Les ennuis n'arrivent jamais seuls. (extrême droite, écologie, brexit, sortie du chaos)
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Les ennuis n'arrivent jamais seuls. (extrême droite, écologie, brexit, sortie du chaos)
Les ennuis n’arrivent jamais seuls
Ou comme le disait crûment Jacques Chirac (ancien président de la République Française) « les emmerdes c’est comme les cons, ça vole toujours en escadrille ». Cette introduction un peu légère pour aborder un thème beaucoup plus profond touchant tous nos pays européens (UK compris) : la montée de l’extrême droite dans nos pays par le biais du populisme en s’emparant des sujets populaires et en jouant sur les peurs.
Pour ma part on ne s’oppose pas à l’extrême droite avec des idées ou des mots car cela relève du même modèle que celui de l’opposition à contrer les dogmes et les croyances.
On peut simplement faire en sorte d’éviter d’avoir un « terreau » favorable à la diffusion et à l’extension de leurs idées en prenant en compte les besoins, les espérances, les souffrances des personnes qui leur apportent leur vote. Mais il ne suffit pas de comprendre, il faut aussi adopter des mesures concrètes pour que ce peuple voit immédiatement s’améliorer leurs conditions.
Je prendrais deux exemples concrets ; le premier, on évite la pénétration de l’eau dans le bois en le saturant avec de l’huile ; le deuxième, pour éviter les mauvaises herbes et les parasites dans un potager on pratique la permaculture et on joue sur la complémentarité des plantes et des animaux, bref on fait en sorte qu’il règne une harmonie dans ce terrain et que chaque entité puisse s’épanouir.
Cette réflexion m’est venue ; premièrement par la lecture d’un fait divers paru dans mon journal local (les déboires d’une élue locale RN dans la circonscription voisine de la mienne ; deuxièmement, d’une étude éditée dans le courrier international « vue d’Allemagne : pour éviter l’extrême droite, ne gouvernez pas comme les Français ! » ; et troisièmement du visionnage et de l’écoute d’un reportage sur TV5 sur le Brexit huit ans après « du Brexit au Bregret » (Bregret contraction de Bretagne et Regret).
Dans ma première lecture sur la voix du nord, on y contait les déboires d’une élue RN (élue en lieu et place d’une élue socialiste ralliée au « macronisme »). Cette dame ,élue RN, que j’avais par ailleurs côtoyée quelques temps avant lors d’une marche dans mon club de randonnée et avec laquelle nous avions bavardé (c’est l’épouse d’un confrère décédé) m’était apparue sympathique, mais nous n’avions pas parlé politique juste de tout et de rien… Pour en revenir à ses ennuis, d’abord un contrôle de ses dépenses avait mis en évidence une confusion entre ses comptes personnels et celui de ses indemnités parlementaires (qui sont conséquentes en France). En effet elle avait réglé une note de 900€, je pense, avec ses indemnités pour les obsèques de sa mère, de même le règlement de frais de garde de ses chiens lorsqu’elle se rend à paris pour siéger, ainsi que d’autres dépenses « ménagères » imputées sur sa carte parlementaire (mais pas des sommes importantes). Pour sa défense, elle a argué qu’elle avait confondu les cartes bancaires (mais certaines de ses dépenses avaient été effectuées par chèque…). Et puis un malheur n’arrivant pas seul (d’où la locution introductive), cette « brave » dame s’est faite arrêtée au volant (en conduisant) en téléphonant, avec un permis sur lequel il ne restait plus de point, d’une voiture dont le contrôle technique était périmé… Donc immobilisation du véhicule et bien sûr procès-verbal (tout le monde est égal vis-à-vis de la loi).
Bien évidemment le journaliste ne se privait pas pour se gausser de la députée R.N. (parti de Marine Le Pen)
Je ne pense pas que ce soit la bonne façon de faire car loin de repousser ses électeurs cela lui attirera leur sympathie. En effet, elle est comme eux, des gens simples ne sachant pas bien gérer leur comptabilité, dépensant au tout-venant quand ils ont de l’argent, agissant sans trop réfléchir et reportant une formalité administrative à plus tard, pour l’oublier ensuite. Bref ses électeurs vont s’identifier à elle. Qui n’a jamais décroché en conduisant ? Qui n’a jamais été en retard sur des formalités administratives ? Qui sait se connecter sur les sites pour savoir combien de points il lui reste sur son permis ? Qui gère ses comptes avec un tableau Excel au fin fond de sa campagne ?
