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Les Migrants : le verbe et l’action

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Message  PatrickB Dim 5 Déc - 12:29

Pardonnez-moi de revenir sur le sujet mais pour nous habitant cette zone c’est une problématique quotidienne qui nous met « mal à l’aise » et nous avons besoin d’en parler car le refoulement n’est pas bon (ai-je le droit de faire ma psychanalyse avec vous ? Je pense que oui car vous m’aidez et dans ce forum de langue vous apprendrez en plus de quelques expressions, la pensée tortueuse d’un lambda tricolore).
En plus nous allons le voir « un lampiste » va surement être accusé pour la mort de ces nombreux migrants décédés en mer. Ils avaient, semble-t-il appelé à l’aide les secours français et britanniques mais pour uns ils étaient hors zone d’intervention et pour les autres soumis surement à une pression gouvernementale (ou tout du moins à une pression de l’inconscient collectif – j’essaie en ce moment d’étudier Jung) qu’ils en ont « trainé des pieds » pour y aller. L’enquête nous le dira mais je suis sûr qu’on trouvera « un fusible » à faire sauter. Je le plains. Sa responsabilité n’est que partielle même si elle est réelle. (C’est le même processus qui s’est passé chez nous pour la rafle - 1942 - du « Vel’ d’Hiv » - Vélodrome d’Hiver - à Paris : Oh moi je n’ai fait que les arrêter, oh moi je n’ai fait que les enfermer dans un stade, oh moi je n’ai fait que les faire monter dans un train, oh moi je n’ai que conduit le train en Allemagne… Bref la dilution des responsabilités permet d’effectuer les pires horreurs).

Revenons à notre exposé.
Comme diraient nos amis Italiens « C’è un mare tra il dire e il fare ». Je trouvais cette citation pour illustrer notre propos faisant référence à la mer séparant le dire et le faire très approprié sur cette question dans notre territoire.

Le verbe ou plutôt les verbes : comprendre, se préserver, donner, recevoir, respecter, devoir, accepter.
L’action ou plutôt les actions : de soins, d’éducations, d’humanité, d’intégration, de justice, de résilience, de pardons

Nous le voyons cette vague « d’immigration sauvage » (non voulue à la différence de l’immigration industrielle) nous met en situation d’agir (ou tout du moins l’inconscient collectif contient cette idée très alimentée par le populisme et la médiatisation). L’inconscient collectif entraîne les nations dans des actions non réfléchies parce que instinctuelles et à « gratifications immédiates ».
Par exemple cette idée « de payer la traversée sur nos ferries aux migrants » pour « laisser la G.B. se dépatouiller (pour être poli) » avec eux répond à une réaction instinctuelle et semble résoudre le problème posé. Mais consciemment c’est d’une « monstruosité innommable » : on utilise des hommes, des femmes, des enfants comme moyens de pression. Cela s’appelle un chantage. C’est violenter des humains, les transformer en objets, pour servir ses pulsions. Cela porte un nom : être un psychopathe (voir pervers : on utilise la souffrance pour jouïr, et narcissique : on renforce l’image de soi qui est au-dessus) (j’attends les commentaires des professionnels de la psyché pour me corriger)
Revenons à nos verbes :
Comprendre : comme tous les problèmes nous devons nous livrer à une analyse pour les résoudre. Si possible avec des personnes avec des points de vue très différents. Essayer de différencier le structurel du conjoncturel. Le tout pour « coller » le plus possible aux impératifs politiques qui nous sont imposés localement : ici c’est Humanité et Fermeté, et par le droit Français ainsi qu’Européens. Cette tâche est difficile mais rien n’est impossible parce d’emblée il faut se fixer un but : réussir ensemble (au moins localement)
Se préserver : oui comme dans toute action humanitaire il faut fixer un cadre pour se préserver. Sinon vous vous épuisez et vous vous détruisez. Ensuite il se doit en tant qu’humanitaire de respecter les structures et la volonté (consciente ou inconsciente) locales pour associer l’environnement (matériel et humain) à cette action pour la pérennité. Nous avons la chance d’avoir des associations humanitaires structurées dans notre pays qui connaissent ce travail : il importe de les associer à la réflexion et à la résolution de cette situation migratoire. Nous ne pouvons pas nous passer de leur expertise mais nous ne pouvons pas leur en laisser le contrôle, c’est à notre système politique de le faire.
Donner : face à une situation de détresse c’est la première réaction qu’un humain doit avoir : le don. D’ailleurs dans les deux grandes religions les chrétiens et les musulmans elles font de la charité un devoir.
Recevoir : oui en ce jour où nous apprenons la mort de Pierre Rabhi de son nom d’origine (Wikipédia) Rabah Rabhi d’origine algérienne. Cela nous montre l’apport que représente une personne à notre pays (on peut critiquer ses idées mais pas son humanité), alors penser à la somme de dynamisme que représente toutes ces personnes qui arrivent. Donc pour nous il s’agit d’accepter ce qu’ils nous apportent et pour eux ce que nous leur donnons.
Respecter : dans toute relation il y a un respect mutuel à avoir. Que ce soit homme-femme, médecin-patient, politique-administré, droit-devoir, autorité-désir. On voit une confrontation des pulsions. Il importe que des professionnels médiateurs puissent intervenir à tous niveaux pour identifier dans les points de frictions ce qu’il y a de conscient et d’inconscient sinon c’est difficile de dialoguer sans projections (même avec un masque !)
Devoir : oui même si c’est un mot difficile dans notre société individualiste, d’immédiateté, du culte de l’émotion, du culte de l’extrême, du culte de l’image (surtout de soi), du culte de la pensée magique (vous permettant d’être un « guru ») de dire : « vous avez des devoirs », « il faut les faire », « la réussite nécessite du travail » bref l’injonction « il faut ». Admettre un surmoi n’est jamais facile pour son ego. L’humilité n’est plus de mise.
Accepter : oui accepter l’autre dans sa diversité dans son altérité. Cela va dans les deux sens : le natif et l’étranger. Heureusement nous vivons dans un pays laïque qui permet de séparer le privé du public et donc les différences de religions (crainte inavouée des locaux). Dans un pays démocratique où théoriquement chacun à voix au chapitre et chaque voix compte. Actuellement on commence à en douter : la politique se professionnalise et l’argent pour y accéder semble être « le nerf de la guerre » (nerf au sens nerf de bœuf pour cravacher la bête et la faire avancer plus vite et gagner).

