’Israël] n’a pas été jusqu’au bout en 1948 et ne vous a pas jetés dehors.” L’année 2023 pourrait donner l’occasion aux intégristes des deux camps de courir après leurs mirages religieux et de mettre en scène une revanche de la guerre de 1948.
L’espoir de paix annihilé chez ceux qui s’y accrochaient
Même sans de tels extrêmes, le conflit actuel risque fort d’enterrer pour de bon le processus de paix israélo-palestinien. Les kibboutz situés le long de la frontière de Gaza ont toujours été des communautés socialistes et certains des bastions les plus tenaces de la gauche israélienne. Je connais des habitants de ces kibboutz qui, après les tirs de roquette quasi quotidiens de Gaza pendant des années, s’accrochaient encore à l’espoir de paix comme à une secte religieuse. Ces kibboutz viennent d’être anéantis, et une partie des derniers pacifistes sont morts, inhument leurs proches ou sont otages à Gaza. Vivian Silver, par exemple, une militante pour la paix du kibboutz Beeri, qui conduit depuis des années les Gazaouis malades vers les hôpitaux israéliens, est portée disparue et sans doute retenue en otage à Gaza.
LIRE AUSSI : Opinion. Yuval Noah Harari : en Ukraine, la direction que va prendre l’histoire de l’humanité est en jeu

Ce qui est fait est fait. Les morts ne ressusciteront pas et les traumatismes individuels ne guériront jamais complètement. Il faut pourtant s’abstenir d’exacerber davantage la situation. Nombre des forces dans la région sont actuellement dirigées par des intégristes religieux irresponsables. Des forces extérieures doivent donc intervenir pour désamorcer la guerre. Quiconque souhaite que règne la paix doit condamner de manière univoque les atrocités du Hamas, faire pression sur le Hamas pour obtenir la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages, et dissuader le Hezbollah et l’Iran d’intervenir. Ce serait pour les Israéliens une bouffée d’air et une minuscule lueur d’espoir.
Ensuite, les parties prenantes qui y sont disposées – les États-Unis et l’UE comme l’Arabie saoudite et l’Autorité palestinienne – doivent retirer au Hamas la responsabilité de la bande de Gaza, reconstruire Gaza et, dans le même temps, désarmer et démilitariser complètement la bande de Gaza.
Il est fort peu probable que ces mesures voient le jour. Mais après les horreurs de ces derniers jours, la majorité des Israéliens ne pense pas pouvoir vivre avec moins que ça.
Yuval Noah Harari

La parole de Nir Avishai Cohen

Nir Asvihai Cohen a écrit:“Si je me bats, c’est pour Israël : les Palestiniens ne sont pas mes ennemis”
Officier de réserve appelé sur le front en Israël, Nir Avishai Cohen dénonce dans le “New York Times” le fait que “le massacre d’Israéliens innocents donne lieu au massacre de Palestiniens innocents”. Pour lui, ces deux peuples sont prisonniers de dirigeants extrémistes dont ils devront se débarrasser pour emprunter le seul chemin possible : celui de la paix.

The New York Times
Traduit de l'anglais
Réservé aux abonnés Publié hier à 18h07 Lecture 4 min.

Je me trouvais samedi [7 octobre] à Austin, au Texas, pour le travail, lorsque j’ai reçu un appel de mon supérieur militaire des Forces de défense israéliennes me demandant de rentrer en Israël et de me rendre sur le front. Je n’ai pas hésité une seconde. Je savais que les habitants de mon pays couraient un réel danger. Mon devoir est d’abord et avant tout de me joindre à la lutte contre les responsables de ce massacre contre mon peuple. J’ai donc pris le premier vol que j’ai pu trouver au départ d’Austin pour rentrer chez moi et rejoindre la réserve des Forces de défense israéliennes, où je suis officier du département des opérations dans une brigade.
LIRE AUSSI : Point de vue. “Les attaques ont touché la conscience collective israélienne en plein cœur”