Voilà ils l’ont élue parce qu’elle est comme eux, elle vit à la campagne, elle aime ses chiens, au bout de son terrain coule une rivière qui déborde quand il pleut trop, elle est sûrement un peu « déconnectée » du net.
Si on veut regagner électoralement ses territoires, il faut prendre en compte les difficultés de ces territoires ruraux, ne pas « faire élire » quelqu’un qu’il ne voit plus, qui leur semble trop différent (c’était l’ex élue PS apparentée Macron – le prototype du mec de la ville que les ruraux déteste « Le parigot tête de veau » -)
De quoi souffrent tous ces gens ? : une désertification administrative de leur territoire (poste en particulier mais aussi des autres services publics permettant toutes les démarches car le « net » pour eux c’est pas possible), un désertification médicale d’autant que la population est vieillissante, qu’elle est éloignée d’une structure de soin et donc pour tout cela il faut s’y rendre en voiture, cela coûte cher d’autant que cette population est la moins rémunérée, elle est aussi la plus sensible et la plus exposée aux aléas climatiques (agriculture, inondations).
Ajoutez à cela un isolement social : il n’y a plus de café, plus de commerces où se rencontrer, échanger des idées. On reste dans le même cercle et on ressasse les mêmes angoisses : se faire envahir, déposséder par « des hordes barbares ». Longtemps à la campagne les populations ont été soumises aux angoisses du loup, des brigands de grand chemin, aux armées étrangères pillant et violant. Tout ceci reste dans l’inconscient collectif et dans ces sociétés patriarcales on n’a plus d’image d’un état « paternel » protégeant ses ouailles. On vote donc selon ses peurs…
Ma deuxième lecture « pour éviter l’extrême droite ne gouvernez pas comme les Français ». Dans cet article très documenté et clair du courrier international, l’auteure Annika Joeres montre les mécanismes qui ont permis à l’extrême droite française de progresser.
D’abord la « droitisation » du président Macron qui a permis une normalisation du Parti Le Pen. Puis le sentiment d’abandon d’une frange de la population surtout en campagne mais pas que (seulement), avec l’émergence « des gilets jaunes » mouvement spontané survenu lors de l’augmentation brutale du prix de l’essence mettant en difficulté financière une population « tirant déjà le diable par la queue » pour « joindre les deux bouts ». Et encore, la désertification des services publics dans la ruralité entraînant un sentiment d’abandon de l’état avec la nécessité d’une auto pour tout et rien, de plus c’est une population agricole soumise aux aléas climatiques, aux aléas de la mondialisation et à la financiarisation des céréales et autres productions alimentaires produites parfois à bas coût et avec une sécurité alimentaire des plus aléatoires par l’emploi de pesticides, fongicides et autres intrants interdits (à juste titre) ici. Bref une insécurité économique. Enfin Mr Macron a appliqué la maxime : « diviser pour régner », il a fait éclater les partis avec dans cette fragmentation des limites plus floues entre eux mais avec des ressentiments importants entre les membres empêchant une coalition de gouvernement.
(nous retrouvons ici les mêmes éléments que précédemment mais exprimés différemment)
Le troisième canal d’information c’est une émission sur TV5 « du brexit au bregret ». Elle nous montre le cynisme avec lequel la classe dirigeante a institué le brexit sur une « coquille d’œuf vide » sans projet derrière.
La campagne pro Brexit a joué sur les peurs :
L’immigration :
Peur de l’immigration massive et de la perte d’identité de l’UK, résultat (retour des européens chez eux avec leurs compétences mais aussi avec le retour des agences européennes hors du territoire de l’UK, et pour compenser une immigration « légale de 700 000 personnes en 2022», les chiffres sont difficiles à se procurer – ils ne sont pas « sympathiques et politiquement corrects ».
Donc sur l’immigration effet du Brexit : néfaste (sans compter les drames humains – un mort par accident c’est toujours un mort de trop).