Voilà pour les verbes et bien pour les actions elles découlent naturellement de cette source de paroles : humanité, soin, éducation, justice, pardon, résilience, pardon, respect, etc.

Donc vouloir transporter les migrants pour les « déposer » sur les côtes anglaises est condamnable. Vouloir « dissuader les migrants de traverser » c’est extrêmement dur à moins de leur proposer une citoyenneté à part entière ici avec tous les droits et les devoirs inhérents à ce nouveau statut. Rendre plus difficile la tâche des passeurs c’est bien si cela permet de réduire les accidents mais cela aura des conséquences : renchérissement du prix de passage, conditions occultes très dangereuses. La seule chose c’est faire en sorte de venir en aide à ceux qui sont en détresse en sus d’autres mesures que les politiques et les autorités imposent (ce qui est leurs rôles).

Fermeté et Humanité : voilà le crédo local de nos autorités. Donc impossibilité de laisser se développer des squats sur nos côtes. D’où les opérations de démantèlement réalisée par la police mandatée par les autorités et leurs conditions de réalisation jugées « inhumaines » par les associations caritatives. Pour nous résidents sur zone il importe de ne pas laisser se créer des « camps » dont nous savons qu’ils déboucheront sur des extrémismes dangereux.
Donc nous ne pouvons pas « empêcher » cette politique de démantèlement.
Cependant pourquoi ne pas l’associer à de la transparence : démantèlements filmés ? Pourquoi ne pas les associer à de l’humanité : apport de nourriture (petit déjeuner puisqu’ils sont à « potron minet », respect des affaires personnels (mise en réserve pour une utilisation ultérieure). Ceci permettrait aux associations caritatives d’effectuer leurs missions de soutien sans entrave aux autorités (c’est toute la difficulté que rencontre tout humanitaire et donc il doit être formé et accompagné ce qui malheureusement n’est pas toujours le cas puisque l’on voit parfois même des jeunes de bonne volonté « payer » pour venir aider. Eh oui l’humanitaire peut être un « buseness plan » rentable.
L’idée d’une bande côtière de type « no-migrants land » peut, peut-être , se voir soumise à expérimentation : réservant une zone aux personnes en situation régulière (on impose bien des pass sanitaires). Cela implique de multiples structures d’accueil décentes aux limites de tailles réduites permettant un travail de mise à l’abri, de soins, d’informations, d’éducation, respectueuses d’autrui. Eh oui c’est cher mais construire des murs des grilles c’est cher aussi et je suis sûr que nos amis britanniques mettront facilement la main à la poche pour éviter d’être mis en accusation de « non-assistance à personne en danger » et se retrouver devant un tribunal pénal international. De plus cette bande vide éviterait la multiplication des tentatives de traversée car le repérage par les forces de l’ordre de tout mouvement suspect permet une intervention à terre plus rapide avant l’embarquement et l’impossibilité légale d’intervenir sur l’eau pour ne pas mettre en danger la vie des passagers.
Voilà « mon délire » de ce jour, merci de votre lecture, et bonne journée.
PatrickB
PatrickB

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