Pendant toute la durée du vol qui me ramenait en Israël, j’avais l’esprit très agité. J’essayais de décrire noir sur blanc mon état d’esprit et les pensées qui me traversaient sur ce qui était en train (et ce qui était sur le point) de se passer dans ce pays que j’aime tant.
On découvrait peu à peu l’ampleur des atrocités commises lors de l’attaque la plus meurtrière que les Israéliens aient connue depuis la création de l’État d’Israël. Des centaines de terroristes du Hamas avaient massacré plus de 1 200 personnes, dont des femmes, des enfants et des personnes âgées. Près de 150 civils et soldats avaient été faits prisonniers. Rien au monde ne saurait justifier le meurtre de centaines d’innocents.
Personne ne s’est vraiment donné de peine d’empêcher cette guerre
Mais j’aimerais qu’une chose soit claire avant de prendre part aux combats : il n’y a rien qui soit “inévitable”. Cette guerre aurait pu être évitée. Simplement, personne ne s’est vraiment donné de peine de l’empêcher. Israël n’en a pas fait assez pour créer les conditions de la paix ; nous nous sommes contentés de conquérir les territoires palestiniens de Cisjordanie, d’étendre des colonies illégales et d’imposer un siège au long cours de la bande de Gaza.
LIRE AUSSI : Vu d’Italie. Israël, le dilemme insoluble du “chien fou”

Depuis cinquante-six ans maintenant, Israël tient les Palestiniens sous sa férule militaire. Dans mon livre Love Israel, Support Palestine [“Aimez Israël, soutenez la Palestine”, inédit en français], j’écrivais : “La société israélienne doit se poser ces questions incontournables : où et pourquoi le sang de ses fils et de ses filles a-t-il été versé ? Une minorité religieuse qui se veut messianique nous a entraînés dans une ornière et nous l’y suivons comme nous suivrions le joueur de flûte de Hamelin.” Tandis que j’écrivais ces mots, l’année dernière, je ne me rendais pas compte à quel point nous étions enlisés dans cette ornière, ni qu’un tel bain de sang était possible en un laps de temps aussi bref.
Je m’en vais maintenant défendre mon pays contre des ennemis qui veulent tuer mon peuple. Nos ennemis, ce sont les organisations terroristes meurtrières dirigées par des extrémistes islamistes.
Des deux côtés, un tout petit groupe d’irréductibles
Les Palestiniens eux-mêmes ne sont pas l’ennemi. Les millions de Palestiniens qui vivent là, juste à nos côtés, entre le Jourdain et la Méditerranée, ne sont pas nos ennemis. Tout comme la majorité des Israéliens, ils aspirent à mener une vie calme, paisible et digne. Simplement, Israéliens comme Palestiniens vivent sous l’emprise d’une minorité religieuse depuis des décennies. Des deux côtés, les positions irréductibles d’un tout petit groupe d’individus nous a fait basculer dans la violence. Peu importe qui est ici le plus cruel ou le plus impitoyable. Les idéologies des deux camps ont nourri ce conflit, conduisant à la mort de bien trop d’innocents.
LIRE AUSSI : Opinion. Ne pas condamner explicitement le Hamas, c’est nourrir le sionisme militant