La santé :
L’argument : chaque semaine nous donnons à l'Union Européenne des millions de livres, avec le Brexit cet argent ira au NHS (système de santé britannique). Chacun peut mesurer, actuellement, l’ampleur de ce mensonge vu l’état de délabrement du système. Et comme il est dit dans ce reportage : « qu’est-ce qu’une société qui ne sait plus prendre soin des personnes ? ». Donc sur ce deuxième thème : échec du Brexit
L’économie :
L’argument : débarrassés des contraintes bruxelloises nous pourrons opter pour une économie ultra libérale avec des réductions massives des impôts et attirer des investisseurs pour faire de Londres le Singapour Européen. Sauf que les marchés n’ont pas suivi : si on fait une réduction des impôts sans réduction dépenses sociales c’est la crise assurée avec la population et les marchés n’ont pas eu confiance préférant la stabilité économique de l’union européenne et de ses 449 millions d’habitants.
Autre argument : nous retisserons nos contrats commerciaux avec les anciens pays du Commonwealth, sauf que ces pays voulaient bien traiter mais à leurs conditions pas comme du temps de la reine Victoria…
Nous renouerons un partenariat avec les Etats Unis dont nous sommes proches… Sauf que aux U.S. « money is money » et pas question de s’embarrasser de considérations « patriotiques et amicales» plus ou moins bancales dans les affaires.
Donc l’économie du post Brexit bilan peu glorieux… (échec du Brexit)
Encore un argument émotionnel : nous retrouverons notre gloire passée, un pays fort qui a entraîné les autres vers la révolution industrielle, vers la démocratie, vers une justice égalitaire… Sauf que le passé c’est le passé « let bygones be bygones ». Ce qui importe c’est l’avenir et le projet sociétal pour l’avenir. Comme le dit le jeune dans le reportage : « les anciens ont voté le Brexit, mais c’est maintenant à nous les jeunes de le vivre ».
Donc Exit les rêves de gloire : échec du Brexit (d’autant que l’union européenne pratique une union différenciante : chaque pays garde son identité culturelle, mis à part les mêmes grandes firmes que l’on retrouve également en UK)
Enfin l’argument sur la pêche
« Le poisson dans les eaux britanniques appartient aux pêcheurs britanniques ». Un reportage (actuel) dans un port de pêche ancestral Hastings où l’on démontre les mensonges éhontés proférés devant les pécheurs pour avoir leurs voix et le résultat : une flottille de pêche artisanale réduite arrivant à peine à survivre. En cause l’immatriculation sous pavillon UK de navires industriels de « pêche usine » raclant les fonds et ne laissant aucune ressource halieutique, bref le Brexit a permis la financiarisation des zones de pêche au profit des gros...
Résultat le Brexit et la pêche : un immense gâchis pour la pêche artisanal et ses méthodes de pêche ancestrale qui permettaient aux familles côtière de vivre et de maintenir les ressources halieutiques mais sitôt délivré de la régulation de Bruxelles, nous voyons le résultat, le petit se fait manger par le gros (pourtant les pêcheurs auraient dû le savoir mais ils se sont laissés manipuler par leur colère).
Mais alors comment le Brexit est-il arrivé à passer ? Pourquoi personne ne s’est interrogé sur le projet derrière ? Pourquoi personne ne s’est questionné sur le comment après ? Nos voisins se sont focalisés sur le pourquoi « il faut rejeter l’UE ». C’est en interrogeant le maître de cette campagne de propagande pro-brexit (un homme au demeurant fort sympathique doté d’une dose d’empathie) mais au cynisme incommensurable que l’on se rend compte que l’on a fait d’une coquille vide Brexit un objet de populisme jouant sur les peurs populaires pour provoquer son adhésion. En gros il dit « j’ai été payé pour faire une guerre et vendre l’idée « brexit » c’est la solution à toutes vos peurs, tous vos problèmes, qu’importe les mensonges qu’on sert (il importe de jouer sur la peur, les ressentiments, la colère, les frustrations populaires de mentir encore et encore (parfois au point de s’en persuader soi-même) pour amplifier et simplifier la réponse « voter Brexit » et ainsi évincer ainsi toutes les questions raisonnables ». C’est du populisme à la Trump, c’est la victoire de la crainte contre celle de l’espoir, c’est la propagande de l’extrême droite dont nous connaissons les conséquences (la haine de l’autre et la guerre à plus ou moins long terme et ici la fin de l’humanité).
De ces trois documents, nous voyons qu’il est inutile de discuter pour annihiler les effets du discours d’extrême droite. Seul un projet d’avenir concret avec des mesures immédiates permettant des résultats permettra de démanteler la propagande de « faiseur de dictateur ».
