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Thomas Pain : un "virus révolutionnaire" d'origine anglaise qui se répandit sur l'Amérique et la France

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Thomas Pain : un "virus révolutionnaire" d'origine anglaise qui se répandit sur l'Amérique et la France Empty Thomas Pain : un "virus révolutionnaire" d'origine anglaise qui se répandit sur l'Amérique et la France

Message  PatrickB Dim 8 Mar - 17:15

Thomas Paine un « virus révolutionnaire » d’origine anglaise qui se répandit sur l’Amérique et la France.

En ces temps de pandémie l’isolement est propice à la lecture au coin du feu. Pour ma part ce fut le moment d’approfondir mes connaissances sur un personnage « méconnu » qui fut député du Pas de Calais (ma région) sous la révolution et pardon pour le titre « accrocheur » de mon article, artifice de publicité (peut-être de mauvais goût) pour cette réflexion.

Extrait du livre de Jean Lessay consultable par internet à la BnF
« L’américain de la convention Thomas Paine professeur de révolutions »

« La Liberté et l’Égalité sont des bénédictions trop importantes pour être l’héritage de la France seule… » Thomas Paine

INTRODUCTION De Jean Lessay
« Il existe un cas Thomas Paine.
Pourquoi cet écrivain (à succès) qui a joué un rôle important dans l’accessibilité à l’indépendance de son pays d’adoption, les États Unis d’Amérique, et un rôle non négligeable dans ce second pays d’adoption que fut pour lui la France de 1792 à 1802, est-il si méconnu du public français ?
Que les Américains aient été très longtemps réticents à l’admettre parmi les Pères fondateurs de la nation en dépit des preuves indiscutables de l’efficacité de son action, durant les années de lutte, cela peut s’expliquer par des raisons qui tiennent à l’évolution chez eux des idées politiques et aux préjugés religieux. Mais comment expliquer l’ignorance dont Thomas Paine est l’objet en France ?
Qu’un personnage de cet envergure, qui réclama, avant la plupart des chefs de la Révolution, l’instauration d’une république sur les bords de la Seine, qui sans maîtriser notre langue, participa comme député régulièrement élu du Pas de Calais aux travaux de la Convention nationale, y faisant entendre sa voix (par traducteur interposé) sur des sujets aussi délicats que l’élaboration des deux constitutions successives et le procès de Louis XVI, dont il s’efforcera de sauver la tête au péril de la sienne, qui, persécuté par Marat et plus gravement par Robespierre parce qu’il était l’ami de La Fayette, de Condorcet, de Danton échappa par miracle à la guillotine, qui fut consulté par Bonaparte à propos de politique étrangère, écrivit des essais, des études, des articles pour défendre les intérêts de la France aussi bien que les Droits de l’Homme, qu’un personnage n’ait pas la place qui devrait lui revenir dans les manuels scolaires comment dans les ouvrages sérieux traitant de cette époque, il y a là une lacune des plus surprenantes, même si elle loin d’être la seule de l’historiographie française de la fin du XVIIIème siècle.
Peut-on ne pas être surpris, également, en consultant (c’est un exemple) le livre d’un éminent universitaire contemporain, membre de l’Institut, sur l’histoire des relations franco-américaines depuis leurs débuts, considéré comme l’outil de référence par excellence, de constater que le nom de Paine n’y est même pas mentionné alors qu’aucun autre Américain ne fut jamais impliqué aussi directement que lui dans la vie politique de la France ?
Que la vie de journaliste Thomas Paine qui, le premier dans l’Histoire fit de la propagande une arme de guerre aux effets non moins redoutable que ceux de plusieurs divisions bien équipées n’ait pas inspiré dans ce pays un auteur sensible au rôle de la communication dans les grands affrontements, cela peut paraître étrange de nos jours quand les médias prennent de plus en plus conscience de leur propre impact sur les événements.
Étrange peut paraître encore l’absence de curiosité des amateurs de destinées exceptionnelles à l’égard cet ouvrier-corsetier, autodidacte, ivrogne et génial, au comportement souvent insolite et déroutant, aux confins parfois de la folie, profondément généreux, idéaliste, désintéressé mais victime de phobies et d’obsessions qui connut comme écrivain les plus forts tirages de son temps et comme homme les pires humiliations.
Faut-il parler à son propos de désinformations historique ? Pour être dans le vent, l’expression n’en serait pas moins excessive. Il reste un cas Paine. Si ce récit qui se veut simplement honnête, d’une existence pathétique permettait à quelques lecteurs d’élaborer des éléments de réponses aux interrogations que nous avons formulées, et s’il donnait aux autres envie de mieux connaître la vie et l’œuvre d’un écrivain qui fut sans conteste un pionnier visionnaire, peut-être aurions nous apporté une modeste pierre au monument que la France – et d’autres pays – se doivent d’élever à la mémoire de Thomas Paine. »

Voici un extrait biographique de Wikipédia sur Thomas Paine, je vous invite à consulter dans son intégralité l’article rédigé sur lui.