En tant qu’officier de la réserve, il est important pour moi de rappeler haut et fort que, dans cette guerre que l’on ne peut plus arrêter désormais, nous ne pouvons pas tolérer que le massacre d’Israéliens innocents donne lieu au massacre de Palestiniens innocents. Israël doit se souvenir que plus de 2 millions de personnes vivent dans la bande de Gaza. L’immense majorité d’entre elles sont innocentes. Israël doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour éviter de tuer des innocents et se concentrer sur la destruction de l’armée terroriste du Hamas.
Ne plus laisser les extrémistes aux commandes
Cette guerre, comme d’autres avant elle, prendra fin tôt ou tard. J’ignore si j’en sortirai vivant, mais je sais qu’à la minute où cette guerre se terminera, Israéliens et Palestiniens devront demander des comptes aux dirigeants qui sont responsables de cette situation.
Il faut nous réveiller et ne pas laisser les extrémistes aux commandes. Palestiniens et Israéliens doivent dénoncer des extrémistes qui sont mus par le fanatisme religieux. Les Israéliens vont devoir écarter du pouvoir le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, et leur entourage d’extrême droite, et les Palestiniens, pour leur part, vont devoir évincer les dirigeants du Hamas.
VOIR AUSSI : Vidéo. Des Israéliens interpellent deux ministres dans des hôpitaux : “Vous avez détruit le pays !”

J’essaie de trouver çà et là des lueurs d’espoir. La guerre du Kippour, la plus dure qu’ait connue Israël jusqu’à cette semaine, avait éclaté par surprise en 1973. Quand l’Égypte et Israël ont fini par signer un accord de paix, en 1979, la frontière avec l’Égypte – qui avait vu tant de morts et de blessés – est devenue une frontière de paix.
Les Israéliens doivent comprendre qu’il n’existe pas de meilleure garantie pour leur sécurité que la paix. Une armée, aussi puissante soit-elle, est incapable de protéger le pays aussi efficacement que la paix. Cette guerre en est une nouvelle preuve. Israël suit le sentier de la guerre depuis bien trop longtemps.
Au bout du compte, quand tous les morts israéliens et palestiniens auront été enterrés, quand nous aurons fini de rincer tout ce sang versé, les gens qui cohabitent sur ces terres devront comprendre qu’il n’y a pas d’autre choix que d’emprunter le sentier de la paix. Car c’est là qu’est la vraie victoire.
Officier de réserve dans l’armée israélienne, Nir Avishai Cohen est l’auteur de Love Israel, Support Palestine (2023, non traduit).
Nir Avishai Cohen

Nous n'avons pas trouvé d'articles rédigés par des Palestiniens dénonçant les horreurs commises par le Hamas et exposant avec une clairvoyance détachée du "sentimental" le point de vue des Palestiniens. Mais cela tient compte que pour beaucoup la censure du Hamas ne leur permettait pas de s'exprimer et que l'horreur de ce que vivent et vont vivre les palestiniens ne permet pas une prise de position non émotionnelle. Soyez assurés que notre compassion va aussi vers ce peuple opprimé par leurs dirigeants, l'histoire et le chemin absurde de la détermination de certains dirigeants israéliens qui ont permis la radicalisation des peuples. Quand religions et idéologies se mêlent du destin des peuples c'est l'absurdité qui gagne et les génocides qui triomphent. Nos pensées vont vers les proches des victimes passées, présentes et malheureusement à venir. Que peut-être idiot l'homme qui pense que "une bonne guerre" est préférable à la paix, quitte à ravaler son ego pour faire passer le bien de l'humanité avant. "Ni Dieu, ni Maître" raisonnables ne devraient conduire les Hommes à s'entretuer, c'est l'antithèse de leurs existences et de leurs véritables spiritualités. Honte aux hommes de peu de foi qui se les approprient...
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Le conflit israélo-palestinen : ce que nous retenons Empty Rép : le conflit israélo-palestinien : un point de vue palestinien remarquable

Message  PatrickB Jeu 26 Oct - 19:28

  • Dans la presse un article a retenu mon attention. Il exprime le point de vue palestinien sur ce conflit et correspond à une vision qui me paraît juste et modérée

    Maria Rashed (Guardian) a écrit:Tribune. “Je suis citoyenne palestinienne d’Israël et l’idée que quiconque puisse célébrer la mort d’innocents me dépasse”
    Il est tout à fait possible de défendre le droit des Palestiniens à résister et à vouloir mettre un terme à l’occupation sans pour autant soutenir le Hamas, écrit cette journaliste palestinienne indépendante qui vit en Israël. Elle témoigne ici de la difficulté à se faire entendre pour ceux qui, comme elle, sont sommés de choisir un camp. “Les coupables, ce sont nos dirigeants”, qui méprisent les populations, accuse-t-elle.