Et c’est en luttant avec un projet d’avenir qui « tient la route » que nos démocraties perdureront, pas à l’aide de guerres fratricides et d’exclusion de populations désireuses de vivre en paix.
Les mesures immédiates :
Lutte contre la pauvreté en instaurant un revenu universel par une aide à tous les citoyens. Une aide fiscalisée permettant à chacun les 1850€ nécessaires (permettant à une personne seule dans notre pays de vivre).
Réimplantation des services publics au plus près des personnes (en particulier les ruraux). Parfois il suffit d’un local connecté et de personnes empathiques de confiance permettant d’accéder à tous les services.
Par exemple ré-implantation d’un lieu de convivialité (café) délivrant des biens alimentaires de consommations courantes, voire des prestations de services : centre de soin, service de transport à la carte, cantine, bibliothèque, salle de projection etc et ce géré par les mairies à qui l’on donne les moyens (c.à.d gratuit pour les administré sans formulaires à remplir pour ce pauvre maire de ruralité).
Ces mesures permettent aux personnes de vérifier qu’elles ne sont plus délaissées par les élus.
Un projet à long terme. Le seul projet à long terme c’est celui de la pérennisation de notre survie sur cette planète, c’est un projet écologique qui permet de rassembler autour d’une même priorité en tenant compte des compétences de chacun. Et ce projet c’est l’Ecologie mais pas une écologie doctrinaire mais participative, comprise, constructive avec des projets innovants surtout sur l’énergie sa production, sa conservation (c’est-à-dire son stockage, il en existe d’autres que les batteries et l’hydrogène… Il faut investir dans la recherche. Mais pour l’énergie il importe outre de la produire et de la stocker il faut l’économiser c’est-à-dire isoler nos bâtiments, rationaliser nos transports, mutualiser et harmoniser nos productions, c’est possible nous avons grâce à l’IA la possibilité de traiter des milliards de données, de les organiser, de les optimiser. (Le progrès n’est pas destructeur, il est ce que nous en faisons).
La santé : d’abord la prévention par une alimentation saine donc en donnant à nos agriculteurs, nos éleveurs la possibilité de vivre de leur travail sans recourir à des pratiques commerciales des offres dérégulées pour des demandes mensongères artificielles. Ce qui est produit ailleurs à bas coût et de qualité douteuse n’entre plus sur le marché ou est soumis à taxation. (Bizarrement on accepte et parfois on réclame des frontières pour les hommes, mais dès qu’il s’agit de mettre des barrières pour la finance « du toujours plus » c’est un tollé général. Vous avez dit « bizarre, comme c’est bizarre ».
L’industrie : privilégier les projets avec un processus vertueux et pour une demande nécessaire (nous l’avons vu plus au haut)
L’éducation : un système égalitaire pour tous, permettant un « ascenseur social », évitant l’exclusion et surtout bienveillant permettant aux enseignants d’enseigner en leur laissant organiser l’enseignement…
Et ainsi de suite. Vous me direz mais tout cela demande de l’argent pour l’investissement, nous sommes déjà fortement endettés. Je vous réponds que l'argent n’est pas un problème, c’est la solution. Croyez-vous pouvoir rembourser vos dettes quand vous serez mort et la planète inhabitable ? D’autant que la transition écologique est source d’emploi et de richesse. Mais comment trouver l’argent, mais dans les banques naturellement et ce de façon légale bien sûr. Gaël Giraud, économiste, docteur en mathématiques, prêtre jésuite français dans un podcast nous explique comment faire pour nous associer aux banques et réussir à sortir de cette période de changement autrement qu’en se remettant à un « populiste » tout en créant de la richesse bien évidemment beaucoup plus partagée.
Bref les solutions existent, un projet pour l’avenir est possible mais le « monde moderne » par ses réseaux sociaux a mis en avant l’ego des gens. Nous espérons que les gens sentant la fin venir, retrouvent la raison et arrêtent de prendre des vessies pour des lanternes. Point n’est besoin d’une dictature ou d’un régime autoritaire. Au sortir de la dernière guerre nos prédécesseurs ne sont pas tournés vers un « régime marxiste » mais vers un « régime capitalo-sociale » c’est-à-dire un régime de libre entreprise mais avec une protection sociale importante, c’est-à-dire une bienveillance politique. (Il est vrai qu’ils sortaient de l’horreur de deux guerres et pour la première fois de la mise en place d’un holocauste politique, qui s’est continué dans d’autres territoires, sous d’autres régimes).
