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La fête de l'igname à Nouméa

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Message  MurielB Jeu 4 Avr - 8:40


C'est bien sûr avec l'accord de ma nièce qui vit à Nouméa que je mets un extrait de son blog sur le café polyglotte sur le net. Elle avait besoin de couper avec son quotidien et vivre une grande expérience aussi elle est partie s'installer en Nouvelle Calédonie. Pour combien de temps ? On ne sait pas. Fort heureusement il ne lui fut pas difficile de trouver du travail car elle est infirmière. Elle s'appelle maintenant Tiaou" ( Homme fort) qui convient aux femmes comme aux hommes.

Tubercule sacré, « l’igname naît des entrailles de la terre comme l’enfant naît des entrailles de sa mère ». Il symbolise la fidélité aux ancêtres, l’attachement à la terre, et constitue l’aliment de base de la culture kanake. Le cycle de sa récolte détermine le calendrier social kanak.
C’est à l’occasion de sa récolte, de février à avril, qu’ont lieu dans chacune des trois cents quarante et une tribus que compte la Nouvelle-Calédonie, les Fêtes de l’Igname. Il s’agit de cérémonies rituelles donnant lieu à des échanges coutumiers alliant gestes et paroles entre clans d’une même tribu.
La Fête de l’Igname est généralement célébrée entre membres de la tribu. Sur ce territoire qui reste fortement marqué par les "évènements" de 1984 à 1988, et divisé quand à la question de l’Indépendance de la Nouvelle-Calédonie que posera le référendum de 2014, le partage de cette fête traditionnelle entre kanaks et occidentaux reste un geste fort de sens.

(Ça c'est pas moi qui le dit, c'est internet)

C’est une grande fête que nous avons vécu avec quelques uns de mes amis venu de Nouméa qui venaient pour passer un simple week-end à la campagne et qui c’est transformé en un week-end mémorable pour chacun.

Je vais vous raconter tout cela en détail en espérant être clair dans des explications, qui ne le sont pas toujours pour moi.

Tout d’abord, j’avais entendu parler de cette fête par quelques patients qui m’en parlé vaguement et une de mes collègues qui resté là son week-end de repos exprès pour cette fête. Dans ma tête, je voyais ça comme une fête de village. Après tout l’igname est certes l’alimentation de base des kanaks mais ça reste un tubercule.

J’en parle à mes amis. Moi j’étais de garde et j’étais censée rester au dispensaire mais après tout ça ne se passait pas très loin. Une fois mon service du matin assuré avec quelques pansements, 2/3 gastros et un nouveau cas de dengue, Nous décidons d’aller y faire un tour en nous disant que nous trouverions probablement des choses à manger là bas.

Nous allons donc vers « La Mission », un hameau à quelques kilomètres de Thio. C’est vraiment tout petit et nous ne voyons pas âmes qui vivent. Curieux…
J’aperçois la voiture de ma collègue qui était partie plus tôt. Parfait, c’est ici ! Sur le coup je ne trouve pas bizarre que ça soit dans un espèce de grand jardin et non sur la place. J’arrive en voyant ma collègue et je crie joyeusement « Alors, c’est ici que ça s’passe la fête ! »
Nous sommes invité à nous asseoir et nous faisons connaissance avec tout le monde dans la joie et la bon humeur. Nous sommes convier à déjeuné avec eux, tout ce fait très naturellement. Ça n’est que plus tard que j’ai appris que ma collègue avait en fait fait coutume (demandé la permission de participer à la fête en apportant des présents dans un manou), que nous étions chez le chef de la tribu et que mon arrivée en fanfare l’a un peu surpris. Aller hop ! Les deux pieds dedans Amélie ! J'avoue l'avoir eu un peu mauvaise quand en plus ma collègue m'a dit qu'elle avait pensé nous envoyer un sms pour nous prévenir mais qu'elle ne l'avait pas fait.


Néanmoins, nous avons été très bien reçu. Ils ont rajouté une table et nous nous somme attablés tous ensemble autour d’un festin à la kanaky.
Pas de dessert, curieux pour une population qui connaît un chiffre record de diabétique. Malheureusement je n’ai pas pu profité pleinement de mon repas car le petit fils du chef avait du mal à respirer et j’ai du l’emmener au dispensaire. Mais j’ai eu le temps de tout gouter quand même, c’était divin !

Alors après c’est là que les choses se compliquent un peu. Il faut que je vous explique la traditionnelle danse du Pilou. Tout d’abord il faut expliquer ce qu’est une tribu. C’est en fait un regroupement de clan représentant chacun une famille. Et au finale on a l’impression qu’ils sont tous cousins quand il nous parle de leur famille. C’est un peu comme chez nous quand papa retrouve des arrières arrières cousins issu-issugermains, sauf que chez eux, ils n’ont jamais perdu le fil et qu’ils ne mettent pas plein de mots devant ni derière. Tous cousins, c’est plus simple.

Donc la tribu regroupe 10 clans. Chaque année un clan est désigné pour avoir l’honeur d’ouvrir le bal. C’est celui qui détient le "pilou" qui est en fait un babou de 3/4 mètres de haut qu’ils décorent et autour du quel se déroulera la danse.

C’est là que les choses deviennent plus flou. En fait nous avons attendu que le clan détenteur du pilou vienne vers nous pour nous inviter à aller chercher les autres clans. C’est là qu’a commencé le défilé de pick-up avec musique et klaxon

Et que la fête commence ! Il devait être 17 ou 18h quand nous avons commencé et la danse se termine au petit matin. Car en fait, chaque clan fait une espèce de coutume dansé à chacun. Autant dire 10 puissance 10 mais là je ne suis pas bien sûr de moi en disant ça. Bref, tout le monde danse par clan et il y a des échange de manou et surtout d’alcool. Tout le monde discute avec tout le monde pendant que d’autre clan danse, l’ambience et joviale et festive. Que du bonheur.
Et comme me disait le chef qui me voyait stressé avec mon téléphone de garde. « t’as tout le monde ici ! les pompiers, l’ambulancier, un gendrame (qui s’est marier avec une kanak) et toi, l’infirmière. Et si il doit y avoir un soucis ce soir, ça sera ici ! »
Et bien ça n’a pas manqué ! Au beau milieu d’une danse, je vois un gars qui tombe comme une mouche. Impossible à réveiller malgré l’eau, les claques et même ma clé frotté fort sur l’ongle. Au poils, je suis sur place mais j’ai rien sous la main. Je m’acharne un peu et il finit par reprendre connaissance (le pauvre à dû avoir un bleu à l’ongle le lendemain). Et le voilà reparti pimpant à grosses goulées de bière. Ça me plait moyen mais bon… Difficile de s’imposer au milieu de tout ça. Je suis finalement rentrée par peur d’une grosse urgence.

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