    The Guardian
    Traduit de l'anglais
    Réservé aux abonnés Publié le 24 octobre 2023 à 05h00 Lecture 4 min.

    Tous les Palestiniens ont en commun d’avoir un parcours semé d’embûches. C’est tout sauf une sinécure d’être une citoyenne palestinienne en Israël – surtout en ce moment, à l’heure où les gens attendent de vous que vous preniez clairement position pour l’un ou l’autre camp. Je me demande sans arrêt quel est celui auquel j’appartiens réellement, me sentant à la fois de partout et de nulle part.
    Je suis née et j’ai grandi à Nazareth, dans une famille chrétienne. Plus tard, j’ai déménagé à Tel-Aviv, où j’ai vécu dans un quartier mixte, arabe et juif. Bien que je sois née en Israël, j’ai du mal à m’identifier tout à fait à un pays qui me considère comme une citoyenne de seconde zone, qui tape publiquement sur les Arabes, qui opprime les Palestiniens – et j’en passe.
    LIRE AUSSI : Israël. “Nous sommes en train de vivre notre pire cauchemar” : le témoignage d’un rescapé d’un kibboutz proche de Gaza

    Je ne cautionne pas la violence au nom de la religion. Je ne cautionne pas non plus l’attaque du Hamas contre des civils innocents le 7 octobre. Bien que je sois fière d’être palestinienne, que je soutienne les communautés opprimées et que je m’élève contre l’occupation et le colonialisme israéliens, cette attaque perpétrée contre des civils israéliens est antinomique de mes valeurs – je condamne l’assassinat de civils et je déplore profondément les vies fauchées dans les rangs des Palestiniens comme des Israéliens.
    Le Hamas ne parle pas en mon nom
    Il peut sembler compliqué de prendre position en tant que Palestinienne, mais le Hamas ne parle pas en mon nom. Il ne représente pas les Palestiniens de Gaza, de Cisjordanie ni d’ailleurs du reste du monde. Si le monde présente souvent ce “conflit” comme une lutte entre Israël et la Palestine ou entre le judaïsme et l’islam, la réalité est bien plus complexe que ça. L’important ici, ce sont les gens, pas les dirigeants, qui n’en ont rien à faire des civils. Soyons clairs : il est parfaitement possible de défendre le droit des Palestiniens à résister et à vouloir mettre un terme à l’occupation sans soutenir le Hamas pour autant.
    Ceux qui peuvent fuir et ceux qui n’ont nulle part où aller
    Beaucoup de mes amis israéliens ont été durement éprouvés par cette attaque et le fait que des amis d’amis manquent encore à l’appel ou soient morts me fend le cœur. Il me semble inimaginable d’être pris pour cible à une fête ou dans la sécurité de son foyer. La situation est encore plus grave si l’on songe à la tragédie en cours à Gaza, où près de la moitié de la population est composée d’enfants. Le contraste est violent entre les Israéliens, qui ont la possibilité de fuir, et les Palestiniens de Gaza, pris au piège et qui n’ont nulle part où aller. L’ordre d’évacuation donné par Benyamin Nétanyahou était surréaliste : comment est-on censé quitter une prison à ciel ouvert ?
    LIRE AUSSI : Témoignage. “Nous sommes devenus des réfugiés sur notre propre terre” : le spectre de 1948 hante les déplacés de Gaza