Ou comme le disait crûment Jacques Chirac (ancien président de la République Française) « les emmerdes c’est comme les cons, ça vole toujours en escadrille ». Cette introduction un peu légère pour aborder un thème beaucoup plus profond touchant tous nos pays européens (UK compris) : la montée de l’extrême droite dans nos pays par le biais du populisme en s’emparant des sujets populaires et en jouant sur les peurs.
Pour ma part on ne s’oppose pas à l’extrême droite avec des idées ou des mots car cela relève du même modèle que celui de l’opposition à contrer les dogmes et les croyances.
On peut simplement faire en sorte d’éviter d’avoir un « terreau » favorable à la diffusion et à l’extension de leurs idées en prenant en compte les besoins, les espérances, les souffrances des personnes qui leur apportent leur vote. Mais il ne suffit pas de comprendre, il faut aussi adopter des mesures concrètes pour que ce peuple voit immédiatement s’améliorer leurs conditions.
Je prendrais deux exemples concrets ; le premier, on évite la pénétration de l’eau dans le bois en le saturant avec de l’huile ; le deuxième, pour éviter les mauvaises herbes et les parasites dans un potager on pratique la permaculture et on joue sur la complémentarité des plantes et des animaux, bref on fait en sorte qu’il règne une harmonie dans ce terrain et que chaque entité puisse s’épanouir.
Cette réflexion m’est venue ; premièrement par la lecture d’un fait divers paru dans mon journal local (les déboires d’une élue locale RN dans la circonscription voisine de la mienne ; deuxièmement, d’une étude éditée dans le courrier international « vue d’Allemagne : pour éviter l’extrême droite, ne gouvernez pas comme les Français ! » ; et troisièmement du visionnage et de l’écoute d’un reportage sur TV5 sur le Brexit huit ans après « du Brexit au Bregret » (Bregret contraction de Bretagne et Regret).
Dans ma première lecture sur la voix du nord, on y contait les déboires d’une élue RN (élue en lieu et place d’une élue socialiste ralliée au « macronisme »). Cette dame ,élue RN, que j’avais par ailleurs côtoyée quelques temps avant lors d’une marche dans mon club de randonnée et avec laquelle nous avions bavardé (c’est l’épouse d’un confrère décédé) m’était apparue sympathique, mais nous n’avions pas parlé politique juste de tout et de rien… Pour en revenir à ses ennuis, d’abord un contrôle de ses dépenses avait mis en évidence une confusion entre ses comptes personnels et celui de ses indemnités parlementaires (qui sont conséquentes en France). En effet elle avait réglé une note de 900€, je pense, avec ses indemnités pour les obsèques de sa mère, de même le règlement de frais de garde de ses chiens lorsqu’elle se rend à paris pour siéger, ainsi que d’autres dépenses « ménagères » imputées sur sa carte parlementaire (mais pas des sommes importantes). Pour sa défense, elle a argué qu’elle avait confondu les cartes bancaires (mais certaines de ses dépenses avaient été effectuées par chèque…). Et puis un malheur n’arrivant pas seul (d’où la locution introductive), cette « brave » dame s’est faite arrêtée au volant (en conduisant) en téléphonant, avec un permis sur lequel il ne restait plus de point, d’une voiture dont le contrôle technique était périmé… Donc immobilisation du véhicule et bien sûr procès-verbal (tout le monde est égal vis-à-vis de la loi).
Bien évidemment le journaliste ne se privait pas pour se gausser de la députée R.N. (parti de Marine Le Pen)
Je ne pense pas que ce soit la bonne façon de faire car loin de repousser ses électeurs cela lui attirera leur sympathie. En effet, elle est comme eux, des gens simples ne sachant pas bien gérer leur comptabilité, dépensant au tout-venant quand ils ont de l’argent, agissant sans trop réfléchir et reportant une formalité administrative à plus tard, pour l’oublier ensuite. Bref ses électeurs vont s’identifier à elle. Qui n’a jamais décroché en conduisant ? Qui n’a jamais été en retard sur des formalités administratives ? Qui sait se connecter sur les sites pour savoir combien de points il lui reste sur son permis ? Qui gère ses comptes avec un tableau Excel au fin fond de sa campagne ?