« Débuts en Grande Bretagne
Thomas Paine est né en 1737 à Thetford, une bourgade du Norfolk en Angleterre. Son père, Joseph Paine, est quaker et sa mère, Frances Cocke Paine, anglicane. Il grandit dans un milieu rural modeste et quitte l’école à l’âge de douze ans. Sa formation interllectuelle est donc celle d’un autodidacte. Il devient alors apprenti auprès de son père. Il travaille quelques temps comme marchand, puis ouvre une boutique de corset à Sandwich dans le kent. Il épouse Mary Lambert le 27 septembre 1759 et son commerce fait faillite peu de temps après. Son épouse meurt alors qu’elle est enceinte. Il exerce plusieurs métiers et déménage souvent (Thetford, Gantham, Alford, Diss, Kensington, Moorfields, Grampoud).

En 1767, il exerce la profession de maître d’école à Londres. En 1768, il se fixe dans un hôtel du XVIème siècle. Le 26 mars 1771, il épouse, à l’âge de 34 ans, Elizabeth Ollive, la fille de son propriétaire. En 1772, il publie son premier écrit politique The case of the officers of Excise, un pamphlet de 21 pages qu’il distribue aux membres du parlement. Endetté, séparé de son épouse, il rencontre à Londres en septembre 1774 Benjamin Franklin qui le convainc de partir pour les Treizes colonie et lui écrit une lettre de recommandation. Il quitte l’Angleterre en octoble et attrape le Typhus pendant la Traversée de l’Atlantique

En Amérique
Grâce à la lettre de recommandation de Franklin, le libraire Robert Aitken l’engage pour collaborer au lancement du Pennsylvania Magazine, journal dont il devient ensuite le rédacteur en chef. Le 30 novembre 1774, il prend parti pour les insurgents américains. Son pamphlet Common Sense (publié anonymement en Janvier 1776) remporte un vif succès (environ 500 000 exemplaires en Amérique et en Europe). Il s’agit d’un plaidoyer en faveur de la rupture avec la Grande Bretagne et l’établissement d’une République. Il aurait inspiré George Washington, Benjamin Rush et John Adams. Aucun autre pamphlet de cette époque ne souleva autant d’enthousiasme parmi les patriotes et d’opposition de la part des loyalistes, notamment James Chalmers. Le sens commun est souvent considéré comme l’un des déclencheurs de la révolution américaine. Sa forme simple et son style concis et clair en ont fait une arme efficace de propagande. Thomas Paine pense que la révolution américaine aboutira à « la naissance d’un monde nouveau ». Il voit dans le gouvernement un mal nécessaire destiné à brider les vices humains. Mais pour un peuple vertueux comme est le peuple américain, des institutions peu importantes doivent suffire. Il pense que des institutions trop sophistiquées entraveraient la réalisation du bien public.

En avril 1776, il quitte la direction du magazine pour se consacrer à répondre aux critiques contre le Common Sense. Il envoie quatre lettres aux journeaux de Philadelphie sous le pseudonyme de Le Forestier. Dans la troisième publiée par le Pennsylvainia Packet le 22 avril 1776, il montre aux Américains tous les avantages d’être indépendants. L’indépendance procurera le bonheur aux Américains car « c’est une feuille blanche à remplir ». Les Américains sont pour lui un peuple libre et vertueux qui peut s’affranchir du passé. L’idée d’indépendance devient le moyen d’accèder à une vie fondée sur la vertu, idéal suprême de bien des patriotes.

Dans The American Crisis (1776-1783), un série de pamphlets dans le prolongement du Sens Commun, Thomas Paine encourageait les Américains à résister et à continuer la guerre contre la monarchie anglaise. Le commandant de l’Armée continentale, George Washington, ordonna la lecture de ces pamphlets aux soldats pour leur donner du courage. Thomas Paine assura quelque temps la charge de Secrétaire de la Commission des Affaires étrangères aux Etats-Unis ; il fut démis de cette fonctions parce qu’il avait évoqué les négociations secrètes avec la France dans l’un de ces pamphlets. Cependant il accompagnera John Laurens pendant sa mission en France en 1780. En récompense de ses services, l’État de New York donne à Thomas Paine un domaine à New Rochelle, New York. Il fut également rétribué par la Pennsylvanie et le Congrès américain.