    L’idée que quiconque puisse célébrer la mort d’innocents – qu’il s’agisse d’Israéliens ou de Gazaouis – me dépasse. L’empathie devrait être universelle. La haine ne fera qu’engendrer plus de haine et ajouter à la souffrance. Hélas, les dirigeants de tous bords, dont le Hamas, Israël et l’Autorité palestinienne, ne semblent guère se préoccuper de leur population.
    Quand j’ai fait part de ma confusion sur les réseaux sociaux, j’ai récolté des commentaires haineux et menaçants de la part d’Israéliens. A contrario, quand je faisais preuve d’empathie vis-à-vis de mes amis israéliens, mes amis palestiniens me rentraient dedans. Mais je suis du côté des opprimés et des innocents, quelle que soit leur origine. Rien ne justifie les châtiments collectifs et les massacres.
    “Un régime d’apartheid” dans les Territoires occupés
    Certains pourraient croire que le Hamas est ici seul en cause. Or il faut bien comprendre que le nettoyage ethnique et l’occupation militaire des terres palestiniennes précèdent de beaucoup la naissance du Hamas. Selon Amnesty International, la principale organisation mondiale de défense des droits humains, “Israël impose un régime d’oppression et de domination aux Palestiniens et aux Palestiniennes dans toutes les zones sous son contrôle”. D’après B’Tselem, le Centre d’information israélien pour les droits humains dans les Territoires occupés, “l’État israélien a mis en place un régime d’apartheid dans l’ensemble du territoire qu’il administre”.
    LIRE AUSSI : Opinion. Israël ressemble de plus en plus à l’Afrique du Sud du temps de l’apartheid

    En tant que citoyenne arabe d’Israël, j’ai accueilli avec une profonde inquiétude l’assouplissement, par le ministère de la Sécurité nationale israélien, de la législation sur les armes à feu pour les particuliers au lendemain des attaques du Hamas et la menace que posent les groupes extrémistes juifs. Depuis le 7 octobre, 64 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie, dont un homme et son fils abattus alors qu’ils assistaient à des funérailles. Je me souviens très bien des scènes horribles de mai 2021, quand les rues donnaient l’impression d’une guerre civile. Aucun civil innocent ne devrait mourir pour ses croyances ou ses opinions.
    Aujourd’hui, nous vivons dans l’insécurité et la peur
    Ce n’est pas de l’antisémitisme que soutenir la Palestine – ce n’est pas oublier le passé et les souffrances du peuple juif que plaider pour la fin des agressions israéliennes contre la Palestine. Aujourd’hui, les objectifs du sionisme se paient en vies arabes. Le résultat, c’est que nous vivons dans l’insécurité, que nous avons peur d’exprimer nos opinions et que nous hésitons à faire preuve d’empathie à l’égard de notre peuple, alors qu’il souffre. Après les derniers événements, les Israéliens ont dénoncé eux-mêmes la dérive autoritaire de leur gouvernement.
    LIRE AUSSI : Opinion. Yuval Noah Harari : Israéliens et Palestiniens paient des décennies d’expérimentations ratées

    Être une Arabe en Israël implique de comprendre la langue et l’histoire de “l’autre côté” – une expression qui témoigne bien de la relation dominant-dominé à l’œuvre, entre un camp qui possède l’une des armées les plus puissantes du monde, l’autre étant minoritaire. C’est pourquoi, sur la question des derniers événements, nous ne pouvons pas passer sous silence les années d’occupation et d’invasion, ni la manière dont Israël traite les Arabes. Il ne s’agit pas ici de justifier les actions du Hamas mais de fournir un contexte à la douleur et aux souffrances de Palestiniens laissés-pour-compte.
    En définitive, c’est la population qui en fait les frais, d’un côté comme de l’autre. À l’heure où les soutiens internationaux se multiplient en faveur d’Israël, je m’inquiète pour les Palestiniens innocents. Les coupables, ce sont nos dirigeants. Il est temps de s’unir contre les gouvernements oppressifs. La Palestine doit être libérée non seulement d’un régime israélien oppressif, mais également de l’influence du Hamas et de son idéologie conservatrice et fanatique.
    Maria Rashed


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