Voilà ils l’ont élue parce qu’elle est comme eux, elle vit à la campagne, elle aime ses chiens, au bout de son terrain coule une rivière qui déborde quand il pleut trop, elle est sûrement un peu « déconnectée » du net.
Si on veut regagner électoralement ses territoires, il faut prendre en compte les difficultés de ces territoires ruraux, ne pas « faire élire » quelqu’un qu’il ne voit plus, qui leur semble trop différent (c’était l’ex élue PS apparentée Macron – le prototype du mec de la ville que les ruraux déteste « Le parigot tête de veau » -)
De quoi souffrent tous ces gens ? : une désertification administrative de leur territoire (poste en particulier mais aussi des autres services publics permettant toutes les démarches car le « net » pour eux c’est pas possible), un désertification médicale d’autant que la population est vieillissante, qu’elle est éloignée d’une structure de soin et donc pour tout cela il faut s’y rendre en voiture, cela coûte cher d’autant que cette population est la moins rémunérée, elle est aussi la plus sensible et la plus exposée aux aléas climatiques (agriculture, inondations).
Ajoutez à cela un isolement social : il n’y a plus de café, plus de commerces où se rencontrer, échanger des idées. On reste dans le même cercle et on ressasse les mêmes angoisses : se faire envahir, déposséder par « des hordes barbares ». Longtemps à la campagne les populations ont été soumises aux angoisses du loup, des brigands de grand chemin, aux armées étrangères pillant et violant. Tout ceci reste dans l’inconscient collectif et dans ces sociétés patriarcales on n’a plus d’image d’un état « paternel » protégeant ses ouailles. On vote donc selon ses peurs…
Ma deuxième lecture « pour éviter l’extrême droite ne gouvernez pas comme les Français ». Dans cet article très documenté et clair du courrier international, l’auteure Annika Joeres montre les mécanismes qui ont permis à l’extrême droite française de progresser.
D’abord la « droitisation » du président Macron qui a permis une normalisation du Parti Le Pen. Puis le sentiment d’abandon d’une frange de la population surtout en campagne mais pas que (seulement), avec l’émergence « des gilets jaunes » mouvement spontané survenu lors de l’augmentation brutale du prix de l’essence mettant en difficulté financière une population « tirant déjà le diable par la queue » pour « joindre les deux bouts ». Et encore, la désertification des services publics dans la ruralité entraînant un sentiment d’abandon de l’état avec la nécessité d’une auto pour tout et rien, de plus c’est une population agricole soumise aux aléas climatiques, aux aléas de la mondialisation et à la financiarisation des céréales et autres productions alimentaires produites parfois à bas coût et avec une sécurité alimentaire des plus aléatoires par l’emploi de pesticides, fongicides et autres intrants interdits (à juste titre) ici. Bref une insécurité économique. Enfin Mr Macron a appliqué la maxime : « diviser pour régner », il a fait éclater les partis avec dans cette fragmentation des limites plus floues entre eux mais avec des ressentiments importants entre les membres empêchant une coalition de gouvernement.
(nous retrouvons ici les mêmes éléments que précédemment mais exprimés différemment)
Le troisième canal d’information c’est une émission sur TV5 « du brexit au bregret ». Elle nous montre le cynisme avec lequel la classe dirigeante a institué le brexit sur une « coquille d’œuf vide » sans projet derrière.
La campagne pro Brexit a joué sur les peurs :
L’immigration :
Peur de l’immigration massive et de la perte d’identité de l’UK, résultat (retour des européens chez eux avec leurs compétences mais aussi avec le retour des agences européennes hors du territoire de l’UK, et pour compenser une immigration « légale de 700 000 personnes en 2022», les chiffres sont difficiles à se procurer – ils ne sont pas « sympathiques et politiquement corrects ».
Donc sur l’immigration effet du Brexit : néfaste (sans compter les drames humains – un mort par accident c’est toujours un mort de trop).
La santé :
L’argument : chaque semaine nous donnons à l'Union Européenne des millions de livres, avec le Brexit cet argent ira au NHS (système de santé britannique). Chacun peut mesurer, actuellement, l’ampleur de ce mensonge vu l’état de délabrement du système. Et comme il est dit dans ce reportage : « qu’est-ce qu’une société qui ne sait plus prendre soin des personnes ? ». Donc sur ce deuxième thème : échec du Brexit
L’économie :
L’argument : débarrassés des contraintes bruxelloises nous pourrons opter pour une économie ultra libérale avec des réductions massives des impôts et attirer des investisseurs pour faire de Londres le Singapour Européen. Sauf que les marchés n’ont pas suivi : si on fait une réduction des impôts sans réduction dépenses sociales c’est la crise assurée avec la population et les marchés n’ont pas eu confiance préférant la stabilité économique de l’union européenne et de ses 449 millions d’habitants.