Retour en Grande Bretagne
Revenu en Grande Bretagne en 1787, il salue avec enthousiasme la Révolution française et, en réplique aux attaques d’Edmund Burke contre celle-ci dans Réflexions sur la révolution de France, il achève Rights of Man le 29 janvier 1791 (publié en 1791-1792), dans lequel il critique la monarchie britannique et propose une réforme de l’impôt. Il est condamné en 1792 et contraint de s’exiler en France.

En France
Il s’enthousiasme pour la Révolution française et s’engage en faveur de la République. Thomas Paine est proclamé citoyen français le 26 août 1792 et élu député du Pas-de-Calais à la Convention le 6 septembre 1792. Lors du procès de Louis XVI (janvier 1793), il ne vote pas la mort, proposant qu’il soit exilé aux Etats-Unis, pour deux raisons : Louis XVI a aidé les insurgents pendant la guerre d’indépendance ; lui-même est opposé à la peine de mort.
Proche des Girondins, d’origine anglaise, alors que l’Angleterre est en guerre contre la France, il est victime de la Terreur ; il est incarcéré le 28 décembre 1793 ; durant son séjour en prison, il achève la rédaction du Siècle de la raison, livre dans lequel il exprime sa profession de foi déiste. Il se défend d’être Anglais et en appelle à l’ambassadeur américain Gouverneur Morris, qui ne fait cependant rien pour le libérer. Par la suite, Thomas Paine reprochera à George Washington de ne pas être intervenu en sa faveur. Il échappe malgré tout à l’échafaud et est libéré en octobre 1794, après la chute de Robespierre.
Lors de l’arrivée au pouvoir de Napoléon Bonaparte en 1799, il espère que celui-ci va diffuser les idéaux révolutionnaires en Europe, notamment dans son pays natal. Mais il déchante en constatant que le Premier consul établit un régime autoritaire.
Paine demeure en France jusqu’à la signature avec l’Angleterre de la paix d’Amiens (25 mars 1802), ce qui lui permet de quitter la France pour rejoindre les États-Unis, à l’invitation de Thomas Jefferson.

Retour aux Etats-Unis
En 1802, Thomas Paine débarque dans un pays agité par les conflits entre fédéralistes et républicains, et dans un contexte de Grand Réveil religieux (Second Great Awakening). Il est attaqué par les fédéralistes qui lui reprochent sa participation à la Révolution française et son amitié avec Thomas Jefferson. Les religieux condamnent les thèses qu’il a développées dans le Siècle de la raison. En 1804, il collabore à un journal déiste publié à New York. Progressivement insolé, accusé d’athéisme et de radicalisme, Thomas Paine meurt dans la pauvreté, à l’âge de 72 ans, le 8 juin 1809 à Greenwich Village (New York). Le bâtiment n’existe plus, mais une plaque rappelle que Thomas Paine est mort au 59 Grove Street. Seul six personnes assistèrent à ses funérailles dont deux Noirs affranchis. Quelques années plus tard, William Cobbett déterra ses restes et les envoya en Angleterre. Mais ils ne trouvèrent jamais de sépulture et restèrent en possession de Cobbett pendant une vingtaine d’années. On ne sait pas exactement où se trouve sa dépouille aujourd’hui.
Une chanson écrite par Bob Dylan en 1967, intitulée As I Went Out One Morning et parue dans l’album John Wesley Harding, fait référence à « Tom » Paine. »

Cette biographie je vous le rappelle est tirée de Wikipédia et je vous encourage à lire l’intégralité de cette référence

Voilà ma modeste contribution à rendre mémoire à un illustre député de mon territoire le Pas de Calais et ses liens avec l’Angleterre et les États-Unis. Puissiez-vous avoir pris du plaisir à découvrir ce personnage et son immense contribution à notre Liberté, Égalité, Fraternité ainsi qu’aux Droits de l’Homme en cette période agitée où l’on oublie ces réfugiés qui frappent aux portes de l’Europe parce que nous avons peur de nous « enrhumer »…
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Message  Guilaine Lun 16 Mar - 14:45

Merci, Patrick, pour le partage de cet article sur Thomas Paine, il était parmi les auteurs recommandés dans la bibliographie des étudiants de langue anglaise, dont je faisais partie, mais je n'avais jamais lu ses livres (et je les ai donnés récemment...). Grâce à cette lecture, j'en connais maintenant un peu plus.
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