Autre argument : nous retisserons nos contrats commerciaux avec les anciens pays du Commonwealth, sauf que ces pays voulaient bien traiter mais à leurs conditions pas comme du temps de la reine Victoria…
Nous renouerons un partenariat avec les Etats Unis dont nous sommes proches… Sauf que aux U.S. « money is money » et pas question de s’embarrasser de considérations « patriotiques et amicales» plus ou moins bancales dans les affaires.
Donc l’économie du post Brexit bilan peu glorieux… (échec du Brexit)
Encore un argument émotionnel : nous retrouverons notre gloire passée, un pays fort qui a entraîné les autres vers la révolution industrielle, vers la démocratie, vers une justice égalitaire… Sauf que le passé c’est le passé « let bygones be bygones ». Ce qui importe c’est l’avenir et le projet sociétal pour l’avenir. Comme le dit le jeune dans le reportage : « les anciens ont voté le Brexit, mais c’est maintenant à nous les jeunes de le vivre ».
Donc Exit les rêves de gloire : échec du Brexit (d’autant que l’union européenne pratique une union différenciante : chaque pays garde son identité culturelle, mis à part les mêmes grandes firmes que l’on retrouve également en UK)
Enfin l’argument sur la pêche
« Le poisson dans les eaux britanniques appartient aux pêcheurs britanniques ». Un reportage (actuel) dans un port de pêche ancestral Hastings où l’on démontre les mensonges éhontés proférés devant les pécheurs pour avoir leurs voix et le résultat : une flottille de pêche artisanale réduite arrivant à peine à survivre. En cause l’immatriculation sous pavillon UK de navires industriels de « pêche usine » raclant les fonds et ne laissant aucune ressource halieutique, bref le Brexit a permis la financiarisation des zones de pêche au profit des gros...
Résultat le Brexit et la pêche : un immense gâchis pour la pêche artisanal et ses méthodes de pêche ancestrale qui permettaient aux familles côtière de vivre et de maintenir les ressources halieutiques mais sitôt délivré de la régulation de Bruxelles, nous voyons le résultat, le petit se fait manger par le gros (pourtant les pêcheurs auraient dû le savoir mais ils se sont laissés manipuler par leur colère).
Mais alors comment le Brexit est-il arrivé à passer ? Pourquoi personne ne s’est interrogé sur le projet derrière ? Pourquoi personne ne s’est questionné sur le comment après ? Nos voisins se sont focalisés sur le pourquoi « il faut rejeter l’UE ». C’est en interrogeant le maître de cette campagne de propagande pro-brexit (un homme au demeurant fort sympathique doté d’une dose d’empathie) mais au cynisme incommensurable que l’on se rend compte que l’on a fait d’une coquille vide Brexit un objet de populisme jouant sur les peurs populaires pour provoquer son adhésion. En gros il dit « j’ai été payé pour faire une guerre et vendre l’idée « brexit » c’est la solution à toutes vos peurs, tous vos problèmes, qu’importe les mensonges qu’on sert (il importe de jouer sur la peur, les ressentiments, la colère, les frustrations populaires de mentir encore et encore (parfois au point de s’en persuader soi-même) pour amplifier et simplifier la réponse « voter Brexit » et ainsi évincer ainsi toutes les questions raisonnables ». C’est du populisme à la Trump, c’est la victoire de la crainte contre celle de l’espoir, c’est la propagande de l’extrême droite dont nous connaissons les conséquences (la haine de l’autre et la guerre à plus ou moins long terme et ici la fin de l’humanité).
De ces trois documents, nous voyons qu’il est inutile de discuter pour annihiler les effets du discours d’extrême droite. Seul un projet d’avenir concret avec des mesures immédiates permettant des résultats permettra de démanteler la propagande de « faiseur de dictateur ».
Et c’est en luttant avec un projet d’avenir qui « tient la route » que nos démocraties perdureront, pas à l’aide de guerres fratricides et d’exclusion de populations désireuses de vivre en paix.
Les mesures immédiates :
Lutte contre la pauvreté en instaurant un revenu universel par une aide à tous les citoyens. Une aide fiscalisée permettant à chacun les 1850€ nécessaires (permettant à une personne seule dans notre pays de vivre).
Réimplantation des services publics au plus près des personnes (en particulier les ruraux). Parfois il suffit d’un local connecté et de personnes empathiques de confiance permettant d’accéder à tous les services.
Par exemple ré-implantation d’un lieu de convivialité (café) délivrant des biens alimentaires de consommations courantes, voire des prestations de services : centre de soin, service de transport à la carte, cantine, bibliothèque, salle de projection etc et ce géré par les mairies à qui l’on donne les moyens (c.à.d gratuit pour les administré sans formulaires à remplir pour ce pauvre maire de ruralité).
Ces mesures permettent aux personnes de vérifier qu’elles ne sont plus délaissées par les élus.
Un projet à long terme. Le seul projet à long terme c’est celui de la pérennisation de notre survie sur cette planète, c’est un projet écologique qui permet de rassembler autour d’une même priorité en tenant compte des compétences de chacun. Et ce projet c’est l’Ecologie mais pas une écologie doctrinaire mais participative, comprise, constructive avec des projets innovants surtout sur l’énergie sa production, sa conservation (c’est-à-dire son stockage, il en existe d’autres que les batteries et l’hydrogène… Il faut investir dans la recherche. Mais pour l’énergie il importe outre de la produire et de la stocker il faut l’économiser c’est-à-dire isoler nos bâtiments, rationaliser nos transports, mutualiser et harmoniser nos productions, c’est possible nous avons grâce à l’IA la possibilité de traiter des milliards de données, de les organiser, de les optimiser. (Le progrès n’est pas destructeur, il est ce que nous en faisons).
La santé : d’abord la prévention par une alimentation saine donc en donnant à nos agriculteurs, nos éleveurs la possibilité de vivre de leur travail sans recourir à des pratiques commerciales des offres dérégulées pour des demandes mensongères artificielles. Ce qui est produit ailleurs à bas coût et de qualité douteuse n’entre plus sur le marché ou est soumis à taxation. (Bizarrement on accepte et parfois on réclame des frontières pour les hommes, mais dès qu’il s’agit de mettre des barrières pour la finance « du toujours plus » c’est un tollé général. Vous avez dit « bizarre, comme c’est bizarre ».
L’industrie : privilégier les projets avec un processus vertueux et pour une demande nécessaire (nous l’avons vu plus au haut)
L’éducation : un système égalitaire pour tous, permettant un « ascenseur social », évitant l’exclusion et surtout bienveillant permettant aux enseignants d’enseigner en leur laissant organiser l’enseignement…
Et ainsi de suite. Vous me direz mais tout cela demande de l’argent pour l’investissement, nous sommes déjà fortement endettés. Je vous réponds que l'argent n’est pas un problème, c’est la solution. Croyez-vous pouvoir rembourser vos dettes quand vous serez mort et la planète inhabitable ? D’autant que la transition écologique est source d’emploi et de richesse. Mais comment trouver l’argent, mais dans les banques naturellement et ce de façon légale bien sûr. Gaël Giraud, économiste, docteur en mathématiques, prêtre jésuite français dans un podcast nous explique comment faire pour nous associer aux banques et réussir à sortir de cette période de changement autrement qu’en se remettant à un « populiste » tout en créant de la richesse bien évidemment beaucoup plus partagée.
Bref les solutions existent, un projet pour l’avenir est possible mais le « monde moderne » par ses réseaux sociaux a mis en avant l’ego des gens. Nous espérons que les gens sentant la fin venir, retrouvent la raison et arrêtent de prendre des vessies pour des lanternes. Point n’est besoin d’une dictature ou d’un régime autoritaire. Au sortir de la dernière guerre nos prédécesseurs ne sont pas tournés vers un « régime marxiste » mais vers un « régime capitalo-sociale » c’est-à-dire un régime de libre entreprise mais avec une protection sociale importante, c’est-à-dire une bienveillance politique. (Il est vrai qu’ils sortaient de l’horreur de deux guerres et pour la première fois de la mise en place d’un holocauste politique, qui s’est continué dans d’autres territoires, sous d’autres régimes).
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